Emmanuel Macron était ce vendredi à Nevers en Bourgogne, où il s’est offert sa première déambulation depuis octobre dans les rues de la ville. Mais le président de la République était surtout dans cette ville de la
Nièvre, accompagné de Roselyne Bachelot, pour lancer le Pass Culture de 300 euros pour tous les jeunes de 18 ans.
Avec la ministre de la Culture, ils ont échangé dans un cinéma de Nevers avec de jeunes spectateurs déjà bénéficiaires du Pass culture, soulignant que « si est essentiel ce qui m’aide à être moi ou à vivre, l’art l’est à coup sûr ».
Drague de jeunes ?
A un journaliste qui lui demandait : « Que répondez-vous à ceux qui vous accusent de draguer les jeunes pour des motifs électoralistes ? », Emmanuel Macron a répondu que « nous rentrons dans une période où les gens vont mettre ce critère à toutes les sauces ». Il s’est par la suite entretenu avec des commerçants du secteur culturel.
Une trentaine de personnes, dont des « gilets jaunes » qui chantaient « On est là, on est là », ont été éloignées par les forces de l’ordre avant l’arrivée du chef de l’Etat.
Déjà testé par 125.000 jeunes
Promesse de campagne du candidat Macron, un Pass culture de 500 euros était testé depuis deux ans dans 14 départements, dont la Nièvre. Avec une dépense moyenne de 137 euros, quelque 125.000 jeunes ont déjà utilisé leur Pass culture pour un total de 1,2 million de réservations depuis le lancement de l’application, selon les chiffres de l’Elysée.
Désormais généralisé à la métropole et l’outre-mer, il est ramené à 300 euros, disponible depuis ce vendredi pour tous les jeunes de 18 ans – soit 800.000 – via l’application Pass Culture, sans condition de ressources. En 2022, il sera complété par des forfaits annuels d’un total de 200 euros pour les collégiens et lycéens, étalés sur cinq ans, soit 500 euros au final. Budget total prévu cette année pour cette mesure : 80 millions d’euros, selon l’Elysée.
Pour aller au cinéma mais pas regarder Netflix
Les bénéficiaires pourront le dépenser en billets (cinéma, concert, spectacle, musée…), en biens culturels (livres, disques, instruments…), en cours de disciplines artistiques, en matériel des beaux-arts ou en services numériques (jeux vidéo, musique en ligne, certaines plateformes de SVOD, presse en ligne, ebooks…).
Seules restrictions : ni biens livrés, ni Netflix, Amazon Prime ou Disney. En revanche, Canal, OCS, FilmoTV et quelques autres plateformes bien françaises sont accessibles, dont bientôt Salto. Les dépenses en numérique sont limitées à 100 euros. Les jeunes pourront l’utiliser sur 24 mois.
Le secteur du livre : le grand gagnant ?
Les éditeurs, via leur organisation patronale, se sont félicités d’une décision dont ils pensent être les grands gagnants. « Le Syndicat national de l’édition se réjouit de cette initiative, dont les premiers bilans ont révélé que les livres avaient été plébiscités, représentant 66 % des achats réalisés, et ce principalement chez les libraires », a écrit dans un communiqué le SNE, qui regroupe 720 maisons d’édition.
Depuis mars 2020, les aides au secteur de la culture paralysé par la pandémie ont représenté plus de 11 milliards d’euros, selon l’Elysée. Une nouvelle enveloppe de 148 millions a été annoncée pour accompagner la reprise en jauge réduite des cinémas, théâtres et spectacle vivant depuis mercredi.
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