Accélérer la lutte contre le changement climatique, tel est l’enjeu de la COP26 qui s’ouvre cette semaine à Glasgow. Mais tout ne repose pas sur les Etats et de nombreuses communes françaises sont déjà passées à l’action.

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Dans moins de dix ans, en 2030, le mercure devrait grimper de 1,5°C. Sans mesures fortes, le réchauffement va s’intensifier et multiplier les pluies violentes, inondations, sécheresses, incendies… C’est le principal message du rapport du GIEC, le groupe d’experts intergouvernemental sur le climat, paru en août dernier. Outre les politiques publiques menées par les Etats, les villes aussi peuvent agir. Déjà, 1800 communes en Europe ont réduit de plus de 26% leurs émissions de gaz à effet de serre entre 2005 et 2017, soit plus que les objectifs 2020 de l’UE* . « Le gros enjeu, c’est la rénovation thermique des bâtiments » explique Barbara Nicoloso, coordinatrice de l’association Virage énergie, qui accompagne les collectivités. Mais cela coûte cher et les ménages ont besoin d’aides financières pour isoler leur logement. Le deuxième défi concerne les déplacements. « Plus de la moitié sont inférieurs à 3 kilomètres, on peut donc les faire à pied ou à vélo. Mais cela suppose d’aménager des pistes cyclables. Pour les plus longs trajets, il faudrait autoriser les vélos dans les transports en commun : train, tram, bus… ». Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, cela suppose aussi de repenser l’urbanisation et les échanges commerciaux. « Un des moyens d’y arriver, c’est de mettre à disposition les locaux vacants en centre-ville pour créer de l’habitat, des bureaux, des recycleries qui remettent en service des produits usagés », suggère Barbara Nicoloso. « Une autre solution, c’est de relocaliser la production d’alimentation et d’énergies. » Autant de mutations qui permettront d’améliorer la qualité de vie et la santé de tous. « Il faut sortir de la société du jetable et de l’individualisme et c’est une bonne occasion de recréer de la solidarité et des liens entre voisins. » * Observatoire Climate Chance, 2021

Lille a lancé un pacte bas carbone

Les professionnels du bâtiment signataires s’engagent à respecter de nouvelles exigences pour tout projet de rénovation ou de construction : atteindre un haut niveau de performance énergétique, préférer la rénovation à la démolition, utiliser des matériaux durables comme le bois ou le béton recyclé, végétaliser 30% des parcelles, créer des places de stationnement faciles d’accès pour les vélos… Des mesures qui devraient diminuer la facture d’énergie et de transport des Lillois et leur apporter un meilleur confort : moins froid l’hiver et moins de chaleur l’été !

Paris mise sur les énergies renouvelables

La capitale s’est fixé un objectif de 100% d’énergies renouvelables en 2050. Pour y parvenir, il faudra diviser par deux la consommation d’énergie et privilégier le raccordement au réseau de chaleur urbain, alimenté par la chaleur issue des data centers, de l’incinération des déchets… Chaque habitant peut aussi contribuer à son niveau en investissant dans l’installation de panneaux photovoltaïques sur les toits, via une coopérative, Enercitif. Au final, 20% de l’énergie devrait être produite localement.

Bordeaux veut nourrir ses habitants

Pour diminuer le recours aux énergies fossiles, la commune souhaite relocaliser sa production agricole et encourager les circuits courts. L’an prochain, 40% des aliments servis dans les cantines scolaires seront issus de la région ou des départements limitrophes et deux repas végétariens seront au menu par semaine. La municipalité a aussi planté des arbres et arbustes fruitiers dans les parcs, installé une ferme urbaine de 4 hectares et souhaite développer des jardins partagés. Les habitants sont associés à cette démarche à travers des « conseils alimentaires de quartier », ateliers participatifs.

Lyon végétalise les rues

Pour lutter contre le réchauffement climatique et la disparition des espèces, la métropole de Lyon a voté un grand plan de plantation d’arbres et d’arbustes. En grandissant, ces végétaux vont stocker du carbone et diminuer la quantité de gaz à effet de serre envoyés dans l’atmosphère mais aussi rafraîchir les rues. Une nécessité dans ces communes qui pourraient bientôt connaître le climat de Madrid ou d’Alger et une aubaine pour les insectes et les oiseaux ! Des trottoirs et des cours d’école vont également être végétalisés afin de permettre à l’eau de s’infiltrer en cas d’orages violents tout en offrant des espaces de nature aux habitants.

Le Val d’Ille-Aubigné (35) encourage le vélo

Pas facile quand on habite en milieu péri-urbain de se passer de voiture individuelle ! Aussi, la communauté de communes Val d’Ille-Aubigné près de Rennes a-t-elle développé de nombreuses alternatives : location de vélos à assistance électrique pour le trajet domicile-travail (ou aide à l’achat de 200 euros), voiture électrique en autopartage à disposition dans trois communes, encouragement du covoiturage, prêt de minibus aux associations…

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