Fascinée par l’incroyable destin de la chanteuse internationale, Élisabeth Reynaud lui a dédié son dernier livre « Céline Dion : Icône et Femme de coeur ». À l’occasion d’une soirée spéciale en hommage à la diva québécoise, ce mardi 16 novembre sur TMC, la biographe a passé en revue la vie de Céline Dion pour Gala.fr

Au fil des pages de sa biographie intitulée Céline Dion : Icône et Femme de coeur (Éditions Larousse), Élisabeth Reynaud raconte avec émotion et sincérité l’exceptionnelle ascension de diva québécoise. Avant de revenir sur le parcours de la star internationale dans le documentaire Céline Dion : une voix un destin, diffusé ce mardi 16 novembre sur TMC, la biographe a fait d’étonnantes révélations sur la diva à Gala.fr. Carrière, amour, blessures et famille, Céline Dion n’aura plus de secret pour vous.

Gala.fr : Vous êtes la biographe par excellence de Céline Dion, comment vivez-vous ce compliment ?

Élisabeth Reynaud : Je le vis tout de même avec une certaine modestie parce que j’ai approché la femme à partir de milliers de documents que j’ai consulté pendant près de deux ans de ma vie. J’ai fait beaucoup de recherches de presse sur Internet, en priorité la presse québécoise et canadienne. Puis je l’ai beaucoup écouté parler et chanter. J’ai la faculté d’entrer au sein des gens auxquels je m’attache. J’ai vraiment été très loin dans le décryptage de sa personnalité et de ses secrets. Sans vouloir me comparer à Jean-Jacques Goldman, qui est un génie, j’ai suivi le même chemin que lui lorsqu’il a voulu écrire les deux très beaux albums pour Céline. Donc, je suis quand même modeste car je dis toujours qu’un être humain reste mystérieux.

Gala.fr : Pourquoi avoir défini Céline Dion comme une « icône » et une « femme de coeur » dans le titre de votre dernière biographie sortie aux éditions Larousse ?

Élisabeth Reynaud : Dans l’un de mes livres, je lui ai prêté une dimension christique. Pourquoi ? Car, quand une foule de 80.000 personnes se dresse comme un seul homme devant cette femme qui se donne totalement sur scène, c’est tout simplement incroyable. Tout d’un coup, toutes ces personnes oublient leurs soucis pour communier avec les chansons de cette dame qui a atteint aujourd’hui le stade de star mondiale. Je crois qu’elle a la dimension d’une « icône » parce qu’elle ravit des stades entiers, ce qui est hallucinant. Et « femme de coeur » car Céline Dion s’est investie très concrètement dans la recherche de la mucoviscidose après le décès de sa petite nièce. Et puis, elle finance beaucoup d’associations en Afrique pour les enfants défavorisés. Au sein de sa gloire, elle n’oublie pas ceux qui peuvent souffrir pour de nombreuses raisons.

« Céline Dion est un ouragan de charisme et de professionnalisme »

Gala.fr : Qu’est-ce qui vous passionne dans la vie de Céline Dion ?

Élisabeth Reynaud : Elle est partie du fin fond du petit village de Charlemagne, au Québec, pour devenir vingt ans après la star internationale que nous connaissons. Le tout avec une transformation physique absolument hallucinante, elle s’est transfigurée. Il y a quand même cet énorme travail sur elle-même, même au niveau de sa voix. On découvre un ouragan de charisme, d’humour et de professionnalisme. C’est vraiment quelqu’un qui apporte un fond énorme de talent, de générosité et de charisme fabuleux.

Gala.fr : On sait que la musique avait une grande place au sein la famille Dion. Quel rôle a joué sa mère dans sa carrière ?

