Pensant bien faire, trop de femmes pratiquent une hygiène intime trop agressive, en utilisant des produits inappropriés. Voici les habitudes à éviter et celles à favoriser.
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Votre zone intime est inconfortable ? Elle tiraille, vous semble enflammée ou trop sèche ? Bon nombre de petits bobos vulvaires ou vaginaux proviennent d’une obsession de la propreté locale ou de l’emploi de produits inadaptés. Les conseils du Dr Jean-Marc Bohbot, infectiologue à l’Institut Fournier, à Paris, coauteur avec Rica Etienne de Microbiote vaginal : la révolution rose, éd. Marabout..
Haro sur la « détox vaginale »
Certaines femmes éprouvent le besoin de réaliser une toilette vaginale approfondie, en introduisant une poire à lavement pour s’injecter de l’eau ou de l’eau mélangée avec un produit antiseptique. Cette pratique ancestrale est aujourd’hui décriée, de même que les deux récentes lubies que sont la « détox vaginale » et le sauna pour vagin ! La détox passe par l’introduction dans le vagin de petits sachets de plantes, qui permettraient, selon ses adeptes, d’éliminer les infections et les toxines. Le sauna, lui, est un soin spécifique qui consiste à s’asseoir sur des « toilettes » dégageant de la vapeur de plantes, pour un « nettoyage » approfondi…
Pourquoi c’est une mauvaise idée ?
Le vagin est une cavité auto-nettoyante. Elle n’est pas stérile, certes, mais les germes qu’elle contient sont bénéfiques. Composé essentiellement de lactobacilles, ce microbiote vaginal forme une barrière au développement de « mauvais » germes. Il nous protège des infections sexuellement transmissibles (y compris le VIH) et des mycoses ou vaginoses. Une toilette interne ou tout autre pratique de « détox » l’agresse et le déstabilise dans son rôle de barrière.
Je fais quoi ?
Aucun outil ou quelconque produit interne, je laisse mon vagin se nettoyer tout seul !
Pas de protège-slip en continu
Certaines femmes adoptent l’habitude de porter des protège-slip, même en dehors de la période des règles. Elles veulent ainsi éviter une sensation de « mouillé » qu’elles estiment désagréable, voire malpropre.
Pourquoi c’est une mauvaise idée ?
Les pertes vaginales, encore appelée leucorrhées, sont parfaitement normales. Lorsqu’elles sont peu abondantes, homogènes, blanches et inodores, elles témoignent même de la bonne santé du vagin. Celui-ci s’auto-nettoie et se renouvelle en permanence, et ces pertes en sont le reflet. Le port de protège-slip en continu assèche la zone intime, avec le risque d’inconfort, de démangeaisons et de brûlures locales.
Je fais quoi ?
Une simple toilette vulvaire externe, une à deux fois par jour. Et on privilégie les culottes en coton.
Prudence avec les lingettes, non aux déodorants intimes
Les lingettes peuvent rendre ponctuellement service, en voyage ou avant un rendez-vous gynécologique par exemple. Les déodorants intimes par contre, sont à prohiber.
Pourquoi c’est une mauvaise idée ?
Les lingettes ne sont pas néfastes en tant que telles pour notre zone intime mais elles n’ont rien d’écologique, et leur usage doit rester très ponctuel. Quant aux déodorants, ils agressent notre zone intime par la présence de perturbateurs endocriniens, de produits irritants et de parfums allergisants. Souvent antiseptiques, ils déstabilisent notre flore vaginale.
Je fais quoi ?
Si le vagin est auto-nettoyant, la vulve ne l’est pas. Il faut réaliser une toilette externe, une à deux fois par jour, avec un produit d’hygiène adapté, surgraissant et au pH doux (type Saugella, Saforelle, Hydralin…; en cas de sécheresse intime, optez plutôt pour l’huile lavante Xéracalm d’Avène ou le gel douche Lipikar de La Roche Posay). Attention : le savon ou gel douche habituel est trop asséchant. Appliquez le produit à la main car le gant de toilette n’est pas conseillé (il peut contenir des germes), toujours d’avant en arrière. Rincez abondamment et séchez délicatement mais soigneusement avec une serviette propre.
Et l’hygiène masculine ?
L’homme doit se laver au moins une fois par jour le sexe, en pensant à bien décalotter son gland, pour éviter toute macération à ce niveau. Si le décalottage n’est pas nécessaire en cas de circoncision, la toilette quotidienne n’en reste pas moins indispensable. Et, contrairement à la femme, il peut utiliser un gel douche classique, car sa zone intime ne risque pas de s’assécher.
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