« New Amsterdam », portée par Ryan Eggold (« Blacklist ») dans la peau d’un médecin idéaliste, débute demain soir sur TF1. Faut-il donner sa chance à ce nouveau drame médical alors que les séries du même genre sont déjà nombreuses ? Voilà notre avis.
De quoi ça parle ?
L’hôpital New Amsterdam a la particularité de traiter, sous le même toit, des patients souffrant d’Ebola, des prisonniers d’un pénitencier de haute sécurité et le Président des États-Unis. Cet établissement public sous-financé, véritable institution de Manhattan, est bouleversé par l’arrivée à sa tête d’un nouveau directeur, le Dr Max Goodwin, bien décidé à faire bouger les choses. Mais ses batailles seront multiples, puisqu’il doit également lutter au quotidien contre le cancer qui le ronge…
Tous les mercredis à 21h sur TF1 à partir du 27 novembre
À quoi ça ressemble ?
C’est avec qui ?
Dans le rôle de Max Goodwin, le médecin au grand coeur au centre de la série : Ryan Eggold, révélé dans 90210 Beverly Hills Nouvelle Génération, puis devenu célèbre grâce à Blacklist et son spin-off de courte durée Blacklist Redemption bâti autour de son personnage Tom Keen. A ses côtés, l’actrice britannique Freema Agyeman, vue notamment dans Sense8 et Doctor Who, qui incarne ici le Dr Helen Sharpe, une sorte de « Michel Cymes à l’américaine », une figure populaire plus préoccupée par ses apparitions dans différents talk shows que par ses patients. On note également la présence de Tyler Labine, un habitué des séries annulées après une ou deux saisons, ou encore Janet Montgomery, vue dans Salem et croisée au détour de quelques épisodes de la saison 1 de This Is Us.
Ça vaut le coup d’oeil ?
Les séries médicales ne manquent pas sur le petit écran, entre la patronne Grey’s Anatomy, qui règne sur les audiences depuis maintenant 16 saisons, Good Doctor, qui en peu de temps s’est imposée comme un vrai succès pour ABC aux États-Unis (et TF1 chez nous), ou encore Chicago Med et The Resident qui poursuivent discrètement leur petit bout de chemin. Sans oublier Nina et Les Bracelets rouges du côté de la production hexagonale. Et pourtant, c’est dans ce contexte déjà bien chargé que TF1 proposera dès demain soir à 21h New Amsterdam, diffusée depuis la rentrée 2018 outre-Atlantique, qui raconte elle aussi le quotidien mouvementé d’un hôpital et de ses médecins. Rien de bien nouveau sur le papier, et pourtant, passé un premier épisode assez moyen, cette nouvelle série portée par l’ex-star de Blacklist Ryan Eggold parvient à trouver son rythme et son identité. Et s’impose finalement comme une bonne surprise.
Loin du côté soap et glamour de Grey’s Anatomy, New Amsterdam ancre son récit dans un certain réalisme qui la rapproche davantage du côté assez brut d’Urgences, qui restera à tout jamais LA référence en matière de séries médicales. Inspirée du livre autobiographique d’Eric Manheimer, un médecin américain qui a dirigé l’hôpital Bellevue à New York, la série développée par le scénariste David Schulner (Emerald City, Reverie) ne propose pas une vision idyllique et romancée de l’hôpital et dresse, de manière assez frontale, l’état des lieux parfois alarmant d’un système de santé américain loin d’être parfait. Et ce par le biais de son héros, Max Goodwin, qui dès son arrivée en tant que nouveau médecin chef du New Amsterdam est bien décidé à faire bouger les choses. Quitte à se séparer de quelques postes et à placer le patient – et ses besoins – au centre de tout. Avec cette nouvelle figure de docteur idéaliste, rassurant, audacieux, et charismatique, qui n’est pas sans rappeler, dans un autre genre, le Jack Pearson de This Is Us, New Amsterdam s’inscrit ainsi dans une mouvance de séries bienveillantes, qui laissent le cynisme au placard et nous poussent à rêver d’un monde meilleur.
Mais comme l’aspect purement social et politique, pourtant passionnant, du fonctionnement d’un énorme hôpital dans une ville aussi gigantesque que New York ne semblait pas suffire aux scénaristes et à la chaîne américaine NBC, le premier épisode se termine sur un twist « légèrement » spoilé par le synopsis officiel de la série : Max Goodwin a un cancer et ses jours pourraient bien être comptés. Un rebondissement dont on aurait pu se passer mais qui rapproche ainsi, toutes proportions gardées, le héros de New Amsterdam d’un Dr House ou d’un Shaun Murphy de Good Doctor, qui doivent eux aussi soigner leurs patients en surmontant des obstacles (l’addiction pour l’un, l’autisme pour l’autre dans un environnement pas forcément prêt à l’accueillir et à l’accepter). Rien de très inédit en somme, mais un développement qui permet à cette nouvelle série de glisser par moments vers davantage de drama tire-larmes, voire de soap, probablement nécessaire à un certain public.
Heureusement, l’intérêt de New Amsterdam repose avant tout et surtout dans son traitement de l’hôpital et dans ses cas médicaux, souvent très forts, réalistes, et bouleversants. La série gagne d’ailleurs en puissance au fil de sa première saison composée de 22 épisodes et parvient à tisser des relations assez surprenantes et profondes entre certains de ses protagonistes principaux, dont notamment Max et Helen, incarnée par Freema Agyeman. Tout n’est pas parfait, le propos n’est pas révolutionnaire, mais New Amsterdam affiche assez de coeur, d’idéalisme, et d’intensité pour nous happer et nous donner envie d’en voir plus. Et la bonne nouvelle c’est qu’une saison 2 est déjà diffusée aux États-Unis et devrait arriver courant 2020 sur TF1.
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