Quelques mois avant sa mort, dimanche 3 octobre 2021 à 78 ans des suites d’une longue lutte contre le cancer, Bernard Tapie avait dévoilé certains secrets de sa vie dans un livre de Franz-Olivier Giesbert. Il y racontait notamment son traumatisme d’enfance lié à son père.
Politique, justice, maladie… Pour chacun de ses combats, sa force a toujours sauté aux yeux des Français. Mais Bernard Tapie, qui s’est éteint ce dimanche 3 octobre à l’âge de 78 ans, savait aussi évoquer ses failles. En témoigne Bernard Tapie. Leçons de vie, de mort et d’amour (ed. Presses de la Cité), un livre en forme de testament signé Franz-Olivier Giesbert, dans lequel l’ancien homme d’affaires revenait sur ses blessures d’enfance.
En Seine-Saint-Denis, où il passe ses jeunes années dans un milieu ouvrier, Bernard Tapie vit comme un « traumatisme » le retour de son père Jean. « À la guerre, il avait été fait prisonnier par les nazis et envoyé en Allemagne où il était resté deux ans et demi. Quand arrive à la maison ce monsieur que maman me demande d’appeler papa, je ne veux pas entendre parler de lui et je me réfugie sous la robe maternelle« , se souvenait-il dans ce livre paru en juin dernier. Les choses se gâteront encore plus quand le futur homme d’affaires, qui a une relation fusionnelle avec sa mère Raymonde, voit son père lui « préférer » son petit frère Jean-Claude, également devenu entrepreneur et dirigeant de l’OM-Vitrolles en handball.
Bernard Tapie et la mort de son père
« Mon père était très dur avec moi, beaucoup plus dur qu’avec mon frère. Quand ça ne va pas, il me donne des corrections à coups de ceinture. Mais je l’admire. Donc, je cherche sans cesse à l’épater, à le séduire, ce que je n’ai pas besoin de faire avec ma mère qui est conquise d’avance : à 14 ans, je lui faisais encore des câlins sur les genoux », poursuivait-il. La mort de ce père marquera particulièrement Bernard Tapie : « Des décennies plus tard, alors qu’il est avec un couple d’amis (…) il lève son verre en direction de son copain : « Tu sais, j’ai eu une femme formidable. » Et là, il meurt d’une crise cardiaque à 90 ans dans la seconde qui a suivi l’unique compliment qu’il ait jamais fait à ma mère. Autant te dire que je suis à l’opposé : je chouchoute, je félicite, je gargouille, j’embrasse sans arrêt ma femme, mes enfants, mes petits-enfants… », confiait le fier patriarche.
Crédits photos : DOMINIQUE JACOVIDES / BESTIMAGE
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