FKA twigs, Tom Rosenthal ou encore King Krule ont rythmé notre mois. Découvrez quels nouveaux artistes, morceaux et albums ont tourné en boucle dans nos baladeurs mp3 ou sur nos platines vinyles en ce mois de novembre 2019.

D’un côté, on peut se dire que les jours ont horriblement raccourci, et qu’on n’a rien envie de faire à part rester sous la couette et attendre le printemps. D’un autre côté, on peut essayer de voir ces nuits plus longues comme un moyen de plonger encore plus ardemment dans des titres et albums qui nous font vibrer. Et si vous avez besoin de renouveler vos playlists pour danser jusqu’à la fin de l’année 2019, voici les titres et disques qui ont rythmé notre mois de novembre 2019, comme FKA twigs, Tom Rosenthal ou King Krule.

J’avais déjà évoqué l’incroyable single home with you dans la playlist de nouveautés du mois d’octobre. MAGDANELE (Young Turks Recordings), deuxième album de FKA twigs, est enfin sorti le 8 novembre, trois ans après LP1. C’est un disque qui chamboule, au fil de titres où la Britannique se met véritablement à nu, entre vulnérabilité, dévouement et amertume.

L’intense Cellophane, et le titre éponyme du disque, décortiquent les injonctions contradictoires pesant sur les femmes, et la charge mentale, avec une finesse remarquable. Ils font aussi écho à l’exposition cruelle sans précédent dont l’actrice a été victime lorsqu’elle était fiancée à l’acteur Robert Pattinson. MAGDALENE est un sursaut de l’âme pour FKA twigs, qui y place son désespoir et y trouve un nouveau souffle, dans une revendication vitale de son identité, et une réconciliation intérieure bouleversante. 

Plusieurs morceaux confinent au sublime, tout particulièrement mirrored heart. Une sublime chanson à propos d’un coeur brisé, vidé, mais toujours langui d’amour, après avoir été quitté. Une chanson charnelle, qui palpite, inspirée par sa propre rupture.

Co-produit par Nicolas Jarr, MAGDALENE est tout simplement un chef d’oeuvre, dont les morceaux synthétiques emmènent dans des torpeurs intérieures mouvementées et passionnantes. Vous n’en sortirez pas indemne. 

FKA twigs se produira à la salle Pleyel le 1er décembre

Morgane Giuliani, cheffe de rubriques société/culture/célébrités à Marieclaire.fr

Sorti le 22 novembre, ce titre est tout frais, mais garde le cœur bien au chaud. Tom Rosenthal a l’art des ballades douces et réconfortantes. Keep Me Warm est à l’image de sa pochette : doux et régressif. Un petit igloo musical qui fait gentiment passer la pilule d’un hiver qui se rapproche.

Marion Surateau, stagiaire bien-être/psycho à Marieclaire.fr

 

Ses deux premiers EP (de trente minutes) Motel Music II et II m’avaient littéralement transportés. Je l’avais découvert sur le tard, alors qu’il avait déjà conquis une bonne partie de la scène émergente parisienne, avec un clip tourné dans la ville de mes grands-parents : Benidorm, en Espagne. Disons-le, ça a été un coup de foudre : une bande-son digne d’un film haletant. Ou bien un clip hyper esthétique et halluciné à la hauteur d’une bande-son percutante ? Les deux, sans aucun doute.

Depuis, Jimmy Whoo enchaînait les featuring réussis (Muddy Monk, Myth Syzer, Bonnie Banane, Chilly Gonzales…), me mettant l’eau à la bouche. C’est dire comme j’attendais son dernier opus, Basic Instinct. Sur ce dernier, on retrouve sa touche lascive qui ferait presque passer les trajets en métro bondés pour des séances boudoirs sur le titre Perfect World. Mais l’artiste originaire de Pantin amène cette fois une touche aventurière à ses compositions. Pour Basic Instinct, le jeune artiste a voyagé en Amérique Latine comme, d’où les paroles en espagnol sur Bingo Bingo, mais aussi aux États-Unis. À écouter la nuit, au coeur de la ville, au milieu des gens qui fourmillent comme dans les rues les plus désertes.