Élisabeth Reynaud : Énorme ! Thérèse Dion était une lionne, une tigresse qui défendait sa petite. En plus d’être une folle de chanson française, elle a rendu tous ses enfants fous de musique. Elle a fait de Céline, l’héritière de ce qu’elle aurait rêvé pour elle-même. Finalement, c’est Céline qui a réalisé tous ses rêves. On peut dire que Thérèse Dion a toujours été le pilier indestructible de la vie privée et de la vie professionnelle de sa fille. Jusqu’au point de devenir ivre de colère quand elle a su que son trésor s’était donné malgré tout à René-Angélil âgé de 46 ans. Même si Céline avait trouvé l’homme de sa vie, Thérèse Dion n’était pas du tout d’accord.

Gala.fr : Comment Céline Dion est-elle devenue cette chanteuse adulée aux quatre coins du globe ?

Élisabeth Reynaud : Par son immense travail qu’il ne faut jamais oublier ! Même si elle a été guidée par René-Angélil, c’est quand même elle qui a tout fait jusqu’au jour où elle a dit « Je suis la boss ».

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Gala.fr : Dans votre livre, vous évoquez longuement sa rencontre avec Jean-Jacques Goldman. En quoi le chanteur a-t-il marqué un tournant dans sa carrière ?

Élisabeth Reynaud : Jean-Jacques Goldman a appris à Céline Dion à « déchanter ». Il a compris qu’elle était une immense interprète. C’est même pour cela qu’il a souhaité lui écrire des chansons et deux magnifiques albums. Il lui a dit : « Ta voix est ronde, belle, pleine et charismatique, séduisante, elle emporte les foules. Tu n’as pas besoin de sur-chanté ». Et il lui a employé le mot « déchanter ». Il lui a appris à laisser sa voix s’épanouir sans la forcer.

Gala.fr : Selon vous, quel est le plus grand moment de la carrière pour la chanteuse ?

Élisabeth Reynaud : Elle a plein d’immenses moments de carrière, dont le Stade de France. Elle a chanté à travers le monde entier, dans des stades devant 80.000 personnes. Il y a eu aussi le Nouvel An Chinois. Je pense qu’elle est l’une des rares interprètes françaises à avoir chanté devant des centaines de millions de Chinois. Elle a même chanté devant le Pape (ndlr : en 1984) et devant d’autres stars internationales. Je pense notamment à Barbara Streisand dont elle est une fan absolue. Après l’avoir entendue chanter aux Oscars, elle lui a proposé de chanter avec elle. Je crois que ce sont vraiment les quatre points d’orgue qu’elle n’oubliera jamais et que je raconte dans mon livre.

« René-Angélil est intrinsèquement dans sa fibre »

Gala.fr : Un autre fait marquant dans sa vie : ses enfants. Dans les années 2000, elle réalise son rêve de devenir mère. Quelles sont ses relations avec ses fils René-Charles et ses jumeaux Nelson et Eddy ?

Élisabeth Reynaud : Aujourd’hui René-Charles a pris un peu d’indépendance. Céline aurait bien aimé qu’il reprenne le relais de René-Angélil. Mais non, il a préféré prendre ses distances. Il a 20 ans et vit ses amours. Quant aux petits de 11 ans, Céline s’en occupe fabuleusement et passionnément. Avec les deux ans de Covid, elle a eu l’occasion d’être la femme au foyer qu’elle rêvait aussi d’être.

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Gala.fr : En 2016, vous écriviez le livre « Céline et René, Un amour invincible » (Éditions Les Deux Salamandres), en quoi leur histoire d’amour semble même défier la mort ? Arrivera-t-elle vraiment à faire le deuil de celui qui a été son pygmalion ?

Élisabeth Reynaud : Il faut dire qu’entre Céline et René-Angélil, cela a été plus qu’une simple rencontre. Ça a été un véritable choc. Elle n’avait que 13 ans. Il a été et est resté le seul homme de sa vie jusqu’à sa mort. Au sein du showbiz, c’est quand même extrêmement rare d’avoir un couple qui tienne aussi bien. Pendant plus de 26 ans, il était tout pour elle : son manager, son amant, son mari, le père de ses enfants et même son attaché de presse. Il est intrinsèquement dans sa fibre. Elle le dit souvent : il faudra beaucoup de temps avant qu’elle ne puisse naturellement aimer quelqu’un d’autre. Elle n’est pas prête à ça.

