« Tout dans ce monde n’est que farce. L’homme est né bouffon. » Cette célèbre phrase tirée de Falstaff de Giuseppe Verdi (1813-1901) résume bien cet opéra-bouffe écrit par le compositeur en 1893. Sa dernière oeuvre, sa première du genre comique, plonge le spectateur dans la société de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Une oeuvre joyeuse, une farce qui marque le début d’une édition ambitieuse du festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence. Pas moins de huit opéras sont programmés jusqu’au 30 juillet. 

Les équipes du festival d’Aix-en-Provence ont à coeur d’offrir un spectacle à la hauteur des enjeux cette année, après une édition 2020 annulée pour cause de crise sanitaire. Mais ça y est, le rideau s’est enfin levé, avec une programmation pleine de promesses et plusieurs productions à découvrir dont l’énergique Falsaff, mise en scène par l’Australien Barrie Kosky pour sa première participation au festival. Le choeur et l’orchestre de l’Opéra de Lyon sont placés sous la direction du chef italien Daniele Rustioni. 

Une réjouissance pour les chanteurs 

Les solistes de cet opéra comique, dont le livret est inspiré de plusieurs oeuvres de Shakespeare, ne boudent pas leur plaisir. Une délivrance jouissive après tant de mois loin du public. Ce testament spirituel de Giuseppe Verdi qui se moque de lui-même fait du bien aux artistes. « C’est une espèce de pied-de-nez à sa propre carrière(…), c’est une grosse farce d’une fraîcheur incroyable, on n’a pas l’impression que c’est un vieux monsieur de 80 ans qui a écrit ça », explique le baryton Stéphane Degout. « Nous artistes, ça nous met face à une sorte de vacuité des choses. On se prend trop au sérieux des fois ».

Falstaff, c’est l’histoire d’un homme d’âge mur qui tente de séduire plusieurs femmes car il veut se prouver qu’il plaît encore. Il se retrouve pris à ses propres pièges. Une histoire réjouissante pour la mezzo-soprano Antoinette Dennefeld, qui incarne l’une de ses prétendantes : « Le fait qu’il essaye désespérément de se faire aimer, ça nous émeut, ça touche quelque chose de profond. Et puis, il a des traits de caractère typiquement humains comme la gourmandise, l’envie de séduire, l’amour des bonnes choses, qui sont très exacerbés dans son personnage. C’est pour cela qu’on l’aime bien ! »

Falsatff de Giuseppe Verdi, les 3, 6, 8, 10 et 13 juillet au théâtre de l’Archevéché à Aix-en-Provence. Et du 9 au 23 octobre à l’Opéra de Lyon

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