Depuis plusieurs années maintenant, l’huile de palme est au cœur d’une polémique, notamment pour ses effets nocifs sur la santé. Et selon une nouvelle étude scientifique, consommer cet acide gras saturé aurait plus de conséquences que l’on ne le croit.
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Qualifiée de nocive pour la santé comme pour l’environnement, l’huile de palme fait débat. Une nouvelle étude, publiée le 10 novembre dernier dans la revue Nature, vient encore décrier cet ingrédient déjà controversé.
L’huile de palme contribuerait au développement de métastases
Selon plusieurs chercheurs de l’Institut de Recherche en Biomédecine de Barcelone (Espagne), l’huile de palme, un acide gras saturé notamment retrouvé dans certaines pâtes à tartiner, favoriserait l’apparition de métastases. Pour leur étude, ils se sont concentrés sur des mélanomes et des cellules cancéreuses buccales de souris, qu’ils ont exposés à un régime riche en acide palmitique.
Leur constat est sans appel : l’huile de palme « favorise la formation de métastases » et ce même chez des souris qui n’ont été nourries qu’à « court terme » avec cet ingrédient. Les chercheurs vont même plus loin : selon eux « les altérations du génome des cellules métastatiques causées par l’acide gras sont permanentes« .
Les cellules cancéreuses nourries à l’huile de palme restent agressives très longtemps
Ces résultats n’ont en revanche pas été relevés pour tous les acides gras : en effet, l’acide oléique (huile d’olive ou d’avocat) et l’acide linoléique (huile de tournesol ou de soja) ne sont pas à l’origine du développement de métastases. Cela suggère donc que seule l’huile de palme permettrait aux cellules cancéreuses qu’elle nourrit de garder « leurs propriétés les plus agressives de façon stable« , comme l’expliquent les auteurs de l’étude.
Après une exposition à l’acide palmitique, des « marqueurs mémoires » ont en effet été relevés dans les cellules cancéreuses. Ils forment un réseau autour de la tumeur et créent un environnement propice au développement de métastases. Les tumeurs conservent donc « une plus grande capacité métastatique, même des mois après l’exposition à l’acide gras« .
En 2017, une première étude mettait déjà en lumière les effets nocifs de l’huile de palme, notamment sur le développement des métastases. « Nous ne connaissions pas le mécanisme responsable de ce phénomène » indique le Dr Salvador Aznar Benitah, l’un des chercheurs et co-auteur de l’étude. Cette découverte ouvre donc la voie à la recherche de potentiels nouveaux traitements, notamment en se penchant sur les cellules de Schwann, qui entourent et protègent certains neurones. Les bloquer empêcherait ainsi le développement des métastases.
Source : Dietary palmitic acid promotes a prometastatic memory via Schwann cells (Nature)
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