Dans l’autobiographie explosive Moi, Elton John qui paraît ces jours-ci chez Albin Michel, l’auteur de Your Song se livre comme jamais, en long et en large. Personnalité haute en couleurs, la star de tous les excès n’a pas eu besoin de se forcer pour alimenter ses mémoires, pleines à craquer d’anecdotes toutes plus folles les unes que les autres.

Boulimique de plaisirs (sexe, drogues, alcool, vêtements, shopping, nourriture, football…), ami des grands de ce monde, de la reine d’Angleterre à Freddie Mercury, Gianni Versace ou John Lennon, Rocketman a aligné les tubes et fait les quatre cent coups pendant plus de quarante ans. Fils des classes populaires grandi dans un logement social en périphérie de Londres, Reginald Dwight de son vrai nom est surtout doté d’un humour ravageur et d’un sens de l’autodérision à toute épreuve qui font tout le sel de ce livre.

Bien qu’il raconte aussi des choses graves et touchantes (notamment sa rencontre avec un admirable jeune hémophile atteint du sida après une transfusion, ou celle du petit Lev dans un orphelinat ukrainien qui déclencha son envie de paternité, mais aussi sa descente aux enfers en tant que toxicomane et star isolée), on rit énormément à la lecture de ses mémoires. Car Elton John a aussi l’art de rendre drôles, voire hilarants, certains des passages les plus pathétiques de sa vie. Voici sept morceaux choisis particulièrement gratinés.

1John Lennon, Andy Warhol et la coke font-ils bon ménage ?

On ne le sait pas forcément mais Elton John était très proche de John Lennon. Ils s’entendaient comme larrons en foire, se droguaient et riaient beaucoup ensemble. Aujourd’hui désintoxiqué, Elton John n’a pas de mots assez durs contre la cocaïne, « cette drogue de merde » qui transforme ses consommateurs en « parfaits connards ». Concernant Lennon, après son assassinat en 1980, alors qu’Elton John est en Australie et ne peut se rendre à l’hommage organisé par Yoko Ono à New York, il loue la cathédrale de Melbourne où il chante le Psaume 23 en larmes en l’honneur de son ami. La scène suivante se déroule bien avant, un soir des années 70 à New York. John et Elton sont enfermés dans la suite d’un hôtel de luxe, bien décidés à s’enfiler un bon tas de coke. C’est alors qu’on frappe à la porte.

EXTRAIT DU LIVRE : « John m’a fait signe d’aller voir. J’ai regardé par le judas. Ma réaction a été un mélange de soulagement et d’incrédulité. J’ai chuchoté : « John, c’est Andy Warhol« . Secouant la tête, John a passé un pouce en travers de la gorge. « Pas question, merde. Ne réponds pas ! » – Quoi ? ai-je répondu en chuchotant toujours, comment ça « ne réponds pas » ? C’est Andy Warhol. » On a de nouveau frappé. John a levé les yeux au ciel. « Il a encore son putain d’appareil photo avec lui ? » J’ai à nouveau regardé et hoché la tête. Andy ne se séparait jamais de son polaroid. « OK, a fait John. Tu tiens vraiment à ce qu’il nous prenne en photo alors que tu as des stalactites de coke qui te pendent au nez ? » Il fallait bien admettre que non. »

Elton John : son autobiographie événement from Les Editions Albin Michel on Vimeo.

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