Situées au-dessus des reins, les glandes surrénales sont responsables de la production de plusieurs hormones. On parle d’insuffisance surrénalienne lorsqu’on observe un défaut de production d’une de ces hormones, le cortisol. Dr Emmanuelle Lecornet Sokol, endocrinologue, nous éclaire sur les symptômes et les traitement de cette pathologie.
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Le rôle des glandes surrénales
Situées au-dessus des reins, ces glandes en forme de chapeau ont un rôle essentiel : la fabrication des hormones du stress. « Elles sont composées de plusieurs couches, comme un mille-feuille, dont chacune est chargée de la fabrication d’un type d’hormone : l’adrénaline, hormone de la réactivité qui nous permet de réagir rapidement face à un danger, l’aldostérone, qui régule notamment la tension artérielle, des androgènes, qui sont des hormones masculines, et le cortisol. » détaille l’endocrinologue.
Cette hormone a un rôle fondamental. « Elle permet à notre corps de nous adapter à un stress et de nous préparer à un effort. Elle est fabriquée en quantités importantes au réveil entre 7 et 9h le matin, pour nous permettre de démarrer la journée. Puis elle diminue au fur et à mesure de la journée et son taux est le plus bas autour de minuit.« , ajoute la spécialiste.
Qu’est-ce qu’une insuffisance surrénalienne ?
L’insuffisance surrénalienne est l’incapacité des surrénales de fonctionner. La fabrication de cortisol mais aussi dans certains cas d’aldostérone est donc perturbée. « La sécrétion du cortisol, hormone principale, dépend d’une autre glande appelée hypophyse qui va la commander via une autre hormone appelée ACTH. », précise le Dr Lecornet Sokol.
Quels sont les signes d’une insuffisance surrénalienne ?
En cas d’insuffisance surrénalienne, une grande variété de symptômes peuvent apparaître, de manière brutale ou progressive. Parmi les signes révélateurs ont peut observer : fatigue, douleurs abdominales, nausées et vomissements, ralentissement, malaises, vertiges, crampes et douleurs musculaires mais aussi hypotension artérielle, perte de poids et, dans certains cas, une peau bronzée.
Quelles sont les causes de l’insuffisance surrénalienne ?
« Elle peut avoir différentes origines et il existe deux cas de figure : l’insuffisance surrénalienne peut être liée à une destruction des surrénales (on parle d’IS périphérique) ou être liée à un dysfonctionnement de l’hypophyse. Dans ce cas, on aura uniquement un manque de cortisol. », explique l’endocrinologue.
Une destruction des surrénales peut être causée par une maladie auto-immune, la maladie d’Addison. Les autres causes sont rares : infections (comme la tuberculose), hématomes, tumeurs (par exemple métastases d’autres cancers), ablation des surrénales. « Dans ce cas, on observe un symptôme particulier appelé mélanodermie : la peau est colorée, comme lorsqu’on bronze. En effet, quand le corps manque de cortisol, l’hypophyse va essayer de pousser les surrénales en augmentant la fabrication de l’ACTH. ce processus s’accompagne de la synthèse de mélanocortine, responsable de la coloration de la peau« , détaille le Dr Lecornet Sokol.
« Lorsque l’insuffisance surrénalienne est liée à un dysfonctionnement de l’hypophyse la cause la plus fréquente est médicamenteuse, notamment suite à la prise de corticoïdes au long cours comme dans les maladies inflammatoires par exemple (polyarthrite rhumatoïde, lupus, maladie de Crohn, etc…). Les autres maladies de l’hypophyse sont plus rares : tumeurs, infection, traumatisme, séquelle de chirurgie.« , observe la spécialiste.
Comment savoir si les glandes surrénales fonctionnent bien et comment établir le diagnostic ?
On va réaliser un bilan sanguin. « Il faut mesurer le cortisol à jeun au réveil entre 7h et 9h. Si ce taux est très bas, le diagnostic est confirmé. S’il est limite, on utilise des tests dynamiques comme le test au Synacthène, qui peut se faire dans un laboratoire. Parfois on recourt à d’autres tests poussés, qui ne peuvent être réalisés qu’en hospitalisation (hypoglycémie insulinique)« , explique l’endocrinologue.
Cette dernière indique qu’on mesure de manière concomitante l’ACTH pour distinguer s’il s’agit d’une maladie de l’hypophyse ou des surrénales. Dans ce dernier cas, on mesure aussi le taux de rénine, qui sera très élevé alors que celui d’aldostérone sera abaissé.
L’insuffisance surrénalienne : un risque majeur
« Le cortisol est une hormone indispensable à la vie car elle permet au corps de se défendre face à un stress, notamment en cas d’effort important ou de maladie. En son absence, on peut avoir un malaise avec une hypotension artérielle, qui peut être grave. On appelle ce phénomène une insuffisance surrénale aiguë. C’est une urgence vitale. », explique l’endocrinologue.
Le traitement de l’insuffisance surrénalienne
Le traitement de l’insuffisance surrénalienne consiste à remplacer par substituts naturels en comprimés : hydrocortisone pour le cortisol et fludrocortisone pour remplacer l’aldostérone. Mais tout l’enjeu va également être de trouver l’équilibre car si le traitement mal adapté, et notamment pris en excès, les patients peuvent avoir des signes d’excès de cortisol avec par exemple une prise de poids.
« Il est nécessaire de prendre ses traitements de manière régulière. Les patients doivent apprendre à adapter leur dosage en fonction des circonstances. Ils doivent éviter les régimes sans sel et les situations de déshydratation. Ils doivent porter sur eux une carte afin que faire connaître leur maladie en cas de problème de santé. La connaissance de signes de gravité leur est enseignée pour les reconnaître et apprendre la conduite à tenir », conclut le médecin.
Merci au Dr Emmanuelle Lecornet Sokol, endocrinologue
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