Gala.fr : Dans votre livre, vous évoquez des détails très intimes sur la maladie de René-Angélil. Comment a-t-elle vécu les derniers jours ?

Élisabeth Reynaud : Céline a tout fait à fond avec excès. Elle sautait de scène pour se précipiter au lit de souffrances de René-Angélil. Lors de la première attaque de cancer, elle disait souvent : « Nous allons battre notre cancer » et allait dormir à l’hôpital pour être au plus près de son mari. Elle lui donnait sa force pour vaincre le cancer. Et la seconde fois, à la fin de sa vie, Céline quittait immédiatement la scène pour aller aux côtés de son mari agonisant. Elle le nourrissait, alors qu’il ne pouvait plus rien avaler, elle était vraiment au plus près de lui tout en restant la star fabuleuse sur scène. Céline a été au bout de tout, de tous ses devoirs et de tous ses amours.

« Il lui fallait trouver le courage de continuer »

Gala.fr : Peu de temps après son décès, Céline Dion se lançait dans sa tournée francophone en 2016. Où a-t-elle puisé la force de remonter sur scène ?

Élisabeth Reynaud : On va dire qu’elle a continué sur sa lancée avant de s’écrouler. Après le décès de René, elle avait toujours sa mère à ses côtés qui était encore son soutien indéfectible. Puis Thérèse est décédée en 2020. En perdant le second pilier de sa vie, Céline Dion a trébuché. Tout le monde a pu voir des photos d’elle émaciée. C’était la goutte qui a fait déborder le vase. Elle a certainement eu des mois et des mois de profond abattement et de profondes de blessures. Heureusement, il y avait ses trois garçons qui sont sa rédemption.

Gala.fr : Le nom de sa dernière tournée « Courage World Tour » n’est donc pas anodin.

Élisabeth Reynaud : C’est parfaitement ça ! Il lui fallait trouver le courage de continuer comme elle l’avait déjà fait à de multiples reprises. Comme tout le monde, elle a connu de nombreuses épreuves. Elle a fait des fausses couches, elle a perdu son frère puis sa petite-nièce qui était comme son premier enfant. Sa tournée intitulée « Courage World Tour » est vraiment appropriée à ce qu’elle a vécu depuis ces immenses deuils.

Gala.fr : Pendant cette période, elle a pu compter sur le soutien de Pepe Munoz, est-ce que vous pensez que son ami l’a aidé à révéler une autre Céline Dion qui aime la danse et la mode ?

Élisabeth Reynaud : Complètement ! Ce Pepe Munoz l’a accompagné lors des Fashion Week et a créé ce ballet érotique. Avec lui, Céline Dion a pris des cours de danse classique. Elle dansait entre huit et dix heures par semaine, voire plus. Elle a même imaginé ce pas de deux avec Pepe Munoz qui est un pas amoureux dansé et non pas une aventure amoureuse personnelle. Entre les deux, cela a été une vraie rencontre amoureuse artistique.

Gala.fr : Après avoir passé au peigne fin toute sa vie, Céline Dion a-t-elle encore des secrets pour vous ?

Élisabeth Reynaud : Bien sûr ! Elle a des secrets et je revendique qu’elle en ait. Qu’il s’agisse de sa vie amoureuse ou de sa vie intime, Céline Dion ne se livre pas. D’autres part, ses problèmes de santé ne nous sont révélés de manière périphérique. Elle ne nous donne pas vraiment d’informations. On sait qu’elle a toujours eu des problèmes de gorge. Elle reste très secrète sur sa santé et ses amours. Je considère que c’est lui faire un grand hommage que de les respecter.

Crédits photos : Agence / Bestimage

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