Mercredi 27 novembre, Luc Besson était jugé au tribunal correctionnel de Bobigny après avoir licencié son assistante de direction en 2018. Il risque dix mois de prison.
Nouveau rendez-vous judiciaire pour Luc Besson. Mercredi 27 novembre, le réalisateur était jugé au tribunal correctionnel de Bobigny pour avoir licencié son ancienne assistante de direction lorsqu’elle était en arrêt maladie. Et c’est en son absence que le réquisitoire a été prononcé. Luc Besson était en effet "coincé dans un taxi au milieu des manifestations d’agriculteurs", comme l’a expliqué son avocat. Ce jour-là en effet, des centaines de tracteurs bloqués le périphérique parisien pour protester contre la politique d’Emmanuel Macron. "L’agriculture a failli avoir raison de la justice mais la justice a eu raison des tracteurs", a plaisanté le procureur, comme le rapporte Franceinfo.
En revanche, Sophie F. était bien présente au tribunal. A la barre, elle a raconté sa relation avec Luc Besson. "Lors du premier entretien, il m’a fait attendre quatre heures. J’aurais dû partir. Puis je me suis surpassée, en mettant de côté ma vie privée", a-t-elle raconté avant d’évoquer les taches qu’elle abattait pour lui et qui dépassait largement sa fiche de poste. "Je devais retranscrire tous ses scénarios à partir de textos sur mon téléphone personnel. C’est quelqu’un qui ne me parlait pas, qui ne m’aimait pas", a continué Sophie. En janvier 2018, elle a été licenciée par Luc Besson pour "faute grave". En congé maladie, le réalisateur avait jugé que cette excuse était bidon. Pendant trois mois, elle n’a pas pu remettre un pied au travail, diminuée physiquement.
Un réquisitoire fort
"J’étais devenue pour lui comme le Siri d’Apple, son esclave", a décrit la cinquantenaire devant le tribunal. "Luc Besson était conscient de la situation", a plaidé son avocat. Selon, Mathieu Brulé le licenciement de Sophie résulte d’"une volonté punitive dans un contexte de harcèlement moral". Une fois licenciée, elle est restée en arrêt maladie pendant treize mois. "Cela a dû l’énerver profondément que son esclave se rebelle" parce qu’il "faut céder aux exigences et aux caprices de Luc Besson", s’est agacé le procureur avant de réclamer dix mois de prison avec sursis et 30.000 euros d’amende pour Luc Besson et 50.000 euros pour sa société de production pour laquelle Sophie travaillait.
Luc Besson : "Je l’ai soutenue longtemps"
La décision du tribunal, qui doit statuer sur le caractère discrimination de ce licenciement, est attendue pour le 8 janvier prochain. Au début de cette année, Luc Besson avait été entendu par l’inspection du travail à ce sujet. Il avait alors expliqué que son employée "ne s’était pas organisée avant de prendre ses congés" et qu’elle avait écrit son arrêt maladie de "sa propre initiative". Il continuait : "Quand je l’ai rencontrée, elle venait de perdre son travail, je sais les difficultés pour une femme seule avec des enfants pour trouver un emploi. Elle était maladroite, faisait des erreurs, je l’ai soutenue longtemps". Il y a quelques semaines, les prud’hommes avaient reconnu que l’assistante de direction de Luc Besson avait été victime de harcèlement moral de sa part. Le réalisateur a fait appel de cette décision.
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