Les 120 évêques, réunis en assemblée plénière, doivent se prononcer, le 8 novembre 2021, sur des mesures d’indemnisation et de lutte contre la pédocriminalité dans l’Eglise.

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Un mois après les effroyables révélations du rapport de la Ciase (commission indépendante) sur les abus sexuels dans l’Eglise catholique, les évêques semblent prompts à réagir. La commission dite Sauvé, du nom du rapporteur, avait fait état, après des mois d’enquête, des violences et agressions sexuelles commises par des religieux, des prêtres et des laïcs. Avec des chiffres effrayants: 330 000 personnes de plus de 18 ans ont fait l’objet de violences sexuelles depuis 1950, quand elles étaient mineures, de la part de clercs, religieux ou personnes en lien avec l’Église.

Reconnaissance des faits, indemnisation et cellules d’écoute

Les mesures seront-elles à la hauteur du traumatisme? Le rapport Sauvé a formulé 45 recommandations. Les mesures sont soumises au vote des évêques, réunis en assemblée plénière à Lourdes. Plusieurs thématiques ont été abordées: « versement financier aux victimes et financement » d’un fonds, « prévention et formation », « gouvernance et contrôle », « doctrine, droit canonique et justice » ou « responsabilité et reconnaissance »…Plusieurs mesures ont déjà été approuvées. Tout d’abord, et à tout le moins, comme le précise Le Parisien (édition du 8 novembre 2021), la reconnaissance de la responsabilité de l’Eglise dans les crimes sexuels sur mineurs et leur dimension « systémique », ces 70 dernières années. En outre, l’indemnisation individuelle des victimes, comme le préconisait le rapport, a été actée. Elle concernera les victimes de faits prescrits ou pas. Ainsi, une commission va se charger d’instruire toutes les demandes. Toutes les demandes seront honorées, a assuré le porte-parole de la Conférence des évêques de France, Hugues de Woillemont. Les évêques devraient également s’engager à améliorer les cellules d’écoute de victimes dans les diocèses. Une cartographie des risques devrait également être mise en place, là encore, comme le recommande la Ciase.

Un échéancier pour mettre en oeuvre les mesures annoncées

Quant à l’échéancier, certaines mesures, qui concernent la réparation aux victimes, relèvent de l’Église de France et peuvent être mises en place rapidement. D’autres nécessiteront du temps ou relèvent du Vatican. S’agissant des fonds nécessaires pour indemniser les victimes, les évêques devront dire également si le fonds spécialement créé devra continuer à être abondé par les dons des fidèles, en plus des dons du clergé. Ou s’il doit être uniquement financé « à partir du patrimoine des agresseurs et de l’Église de France », comme le recommande le rapport Sauvé.

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