Maëlys Peiteado, Journaliste et Community manager à Marieclaire.fr

À seulement 25 ans, le rappeur franco-camerounais Mikano a un bagage culturel bien chargé – il a notamment grandi dans de grandes villes comme le Caire et Abu Dhabi. Ne vous fiez pas au titre Silhouette, car le morceau est chanté en anglais, entre afro-beat et trap, sur un fond de boîte à musique. Un décalage renforcé par la présence éclatante de la danseuse et chorégraphe Ambre Obela.

Silhouette est minimaliste et puissant. On est bousculé par les changements de rythmes, mais qui forment un ensemble parfaitement cohérent. C’est très prometteur ! 

J’ai découvert King Krule en 2011, à la faveur d’un Erasmus londonien. Je me souviens encore de la petite cave/bar bondée dans le Sud-Est de la ville, cachée dans une ruelle noire. C’était un soir d’hiver, mais on y mourrait de chaud tellement on était serré les uns derrière les autres. Depuis ses 16 ans, ce prodige offre des titres rock lo-fi qui crépitent, avec des paroles poétiques déclamées de sa voix grave, enrouée, parfois énervée.

Après s’être fait discret ces deux dernières années, occupé à pouponner, il est revenu ce mois-ci avec Hey World!, long morceau plantant en plusieurs parties, de 16 minutes. La guitare électrique douce, le son étouffé comme s’il était retransmis depuis un ancien temps, les bruits urbains au loin, créent une douce bulle dont on n’a pas envie de sortir. Les flâneurs citadins ont encore de beaux jours devant eux. (Re)bienvenue, King Krule. Il se produira à l’Olympia le 4 mars 2020.

MG

Pincez-moi je rêve, Oklou fait de la pop. Et ça marche vraiment bien. On la connaissait hybride, expérimentale, entre le RnB, le « Internet Wave » avec une savante dose d’auto-tune. La jeune parisienne expatriée à Londres surprend avec « Forever », un titre qui aurait pu avoir sa place dans ma playlist « coeur brisé » de mon mp3 au collège, à côté de Blink 182 (j’assume).

Pour autant, ce doux titre n’est pas si triste, il est nostalgique, à la limite du mélancolique. C’est là la force de Marylou Mayniel, qui parvient toujours à m’évoquer des souvenirs tendres  – que je n’ai peut être jamais eu… J’adore la douceur de son clip à la fois onirique et hyper inquiétant (attention, il faut aimer les petites bêtes).

Maëlys Peiteado, Journaliste et Community manager à Marieclaire.fr

Qu’il est émouvant de grandir en même temps que ses idoles de son. On suit leur évolution personnelle, et parfois musicale, en même temps que nos propres petites révolutions internes. Plus lumineux que jamais, le duo de surf pop Best Coast est revenu ce mois-ci avec For The First Time, premier single extrait de Always Tomorrow, leur prochain album à paraître en 2020.

Un titre pop rétro où Bethany Cosentino chante son harmonie enfin trouvée, après une rupture avec son compagnon de longue date, Nathan Williams, leader de l’excellent groupe de fuzz rock Wavves, et une dizaine d’années d’excès de substances, et émotionnels. Avec cette même chaleur qu’elle puise dans sa chère Californie, l’Américaine, qui a entamé sa trentaine, continue à m’enchanter depuis 2011 et son tube court et catchy When I’m With You. De quoi s’offrir un rayon de soleil en toutes circonstances. 

MG

Quelle claque. J’avais découvert SebastiAn lors du closing assez monumental de la dernière édition de Pitchfork. Grosse surprise en tombant sur l’hallucinant Handcuffed to a parking meter, avec le duo pop-rock Sparks.

Pas le temps de reprendre son souffle sur ce morceau, qui allie à la perfection la nonchalance loufoque des rockeurs de Los Angeles à l’énergie électronique dévorante du poulain d’Ed Bangers Records (à qui l’on doit aussi Justice). On sait que la « french touch » s’exporte bien aux US, mais là, le mariage est définitivement consommé. En boucle. 

Album surprise pour le duo de Montreuil. Triplego a pris tout le monde de court en sortant Yeux rouges, une oeuvre cloud rap toujours aussi pesante et vaporeuse.

Ils nous ont habitué à des titres sombres, mais quelques morceaux comme Ralenti ou Nabilla, qui subliment les influences arabes de Sanguee (originaire du Maroc) et MoMo Spazz (d’Egypte), écartent un peu la noirceur ambiante.

Maëlys Peiteado, Journaliste et Community manager à Marieclaire.fr

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