À travers les péripéties du tandem DiCaprio et Brad Pitt, le réalisateur fait revivre le Los Angeles de son enfance et signe son film le plus personnel.
Los Angeles, en 1969. Année érotique pour Serge Gainsbourg, elle est nostalgique pour Quentin Tarantino. Once Upon a Time in… Hollywood, son neuvième film, est une déclaration d’amour à la Cité des anges, paradis perdu de son enfance, et à un âge d’or du cinéma, dont il immortalise avec une tendresse inédite les derniers feux. 1969 est aussi l’année où Sharon Tate, l’épouse de Roman Polanski, enceinte de huit mois, a été assassinée par des adeptes du gourou Charles Manson. Le metteur en scène revient sur cette époque en entremêlant fiction et réalité. Le film est un conte, empli de sa cinéphilie éclectique et sans limites, de références à la pop culture mixées et remixées (musique, westerns, radio, polars, séries télé…). Tarantino se plaît à changer le cours des choses. Il ne raconte pas la vraie Histoire, mais un « what if » (et si) mélancolique et peut-être rédempteur.
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Un tandem magique
Ainsi, il était une fois… dans un Hollywood qui doit composer avec la concurrence grandissante de la télévision, Rick Dalton, une ex-gloire sur le déclin, et son cascadeur attitré, Cliff Booth, qui est aussi son chauffeur, son homme à tout faire et, malgré leur différence sociale, son meilleur ami. La paire inséparable va croiser la route de l’actrice Sharon Tate (Margot Robbie), starlette qui monte. Dans la peau des deux losers en plein questionnement existentiel, Leonardo DiCaprio et Brad Pitt, réunis pour la première fois à l’écran, excellent et créent une vraie alchimie. On ne peut s’empêcher de penser à Paul Newman et Robert Redford dans Butch Cassidy et le Kid. « Ce n’était pas évident d’être à la hauteur de ce film, explique Brad Pitt. Mais lorsque vous partagez l’affiche avec quelqu’un du calibre de Leo, c’est rassurant. Nous sommes arrivés à Hollywood à peu près à la même époque. Nous avons dû nous adapter pour y survivre. C’est un milieu qui peut vous démolir et vous recracher rapidement. »
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La dolce vita à Hollywood
Il n’empêche que l’ex d’Angelina Jolie brille un peu plus que le roi Leo. Il faut voir l’acteur de 55 ans mettre une raclée décontractée à un Bruce Lee arrogant (Mike Moh) et, plus tard, grimper sur un toit, agile comme un chat, enlever son tee-shirt et dévoiler un torse de jeune homme. En chemises hawaïennes et mocassins de Sioux, Brad imprime une coolitude solaire sur tout le film. Il faut dire aussi que le réalisateur de Kill Bill a rangé les flingues, calmé (un peu) son goût pour l’hémoglobine, sauf dans la spectaculaire scène finale. Once Upon a Time in… Hollywood est avant tout une balade sentimentale dans la Cité des anges, reconstituée avec un amour infini pour ses frontons parsemés d’enseignes et de néons, ses décors de cinéma, ses villas ouvertes à tous et son Hollywood Boulevard, que les personnages arpentent en Cadillac. Dix nominations aux Oscars 2020 et deux statuettes, dont celle du Meilleur second rôle pour Brad Pitt, ont couronné ce Tarantino pas tout à fait comme les autres.
Once Upon a Time in… Hollywood : vendredi 23 avril à 21h10 sur Canal+
I. Magnier
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