Le cinéma et le jeu vidéo ont eu droit à une relation tumultueuse par le passé. Et pour cause, les adaptations du second par le premier ont souvent fait office de gros nanard en puissance. Mais comment expliquer cette difficulté à proposer de bons films inspirés de licences connues du jeu vidéo ?

Les liens entre jeux vidéo et cinéma ont toujours été particulièrement évidents pour n’importe quel amateur des deux mediums. De nombreux jeux se sont inspirés du cinéma pour la création de certaines des mascottes désormais cultes du domaine (Lara Croft en Indiana Jones féminin, Snake de Metal Gear et Snake Plissken dans New York 1997 et Los Angeles 2013). D’autres jeux ont pu tirer certains enseignements de la mise en scène proposée au cinéma, en offrant quelque chose de beaucoup plus chiadé et réfléchi. Cependant, quand le jeu vidéo essaie de faire du cinéma, c’est rarement réussi : on pense notamment à Quantum Break, une tentative audacieuse mais ratée de mélange des mediums. Idem dans le sens inverse : quand le cinéma veut faire du jeu vidéo, quelque chose ne passe pas. Mais pour quelle raison ?

Des antécédents terribles

Il suffit de jeter un œil à toutes les adaptations de jeux au cinéma pour se faire une idée rapide des nombreux désastres nés d’une telle collaboration. Citons pêle-même le nanardesque Super Mario Bros (1993), les affreux Mortal Kombat et Street Fighter (1994 et 1995), les mauvais films Resident Evil ou encore l’audacieux mais raté Doom. Et là, on ne parle que des plus mauvais d’entre eux. Car nous avons également eu droit à des tentatives plus réussies, quoique néanmoins dénuées de toute personnalité : les films Prince of Persia Les Sables du Temps, Hitman, Max Payne ou encore Assassin’s Creed ont certes des qualités, mais n’ont marqué personne au fil des années. Pourtant toutes ces licences du jeu vidéo bénéficient en parallèle d’un incroyable succès auprès des joueurs. Alors comment expliquer ce désamour en salles obscures ?

Une difficulté d’adaptation liée au medium ?

La principale raison pour laquelle l’adaptation au cinéma d’un jeu vidéo n’est pas si simple est forcément liée au medium. Là où un jeu vidéo prendra son temps, sur 15/20 voire 30 heures de jeu pour développer sa narration, l’apparence, le charisme et l’aura d’un personnage, le cinéma est forcément contraint par son format d’1h30/2H de se faire beaucoup plus concis quant au développement de son histoire. Et si un jeu propose une narration intéressante, les différences de rythme entre un film et un jeu vidéo sont beaucoup trop importantes pour être ignorées (c’est d’ailleurs le principal problème du film Warcraft Le Commencement, qui s’est voulu trop fidèle à la narration des jeux). C’est pour cette raison que les films inspirés de jeux ayant le plus réussi à conquérir leur public au cours de ces dernières années sont en réalité ceux qui s’éloignent le plus du propos originel. En réalité, la réussite semble venir d’un détachement global des créateurs du film par rapport à l’œuvre originelle : on s’inspire des personnages, des environnements et décors voire même de la direction artistique d’un jeu, mais l’on propose une narration totalement inédite, plus adaptée au medium cinématographique.

Un avenir un peu plus glorieux ?

Ainsi, s’il aura fallu plus de 25 voire 30 ans au cinéma hollywoodien de le comprendre, certains ont su se démarquer au cours de ces dernières années en proposant d’excellentes adaptations de jeux, recevant un accueil plutôt encourageant quant à l’avenir de telles collaborations. Parmi elles, on peut par exemple noter le très divertissant Detective Pikachu ou encore le prenant Tomb Raider (avec Alicia Vikander). Et l’avenir semble un peu plus glorieux, notamment avec l’adaptation à venir d’Uncharted (avec Tom Holland) ou encore le film d’animation au casting 3 étoiles annoncé il y a peu basé sur l’univers de Super Mario Bros.

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