Il est à la fois un coloris et une céramique. D’origine antique, il est toujours bien vivant en Asie.
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Près de deux mille ans d’histoire
Présente avant le IIIe siècle, remarquée lors des Trois Royaumes entre 220 et 280, cette céramique monte vraiment en gamme au VIIIe siècle. Elle le doit aux lettrés qui aiment déguster leur thé dans des bols de cette facture. Grâce à eux, elle fait son entrée à la cour impériale, avant de se populariser dans cette glaçure si reconnaissable, maîtrisée à partir du Xe siècle sous la dynastie Song.
Coups de chaleur
Tout se joue au four. C’est d’ailleurs la technique de cuisson maîtrisée par les potiers de Longquan qui a valu l’inscription de cet artisanat du sud de la Chine au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco, en 2009. A base notamment d’argile or-violet, de feldspath calciné et de cendres de végétaux, la glaçure est appliquée sur un grès déjà cuit, recuit à quatre reprises à des températures excédant 1 250 °C.
Un vert jade unique
Son nom chinois qingci est formé à partir du caractère qīng évoquant la couleur de l’herbe. Le céladon se présente, en effet, sous toutes les nuances de vert, craquelé ou non. Tendre, légèrement bleuté… tout dépend de l’épaisseur de la glaçure et de la nature de l’argile utilisée.
Son nom en français
Au nom originel chinois, le vocabulaire français a préféré celui de céladon. Il s’est imposé en France, et dans d’autres pays d’Europe, dès le XVIIe siècle. Céladon est le personnage principal de L’Astrée, un roman-fleuve à succès signé Honoré d’Urfé, dont le premier tome paraît en 1607. Ce berger porte, en effet, un costume agrémenté de rubans vert pâle.
A la mode coréenne
Appelée Cheongja en Corée, la glaçure chinoise s’est imposée dans la péninsule dès le Xe siècle où elle a été mise aux goûts des artisans locaux. Elle s’est ainsi habillée de décors en léger relief. Discrets au début, les motifs se sont peu à peu imposés sur toute la surface, devenant complexes et minutieux. En bonne place, les grues, les chrysanthèmes, les lotus et les pivoines.
Une collection de rêve à découvrir
La Fondation Baur, en Suisse, possède une vaste collection de céladons, exposée de façon permanente, quelques-uns par roulement. Ce sont des céramiques rares émanant pour certaines des fours impériaux ou, pour une cinquantaine, des pièces chinoises d’exportation. Datant des dynasties Song (960-1279) à Ming (1368-1644), de couleur riz, bleu poudré ou encore blanc de lune, elles sont tantôt ornées d’un double réseau de craquelures, tantôt tachetées ou parées de décors incisés et peignés. La création coréenne est aussi représentée. fondation-baur.ch/fr/
Article paru dans le numéro Femme Actuelle Jeux Voyages n°48 août-septembre 2021
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