L’acteur américain et réalisateur de Flag Day a également critiqué «l’hypocrisie» de certaines militantes des mouvements MeToo et Time’s Up, dans le podcast The Adam Carolla Show.

Il n’est définitivement pas un fervent supporter du mouvement MeToo. Interrogé par Adam Carolla dans le podcast The Adam Carolla Show, Sean Penn a ouvertement critiqué «l’hypocrisie» de certaines des voix qui se sont élevées pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles commises à l’encontre des femmes. L’acteur américain a commencé par qualifier les rapports humains actuels de «cannibalisme sociétal».

Puis, abordant sans transition le sujet de MeToo et de Time’s Up, mouvement fondé le 1er janvier 2018 pour venir en aide aux femmes harcelées qui n’avaient pas les moyens de se défendre, il a déclaré : «Chacun sait que le cœur du propos de Me Too et de Time’s Up est essentiel et réel et que nous devons nous en préoccuper davantage.» Mais selon le réalisateur de Flag Day, «il y a un manque de crédibilité qui vide le cœur du problème». En cause : «l’hypocrisie» des porte-parole de ces mouvements.

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« Personne n’a le droit d’agir de cette façon, en meute »

«La plupart, et je ne dis pas toutes car il y a des exceptions, mais la plupart des actrices célèbres qui ont sauté dessus (sauté sur l’occasion de dénoncer les violences faites aux femmes, NDLR) n’avaient jamais rien dit sur le fait que nos impôts servent à bombarder des enfants au Yemen, elles n’avaient jamais rien dit pendant des années. Mais là, il y avait l’occasion de se jeter en meute et aussi des gens à détruire, a fustigé Sean Penn. Certaines de ces personnes méritaient d’être détruites, car personne n’a le droit de nuire à une femme de cette façon ni d’abuser de son pouvoir. Mais personne n’a le droit non plus, qu’il s’agisse d’un homme, d’une femme, d’un enfant, blanc ou noir peu importe, d’agir de cette façon en meute sans remettre en question ni reconnaître ses propres actions.» Selon l’acteur de 61 ans, «participer à une attaque en sachant que l’on va être soutenu ne demande aucun courage».

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L’exemple Kavanaugh

Pour étayer son argumentaire, Sean Penn a cité l’exemple de la psychologue Christine Blasey Ford. En septembre 2018, elle avait accusé le juge Brett Kavanaugh – choisi par Donald Trump pour entrer à la Cour suprême – d’avoir tenté de la violer en 1982. Si l’acteur n’a pas remis en question la sincérité de ces accusations, il a remis en cause le bien fondé des réactions qu’elles ont générées. «Que voulons-nous faire et qui sommes-nous ? Nous devons reconnaître notre propre hypocrisie», s’est-il emporté.

En septembre 2018, lors d’une émission de la chaîne NBC, Sean Penn avait déjà fait part de ces critiques vis-à-vis de Me Too. Il avait alors déclaré : «La tournure prise par ce mouvement, c’est la division entre les hommes et les femmes (…) Je suis très suspicieux vis-à-vis d’un mouvement sur lequel tout le monde se jette, sans aucune nuance. Et même lorsqu’on cherche à en parler de manière nuancée, ces nuances elles-mêmes sont critiquées».

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