A l’affiche le 4 décembre du thriller "Seules les Bêtes", nouveau film de Dominik Moll, Laure Calamy continue son irrésistible ascension vers les sommets du cinéma français. Une comédienne chaleureuse et sympathique qui sait s’amuser sérieusement. Rencontre.

Qu’est-ce qui vous a saisie dans ce projet, au-delà de votre personnage ?
Laure Calamy :
Le scénario ! Il est tellement bien ficelé. J’adore les films de Dominik Moll, notamment Des Nouvelles de la Planète Mars. Son univers est passionnant. Etre filmée par lui, c’est génial. Sur un plateau, son passé d’ancien cadreur fait qu’il sait toujours ce qu’il veut. J’avais peur qu’il fasse montre d’une certaine rigidité. A tort, parce qu’il est carrément ouvert aux acteurs, aux propositions, au dialogue… Il n’est pas autoritaire. C’était un bonheur.    

Vous êtes super joviale… On le voit, on le sent… Et très drôle. Avez-vous néanmoins un côté clown triste en vous ?
Laure Calamy :
Ah bah oui… (en changeant sa voix) J’ai des petits moments dépressifs parfois (rires). On joue de ça justement. Tout le monde a du drame en soi. On en rit ou alors on va loin dans la tragédie. C’est notre chance en tant qu’acteurs. On peut faire quelque chose de ce mal-être. C’est un exutoire, une matière créative. On a chacun nos monstres.

Prennent-ils beaucoup de place, vos monstres ?
Laure Calamy :
Ah oui ! Il y a des moments où c’est insupportable. J’aimerais bien les tuer mais ce n’est pas possible. Alors on essaye de les éloigner.

Vous êtes-bien fille de médecin et d’infirmière ?
Laure Calamy :
Alors… On va corriger cette fausse information qui a été relayée. Ma mère a été infirmière une très courte partie de sa vie. Elle a repris des études et est devenue psychologue.

« Blanche Neige ou La Belle au Bois Dormant m’emmerdaient au plus haut point.« 

Qui vous a mis sur la piste artistique ?
Laure Calamy :
Mon père avait un ami acteur, Jean-Pol Dubois, qui nous racontait souvent ses tournées… Et ça me fascinait. Apparemment, mon envie d’être actrice est venue très tôt. Un jour, gamine, on m’a amenée au cirque et j’ai dit à ma mère que je voulais être dame de cirque. Un peu plus tard, en colonie de vacances, j’ai fait un spectacle avec d’autres enfants. A travers le masque que je portais, j’ai observé les gens et j’ai vu leur attente. J’ai trouvé l’idée d’y répondre complètement géniale. J’étais très émue aussi de dire sur scène des mots que d’autres personnes avaient écrits. Surtout que je m’étais un temps éloignée des mots, je ne parlais plus trop…

Quels souvenirs gardez-vous du Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris ?
Laure Calamy :
De très bons souvenirs ! J’y ai rencontré des personnes formidables. Quelque chose d’euphorique se passait dans notre classe. Je me souviens encore des cours, des propositions qui fusaient… Il y avait des costumes, des techniciens qui pouvaient venir à tout moment pour nous épauler, on créait nos petits spectacles… Ma première année m’a fait halluciner. C’était un luxe. On pouvait expérimenter, tout jouer, tout tenter. J’ai travaillé avec Olivier Py en dernière année. C’est le premier qui m’a offert un rôle tragique. J’étais ravie. Je ne m’en croyais pas capable.      

Etes-vous plutôt cinéma ou théâtre ?
Laure Calamy :
Je suis du côté des projets. C’est vraiment leur nature qui m’excite. Disons que le cinéma, c’est une grammaire que je connais moins que celle du théâtre.

Vous avez enquillé les seconds rôles ces dernières années. On a hâte de vous voir en tête d’affiche. Pas vous ?
Laure Calamy :
Vous savez, certains premiers rôles ne sont pas toujours passionnants à jouer. J’ai adoré les seconds. Mais je vais vous dire quelque chose : je serai bientôt l’actrice principale d’un film de Caroline Vignal où je donnerai la réplique, au cœur des Cévennes, à un âne. J’ai fait Seules les bêtes et là c’est seule avec la bête… (rires)

Qu’a changé Dix pour Cent dans votre parcours ?
Laure Calamy :
Ça a été fabuleux pour moi. La première saison m’a permis d’aller à la rencontre de tout le monde. Ce que j’avais à jouer n’était pas forcément très épanouissant. Mais à partir de la saison 2, j’ai eu une partition géniale à défendre. La visibilité est venue. D’un coup, j’étais crédible dans l’échelle de valeur de certains producteurs. (rires)

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J’ai lu dans une interview que vous détestez les stéréotypes de genre ?
Laure Calamy :
C’est en moi, oui. J’ai un regard féministe sur le monde, je ne pourrai pas faire autrement. Petite, je ne voulais pas être dans les obligations, les injonctions faites aux filles, dans les jeux, à l’école, partout… Je détestais tous les contes… Blanche Neige ou La Belle au Bois Dormant m’emmerdaient au plus haut point. Je détestais les Disney autant que La Chèvre de Monsieur Seguin, que je trouvais d’une cruauté extrême.

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