Dans son nouveau long-métrage, La Main de Dieu, le cinéaste napolitain Paolo Sorrentino mêle des éléments autobiographiques à sa passion pour le footballeur Maradona. Un film à voir à partir du mercredi 15 décembre sur Netflix.
En juillet 1984, l’Argentin Diego Maradona arrive à Naples pour jouer au club SCC Napoli, dont il devienvra rapidement une star éternelle. Un adolescent Napolitain (Sorrentino), brisé bientôt par la mot accidentelle de ses parents, suit alors chacun des exploits de la légende du football.
« Maradona n’est pas simplement un joueur de football. Il était capable de transcender la réalité et il a été ma première chance de me confronter avec l’art », a expliqué à l’AFP Paolo Sorrentino, 51 ans, lors de la présentation du film à la Mostra de Venise.
Comment Maradona a sauvé le cinéaste de la mort
Le joueur représente encore bien plus que cela pour Sorrentino. Si le futur cinéaste n’est pas mort intoxiqué au monoxyde de carbone avec ses parents dans leur maison de vacances, c’est parce le soir du drame il avait obtenu, à 16 ans et pour la première fois, l’autorisation de rester à Naples pour un match dans lequel jouait son idole.
De cette tragédie, Paolo Sorrentino fait aujourd’hui un film, confiant le rôle de son père à son acteur fétiche, Toni Servillo. Le personnage qui s’inspire de son enfance est interprété par un jeune acteur, Filippo Scotti. On y découvre un jeune garçon grandissant dans une famille de la classe moyenne, une grande tribu excentrique nageant dans la fantaisie et l’humour, parfois corrosif.
Naples mon amour
Son film est aussi la déclaration d’amour d’un Napolitain pour sa ville natale, magnifiée à l’écran: « Naples, dans les années 1980, c’était comme faire un safari, à pied, sans pouvoir se réfugier dans une jeep. C’était à la fois amusant, très violent et très dangereux, comme une jungle. Vous pouvez y rencontrer un lion, mais aussi de beaux oiseaux« .
Les périodes qui suivirent la mort de ses parents ont probablement été encore plus noires que ne le montrent le film, après une scène poignante où il n’obtient pas l’autorisation de voir leur corps à l’hôpital. « C’est exactement comme cela que c’est arrivé. Je me le rappelle très bien et ce n’était pas facile à tourner« , dit-il. Pour le reste, « il y a un équilibre entre ma vie privée et les besoins du cinéma. Il y a des choses que je ne préfère pas raconter« .
Pourquoi filmer cette histoire ? « Il y a un avenir pour chacun, quelles que soient les souffrances ou la douleur que vous avez subies dans la vie. J’espère que les jeunes gens pourront comprendre ce message, car ils sont beaucoup plus préoccupés de leur futur que nous l’étions« .
Source: Lire L’Article Complet