Aux États-Unis, la vie sans enfants a été documentée depuis les années 70, à travers des données et statistiques très larges et à l’échelle nationale. Mais ces études portaient plus sur les femmes incapables d’avoir des enfants, plutôt que sur les gens qui ne désiraient pas en avoir de leur plein gré, ou qui ne pouvaient pas en avoir par manque de ressources ou de temps à l’instant T et qui en voulaient quand même plus tard. “Le choix de ne pas avoir d’enfants n’a rien à voir avec la fertilité”, a indiqué la professeure de psychologie Jennifer Neal, qui a mené avec son mari, également chercheur, une étude sur le sujet mise en avant par Gizmodo. “Notre étude est différente des précédentes car nous identifions les gens sans enfants non pas vis-à-vis de leur fertilité, de leur capacité à enfanter, mais bien vis-à-vis de leur envie d’enfanter. Nous leur demandons bien s’ils souhaitent avoir des enfants, et nous incluons tout le monde, hommes et femmes de tous les âges, pas juste les femmes infertiles”, a précisé la chercheuse.
Pour réaliser cette étude, les deux chercheurs ont réuni mille personnes, un échantillon représentatif sondé en mai 2020. Le sondage incluait des questions sur les enfants biologiques et les enfants adoptés, ainsi que sur les différents traits de personnalité et attitudes envers les gens sans enfants en général. Au final, 27% des interrogés se sont considérés sans enfants par pur choix, par opposition aux parents et aux gens qui souhaiteraient des enfants mais ne peuvent pas en avoir. La moitié de ces sans-enfants par choix sont célibataires, et après avoir ajusté leurs résultats en fonction de certains facteurs démographiques tels que l’âge, le niveau d’éducation ou le genre, les chercheurs en sont venus à la conclusion que “ces sans-enfants par choix sont aussi satisfaits et épanouis dans leurs vies que les parents, que les gens dans l’incapacité d’avoir des enfants, ou que les gens qui prévoient d’avoir des enfants dans le futur”. Quelques indications concernant les inclinations politiques ont également été notées : les sans-enfants par choix ont tendance à être plutôt libéraux, tandis que les parents sont eux plus conservateurs, dans l’absolu.
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La potentielle limite de cette étude serait que le panel étudié ne soit représentatif que d’une portion de la population du Michigan, et que d’autres États américains ou même d’autres pays auraient eu tendance à répondre autrement. Mais le couple l’a assuré : leur panel était représentatif, car “la population du Michigan rassemble en tout point les caractéristiques sociologiques des autres États, que ce soit en termes de races, de niveaux d’éducation, d’âges ou de revenus”. “C’est donc fort probable que les résultats soient sensiblement identiques ailleurs”, a assuré Jennifer Neal. Ce que cette étude a également confirmé, c’est le dédain et la désapprobation dont souffrent les sans-enfants par choix. Dans leurs réponses aux questions, les chercheurs ont détecté que les sans-enfants par choix étaient bien plus chaleureux lorsqu’ils mentionnaient les autres catégories de sondés, alors que les parents interrogés en retour par exemple, étaient résolument plus froids à leur égard.
Malgré cette étude, beaucoup de questions demeurent sans réponses quant aux sans-enfants par choix. Par exemple, le couple américain a déjà envisagé une autre étude pour tenter de déterminer les raisons de ce choix, et surtout le moment où il a été pris. “Nous ne sommes pas en mesure d’y répondre pour l’instant, mais nous espérons pouvoir bientôt nous pencher sur le sujet et comprendre quand et pourquoi ces gens prennent la décision de ne pas avoir d’enfants”, a déclaré Jennifer Neal.
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