Quand j’avais 16 ans – En écho à une jeunesse chahutée par la crise, huit célébrités nous dévoilent leurs rêves d’adolescents. La photo fétiche qu’elles nous ont confiée raconte une histoire singulière, où il est question de passion et de liberté. À la fois animateur radio mais également acteur, cinéaste et humouriste, Antoine de Caunes répond à notre questionnaire teenager.
Madame Figaro.- L’adolescence, enfer ou paradis ?
Antoine de Caunes. – Les deux. Le sentiment d’être entre deux eaux, encore accroché à l’enfance mais en jouant déjà à l’adulte, ou du moins à l’idée qu’on s’en fait. L’enfer parce que le terrain est instable et mouvant – le corps change -, et on est projeté dans un monde auquel on a du mal à s’identifier. Et enfin le paradis parce que la page reste à écrire, tous les rêves sont permis, aucune utopie n’est intouchable.
Quel genre de teenager étiez-vous ?
Paradoxal. J’aimais autant la chanson de mon homonyme Antoine : Les élucubrations que le All you need is love des Beatles ou le Street fighting man des Stones. La musique me semblait être la porte ouverte sur la grande aventure. Jagger, James Brown, Otis Redding, Jimmy Page, ils menaient la vie dont je rêvais, libre, folle, électrique.
Antoine De Caunes à 16 ans.
Carla Bruni à 16 ans.
Etienne Daho à 16 ans.
Frédéric Beigbeder à 16 ans.
À quoi ressemblait le look Antoine de Caunes à 16 ans ?
Cheveux longs, sur les épaules, pantalons patte d’eph’ (parfois à rayures), chemises amples pour ne pas entraver mes spectaculaires -plus qu’efficaces- gesticulations à la batterie. Style plus peace-and-love que rallyes-mocassins-à- glands. Et pas de rêve particulier, autre que celui de voir la barbe se décider enfin à pousser.
Quel film ou série vous a marqué adolescent ?
Thierry La Fronde et Zorro. Le premier parce qu’il vivait dans les bois en collant moulant. Le second parce qu’il sortait masqué, et qu’en dépit de sa légendaire moustache – façon ficelle toulousaine – personne ne le reconnaissait. Zorro reste cher à mon cœur. J’ai fini par dénicher mon Garcia, mais ce n’est pas à la radio que je vais trouver mon Bernardo.
Qu’avez-vous gardé en vous de vos 16 ans ?
À défaut d’une partie de mes dents, un étonnement constant devant l’esprit de sérieux du monde dit adulte.
Auriez-vous aimé avoir 16 ans en 2021 ?
De mon point de vue de senior, sûrement pas. Je rêve souvent du monde d’avant Internet et des réseaux sociaux. Quand il fallait attendre, fouiller, chercher et ou un séjour à Londres ressemblait à une expédition. Mais à 16 ans, on aime que les choses aillent vite et avoir le sentiment de pouvoir réinventer le monde. Si j’avais cet âge-là aujourd’hui je m’amuserais sans doute beaucoup avec tous ces outils à disposition.
«Profession : musicien.ne», le 6 septembre sur Canal + et « La Gaule d’Antoine » (Suisse) en octobre sur Canal +
«Popopop » du lundi au vendredi à 16 h sur France Inter ; Il sortira aussi Perso le 14 octobre aux éditions Sonatine.
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