Elle reprend encore une fois son rôle de Carrie Bradshaw, personnage dont elle n’a jamais su se défaire… mais qui a fait d’elle une icône planétaire. Rencontre avec une quinqua décomplexée, toujours aussi stylée.
Public : Quels souvenirs gardez-vous de ces six années passées au générique de Sex and The City ?
Sarah Jessica Parker : D’excellents. Pourtant la télé, c’était une « terra incognita » pour moi. Je pensais franchement que j’allais me vautrer. Dans le doute, j’avais même fait circuler un script dans toute ma famille. À la lecture du scénario, tous m’ont dit : »Fonce Sarah ! » Il n’y a que ma mère qui n’était pas convaincue.
Ah oui ? Pourquoi ?
Elle croyait que nous ne mettions pas de préservatifs dans cette série, et que les scènes de sexe étaient vraies. J’ai dû lui expliquer que le coït était feint !
Puisque l’on parle de nudité, est-il vrai qu’il y a quelques années, Playboy vous avait approchée pour poser nue ?
C’est vrai ! Le magazine m’avait fait un pont d’or pour me photographier les seins à l’air. Mais ça remonte à un bail déjà. J’ai aussi refusé 10 millions de dollars pour jouer nue dans un film. Et pourtant, ça aurait sensiblement amélioré l’ordinaire.
« J’ai dû acheter une cave pour stocker mes chaussures »
Elle ressemblait à quoi votre enfance ?
Je viens d’une famille où chaque dollar claqué comptait. Je revois ma mère nous dire : « Désolée, il n’y aura pas de cadeaux à Noël cette année ». C’est dur quand vous avez 14-15 ans de voir toutes vos copines se trémousser en jeans flambant neufs alors que vous, vous portez les jupes écossaises élimées de vos sœurs aînées.
Qui tient la bourse chez vous ?
Mais c’est moi, quelle question ! Il vaut mieux d’ailleurs parce que si c’était Matthew (son époux Matthew Broderick, ndlr.), il serait atterré par le nombre de chaussures que je m’achète par mois ! Je suis une shoes addict pathologiquement incurable. Mon fantasme, ça serait de pouvoir être enfermée une nuit entière dans une boutique Manolo Blahnik et de faire une razzia (Rires.)
À quoi ressemble votre dressing ?
Les dressings à Manhattan sont petits, donc j’ai acheté une cave pour tout stocker ! Depuis des années, je cumule ou plutôt j’entasse toutes les tenues que les productions m’ont gentiment données. Il faut dire que je suis toute menue et que par conséquent, ces vêtements qui ont été spécialement créés pour moi ne peuvent pas être revendus. Parfois, il s’agit même de modèles uniques.
Toujours accro au shopping à ce que je vois !
Mais là aussi, ça fait partie des légendes qui me collent à la peau. Si vous saviez à quel point je déteste faire les boutiques. Elles sont souvent bondées de monde. Pourquoi voudriez-vous que je m’enquiquine à raser les murs quand tous ces gentils couturiers ou maquilleurs sont même prêts à venir jusqu’à chez moi ?
« J’ai fumé une seule vraie cigarette dans ma vie »
Lorsque vous vous promenez dans les rues de New York, êtes-vous aussi soucieuse de votre apparence ?
Doit-on porter du Givenchy pour lancer un frisbee à son fils ? Je n’en suis pas convaincue ! Ce que je recherche dans un vêtement, c’est avant tout quelque chose de pratique. Un bon vieux jean rendant l’âme par exemple. Mais rien ne vous empêche de l’accessoiriser avec un petit haut plus chic si le cœur vous en dit.
Votre fils, quand il était enfant, ne supportait pas que vous soyez sur votre trente-et-un…
Des anecdotes, j’en ai plein ! Un matin, il m’a demandé : « Pourquoi tu mets toujours des chaussures escabeau ? C’est parce que tu n’arrives pas à attraper la boîte de céréales ? » À ce moment-là, j’ai compris que James avait une drôle de perception de moi. J’ai surtout senti que je lui manquais. Du coup, nous avons passé un accord. Je lui ai promis que je serais à la maison pour le border au moins quatre soirs par semaine.
Vous donnez l’impression d’être quelqu’un de très sain…
J’ai toujours eu une vie très clean. J’ai dû fumer une seule vraie cigarette dans ma vie – une cigarette avec du tabac, parce que celles que je fumais dans Sex and the City étaient à base de laitue séchée. La drogue, je n’y ai jamais touché.
Êtes-vous, vous-même, fan de quelqu’un ?
Je suis une inconditionnelle de Catherine Deneuve. Je l’ai croisée un jour sur un tapis rouge. Je me suis approchée en lui lançant un « Enchantée » du fond du cœur. Comme elle ne m’a pas entendue, j’ai répété un peu plus fort. Madame Deneuve s’est alors retournée et m’a regardée comme une pestiférée. Elle a pris la poudre d’escampette tout en s’assurant que je ne la suivais pas !
Quels conseils donneriez-vous à celles qui souhaiteraient réchauffer une libido trop tiède ?
Il n’y a rien de plus érotique qu’une voix feutrée, légèrement éraillée, à la Lauren Bacall. Là encore, pas d’exagération, vous n’êtes pas obligée de fumer trois paquets de cigarettes et de descendre une bouteille de whisky par jour. Contentez-vous de lui parler légèrement penchée en avant, en rentrant le ventre et un ton en dessous. Vous verrez, c’est magique !
C’est un boulet d’être une fille canon ?
Je n’ai jamais été belle au sens où Hollywood l’entend. Je suis une sang-mêlé, un mix d’origines russes, juives, peaux-rouges, galloises, écossaises et allemandes. Je n’aurais jamais un nez parfait et en prime, j’ai des cheveux indéfrisables. Certes, il y a des choses que je pourrais arranger, mais je n’ai pas l’intention de le faire. Et je suis contente que les producteurs aient enfin élargi leur définition de « jolie ».
Dates clés
1. 25 mars 1965
Naissance dans l’Ohio, au sein d’une famille recomposée et très modeste de huit enfants. Sa mère est institutrice et son père écrivain.
2. 19 mai 1997
Elle épouse l’acteur Matthew Broderick, qu’elle fréquente depuis cinq ans. Ils ont trois enfants : un garçon, James, et des jumelles, Marion et Tabitha.
3. 1998
Après quelques gros succès au cinéma, sa notoriété devient mondiale grâce au phénomène Sex and the Cityoù elle incarne la chroniqueuse Carrie Bradshaw.
4. 2021
Après dix-sept ans d’absence à la télévision, la série fait son grand retour avec And Just Like That…, mais sans Kim Cattrall, brouillée avec Sarah.
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Frank Rousseau, à Los Angeles
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