Il a suffi de quelques minutes après le début de l’allocution du président, pour assister à des propos plus qu’étonnants…

Libération en a fait sa Une ce matin : « Soignants, marre d’être patients », un jeu de mots qui fait référence à l’allocution d’Emmanuel Macron mercredi, où il demande aux blouses blanches un « effort supplémentaire » pour augmenter les capacités en réanimation. Une formulation qui fait bondir ceux qui travaillent sans relâche, et au plus près de l’épidémie depuis un an. « Le personnel a vraiment tiqué en entendant cela, alors même que cela fait des semaines qu’on attendait du gouvernement qu’il prenne des mesures draconiennes pour casser les contaminations galopantes en Seine-Saint-Denis », explique le docteur Mathias Wargon, chef du service des urgences de l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis, à nos confrères de Libération. Une des volontés qui ressort du discours du président, est de passer de 7 000 à 10 000 lits en service de réanimation, une déclaration qui fait rire jaune les soignants, alors que le Premier ministre a souligné récemment qu’« il ne suffit pas d’acheter des lits chez Ikea pour ouvrir des places en réa ». Une tension entre l’exécutif et les hôpitaux, qui ne date pas d’hier…

On obéit à notre président :- on fait des efforts – on pousse les murs pour accueillir les 10000 lits de rea pic.twitter.com/Zrh3dwLQFh

Un effort des soignants????? Tu veux qu’on fasse quoi de plus frero !!! On est au charbon en première ligne depuis 1 an ca y est stop aussi

Bonne journée à tous et n’oublions pas de fournir un effort supplémentaire mes amis soignants comme l’a demandé notre président @EmmanuelMacron ! Nous n’en faisons pas assez depuis un an ok? Alors allez on se motive les soignants feignants!

Dès le début du quinquennat d’Emmanuel Macron, les tensions se sont fait ressentir entre le monde hospitalier et le chef de l’État. À deux reprises dans l’année 2019, les blouses blanches sont descendues dans la rue, pour montrer la réalité du terrain : baisse des moyens donnés aux hôpitaux, manque de matériel, de personnel ainsi que de place. Des demandes qui n’ont pas été entendues, et des manques qui ont coûté cher à l’Hexagone, lorsque la première vague de la Covid-19 est arrivée. Pourtant, lors des accords du Ségur de la santé en juillet, le gouvernement consacre 8,2 milliards d’euros à « la revalorisation des métiers, des établissements de santé et des EHPAD ainsi qu’à l’attractivité de l’hôpital public », de nouveaux moyens qui ne se font pas ressentir lors de la deuxième vague et troisième actuelle. « On a une transformation profonde à faire. Il y a encore beaucoup de boulot pour associer pleinement les acteurs de la crise sanitaire. Au-delà du Ségur, il y a une reconstruction complète à faire au sein de l’hôpital français », confie un ministre au journal Libération. Une reconstruction du monde hospitalier, qui doit passer par une reconstruction de la confiance entre les blouses blanches et le Président, en commençant par des formules plus appropriées…

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