La fille de JFK a été nommée ambassadrice des États-Unis en Australie, à l’initiative de Joe Biden, comme l’a annoncé la Maison-Blanche le mercredi 15 décembre. Portrait d’une patriote, à la vie émaillée de tragédies.

Sur une photographie en noir et blanc, une petite fille en salopette sourit de toutes ses dents, dissimulée sous un bureau. Caroline Kennedy, 3 ans, prend ses quartiers à la Maison-Blanche. Sa mère, Jacqueline Kennedy, est désormais première dame des États-Unis. Son père, John Fitzgerald Kennedy, a remporté l’élection présidentielle, le 8 novembre 1960.

Près de trois ans plus tard, le chef d’État est assassiné durant une visite officielle à Dallas. Le sourire de la fillette disparait. «Caroline était très proche de son père, confiait récemment Hermine Simon, auteure du roman From Jackie, with love, à Madame Figaro. Après l’assassinat de JFK, elle est devenue mélancolique et réservée (…)» Le début d’une longue série de tragédies qui agiteront le destin des Kennedy.

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« Sweet Caroline »

Caroline Kennedy sort du Ritz Carlton. (Boston, le 7 novembre 1979.)

Née le 27 novembre 1957 à New York, Caroline Kennedy est la dernière enfant encore en vie de JFK. Son petit frère, John Fitzgerald Jr., est mort en 1999, dans un accident d’avion, à l’âge de 39 ans. L’aînée, Arabella, était mort-née en 1956. Et le benjamin de la fratrie, Patrick, s’était éteint deux jours après sa naissance, en 1963. Si certains murmurent qu’une terrible malédiction frappe le clan, Caroline Kennedy n’a que faire. Et malgré le sort funeste que connaîtra son père, elle demeurera toute sa vie une patriote dans l’âme.

Ni l’Amérique, ni la Maison-Blanche n’oublieront l’enfant-chérie de l’ex-président. Neil Diamond lui consacre même une chanson, Sweet Caroline, en 1969. Cinq décennies plus tard, cette auteure de multiples ouvrages sur les libertés civiques et éditrice de 64 ans s’apprête à devenir la nouvelle ambassadrice des États-Unis en Australie, comme l’a annoncé la White House le mercredi 15 décembre. Une initiative signée Joe Biden, qui doit encore être validée par le Sénat américain.

Ambassadrice du Japon

Celle qui arpentait jadis les jardins de la Maison-Blanche, juchée sur son poney Macaroni, avait soutenu la candidature de son occupant actuel dans un édito du Boston Globe, paru le 4 février 2020. Douze ans plus tôt, Caroline Kennedy faisait de même pour Barack Obama, dans une tribune intitulée «Un président comme mon père», publiée dans le New York Times. Pour la remercier, l’ancien sénateur de l’Illinois l’avait nommée ambassadrice des États-Unis au Japon. Une fonction qu’elle occupera de 2013 à 2017. «Elle a fait progresser la réorganisation des forces américaines à Okinawa, défendu les droits des femmes et accru les échanges étudiants entre les États-Unis et le Japon», a ainsi salué la Maison-Blanche.

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Le gala du Met

Caroline Kennedy participe au Gala du Met. (New York, le 1er mai 2017.)

Il semble déjà bien loin, le temps où la jeune femme, en licence d’arts à Harvard, ambitionnait de devenir photojournaliste. «Elle a vite réalisé qu’elle ne pouvait pas gagner sa vie en observant les autres, parce qu’ils étaient trop occupés à la regarder, elle», soulignait le magazine People dans ses pages. Caroline Kennedy se lance alors à l’assaut d’Harvard, et intègre son université de droit. Avant d’être engagée comme assistante de recherche au Metropolitan Museum de New York.

C’est là qu’elle rencontre son futur époux, le muséographe Edwin Schlossberg. Tous deux scellent leur union en 1986. C’est son oncle Ted Kennedy, le frère de JFK, qui la conduit à l’autel. La même année, Caroline Kennedy comme demoiselle d’honneur au mariage de sa cousine Maria Shriver et d’un certain… Arnold Schwarzenegger. Avec Edwin, elle aura trois enfants – Rose, en 1988, Tatiana, en 1990, et John, en 1993, avant de se séparer de lui, en 2015.

Le Met ne sera pas seulement le théâtre de la rencontre entre Caroline et Edwin Schlossberg. Il sera aussi celui de plusieurs coups d’éclats stylistiques, à l’aune de son traditionnel gala. Comme en 2017, lorsqu’elle fait sensation dans une robe fleurie oversize, signée Comme des garçons. La même année, celle dont la fortune s’élevait à 278 millions de dollars (245 millions d’euros) en 2013 rejoint le conseil d’administration de Boeing, avant d’être une nouvelle fois nommée ambassadrice, ce mercredi 15 décembre.

Un destin national ?

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Si la sexagénaire n’a jamais présenté sa candidature à une élection – il fut un temps question qu’elle occupe le siège vacant d’Hillary Clinton au Sénat de New York, avant qu’elle ne se rétracte pour des raisons personnelles -, il en va autrement pour son fils John, 28 ans. En août 2020, ce dernier prononçait sa première allocution publique lors d’un meeting politique, à l’occasion de la Convention nationale démocrate. Dans l’espoir, peut-être, de connaître un jour le destin national de son grand-père.

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