Lorsque l’alimentation « naturelle » (par la bouche) n’est pas possible, il faut recourir à l’alimentation entérale ou parentérale. Zoom.

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Alimentation entérale et alimentation parentérale : qu’est-ce que c’est ?

Définition. L’alimentation entérale et l’alimentation parentérale sont deux  » modes alimentaires  » qui sont couramment utilisés à l’hôpital pour les personnes qui ne peuvent pas / plus se nourrir de façon naturelle.

 » L’alimentation entérale et l’alimentation parentérale concernent les personnes pour lesquelles l’alimentation naturelle (par la bouche) est insuffisante pour répondre aux besoins énergétiques de l’organisme  » explique le Dr. Aktham Hassan, gastro-entérologue.

L’alimentation entérale (ou  » nutrition entérale « , c’est la même chose) consiste à apporter les nutriments nécessaires au bon fonctionnement de l’organisme par le tube digestif. Deux possibilités existent :

  • La sonde nasogastrique : il s’agit de faire descendre une sonde (c’est-à-dire : un tuyau de faible diamètre) jusqu’à l’estomac en passant par le nez puis par l’œsophage du patient,
  • La gastrostomie (aussi appelée  » bouton gastrique « ) : il s’agit d’installer une sonde en position gastrique, c’est-à-dire de pratiquer une ouverture au niveau de l’estomac, à travers la paroi abdominale, sous anesthésie locale ou générale. Si ce n’est pas possible (parce qu’il y a un problème de vidange gastrique, par exemple), on procédera plutôt à une jéjunostomie : «  la sonde est installée au niveau de l’intestin grêle, juste après le duodénum, au niveau d’une zone que l’on appelle jéjunum  » précise le Dr. Aktham Hassan.

À savoir.  » L’alimentation entérale est toujours privilégiée car elle est plus physiologique que l’alimentation parentérale  » ajoute le spécialiste. Ainsi, l’alimentation entérale préserve les fonctionnalités digestives et la motricité intestinale. En revanche, il y a des contre-indications à l’alimentation entérale :

  • L’occlusion intestinale : il y a alors un défaut de motricité intestinale,
  • Les vomissements répétés,
  • La surface intestinale insuffisante.

Lorsque l’alimentation entérale n’est pas possible (en raison des contre-indications listées ci-dessus), il faut alors envisager une alimentation parentérale.  » Ce mode d’alimentation est moins physiologique que l’alimentation entérale, c’est pourquoi il s’agit toujours d’une solution alternative, remarque le Dr. Aktham Hassan. L’alimentation parentérale consiste à apporter les nutriments nécessaires au bon fonctionnement de l’organisme via la veine jugulaire du cou. « 

Alimentation entérale et alimentation parentérale : quelles sont les indications ?

Dans quelles circonstances est-il nécessaire de mettre en place une nutrition entérale ou parentérale ?  » De manière générale, on peut dire que l’alimentation artificielle devient nécessaire lorsque l’alimentation naturelle est insuffisante pour combler les besoins énergétiques de l’organisme  » répond le gastro-entérologue.

Voici quelques indications spécifiques :

  • Un cancer ORL (cancer de la langue, cancer de l’oropharynx, cancer de la gorge…) ou un cancer de l’œsophage,
  • Un trouble de la déglutition avec une dénutrition associée, par exemple chez un patient en post-opératoire,
  • Des séquelles de gastrectomie (comprendre : une ablation d’une partie de l’estomac),
  • Un trouble de la déglutition d’origine neurologique : accident vasculaire cérébral (AVC), sclérose en plaques, maladie de Parkinson, sclérose latérale amyotrophique (ou maladie de Charcot)…,
  • Une pancréatite chronique avec une insuffisance pancréatique,
  • Une maladie respiratoire,
  • Une maladie de Crohn,
  • Une maladie qui augmente de façon importante les besoins énergétiques du corps,
  • Une diarrhée chronique…

À savoir. L’alimentation entérale et l’alimentation parentérale peuvent être utilisées chez les adultes comme chez les enfants.

Et aussi…  » Le soluté nutritionnel qui est utilisé dans le cadre d’une alimentation entérale ou d’une alimentation parentérale est conçu pour imiter l’alimentation naturelle : on y trouve environ 50 % de glucides, 25 % de protéines, des lipides, mais aussi des vitamines et des minéraux. Sa composition peut être adaptée en fonction des patients : le dosage (qui dépend notamment, mais pas seulement, de la taille et du poids du patient) est déterminé par le médecin et par le nutritionniste, et il est régulièrement ré-évalué  » précise le Dr. Aktham Hassan.

Merci au Dr. Aktham Hassan, gastroentérologue au Pôle Santé Sud du Mans (groupe ELSAN).

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