- Dopesick, disponible ce vendredi sur Disney+, relate la crise des opiacés aux Etats-Unis.
- Cette crise sanitaire a fait plus de 500.000 morts par overdose.
- Cette minisérie montre le rôle du laboratoire pharmaceutique Purdue Pharma dans ce drame.
Une catastrophe sanitaire qui a tué plus d’un demi-million d’Américains ! Dopesick, disponible ce vendredi sur Disney+, relate la
crise des opiacés aux Etats-Unis. La minisérie en huit épisodes raconte le lancement de l’OxyContin par le laboratoire
Purdue Pharma en 1996 et comment cet antalgique extrêmement addictif, massivement prescrit, est à l’origine d’une vague de décès par overdose sans précédent aux Etats-Unis.
Dopesick est un récit choral dense et terrifiant, né de la fusion de deux projets. Danny Strong (Empire) avait vendu à la 20th Century Fox TV une série dédiée à la crise des opioïdes, lorsqu’il apprend dans Deadline que Fox 21 a acquis les droits du livre enquête de Beth Macy Dopesick : Dealers, Doctors, and the Drug Company that Addicted America.
« Le projet le plus couru de Hollywood »
« Ils ne connaissaient littéralement pas l’existence de mon projet ! Ils m’ont demandé si nous voulions faire équipe. J’ai lu le livre et je l’ai adoré, tout comme Beth Macy, que j’ai rencontré. Je me suis dit que ce serait génial d’avoir une vraie experte dans l’équipe. Au final, je me suis retrouvé avec un bouquin formidable et une excellente collaboratrice », se réjouit Danny Strong, avec qui 20 Minutes a échangé par visio.
La réalisation est confiée au cinéaste Barry Levinson (Rain Man, Good Morning Vietman). « Une fois que vous l’avez à bord, vous êtes en bonne position pour le casting. Quand Michael Keaton a dit « oui », nous sommes passés du projet que personne ne voulait faire à celui le plus couru de Hollywood », s’amuse Danny Strong.
« Une vraie histoire criminelle »
La minisérie décrypte cette crise des opiacés sous plusieurs points de vue et sur plusieurs décennies pour en montrer tous les tenants et les aboutissants. A l’écran se croisent les trajectoires de Richard Sackler (Michael Stuhlbarg), le patron de Purdue Pharma, de Billy Cutler (William Poulter), commercial au service du laboratoire pharmaceutique, du docteur Samuel Finnix (Michael Keaton) médecin qui exerce dans une ville minière de Virginie et de Betsy Mallum (Kaitlyn Dever), une jeune femme qui devient vite accro à l’oxycodone, antidouleur deux fois plus puissant que la morphine. Initialement réservé aux cancéreux en phase terminale, cet opioïde est devenu un antalgique classique, l’OxyContin, avec la bénédiction de la Food and Drug Administration, l’agence fédérale règlementant les produits alimentaires et médicamenteux.
« Nous racontons plusieurs histoires en une. Il y a une vraie histoire criminelle vraiment fascinante à propos de cette compagnie pharmaceutique malhonnête et corrompue qui s’est comportée de la manière la plus atroce qui soit en vendant un narcotique hautement addictif comme étant non addictif », explique le créateur de la minisérie.
« Une meilleure compréhension, plus empathique, de la dépendance »
La série montre les ravages de la dépendance. « Je voulais que les gens aient une meilleure compréhension, plus empathique, de la dépendance aux opioïdes. Beaucoup de gens considèrent que les personnes atteintes de troubles liés à la consommation d’opioïdes comme des drogués, des perdants, des faibles ou des paresseux qui veulent juste se défoncer. La réalité est que ces médicaments changent complètement la chimie de votre cerveau », rappelle Danny Strong.
La minisérie suit aussi des agents fédéraux (Peter Sarsgaard, John Hoogenakker et Rosario Dawson) qui ont tenté d’enquêter sur les pratiques commerciales trompeuses de l’entreprise pharmaceutique, protégée au plus haut sommet. « En plus de l’histoire criminelle, il y a l’histoire du côté obscur du capitalisme américain, de la façon dont le gouvernement américain peut vraiment être dans la poche des entreprises privées », résume le créateur. Une série choc et un miroir tendu à l’Amérique qui lutte encore contre cette épidémie de drogue, la pire de son histoire.
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