Il est temps de retrouver Tahar Rahim sur le petit écran. L’acteur césarisé revient dans la toute nouvelle série “Le Serpent”, produite par la BBC et diffusée sur Netflix, dans laquelle il incarne Charles Sobhraj, serial killer qui a hanté l’Asie tout au long des années 1970. Pour l’occasion, il se confie à Vogue Hommes et dévoile tout sur la complexité de son personnage, le tournage avec Jenna Coleman et sur sa stupéfiante transformation physique.

Dans les années 1970, à Bangkok, Charles Sobhraj et sa compagne Marie-Andrée Leclerc sèment la terreur. C'est à cette histoire à la fois captivante et terrifiante que s'est attaquée la BBC, en partenariat avec Netflix, pour retracer la vie de ce tueur en série communément appelé le Serpent. Au total, huit épisodes d'une heure reviennent sur le passé glaçant de Charles Sobhraj, un meurtrier français qui, avec son charme, son pouvoir de manipulation et ses multiples identités, a réussi à détrousser une vingtaine de personnes, essentiellement des voyageurs en quête de spiritualité qui parcouraient l'Asie, avant de les droguer et les tuer.

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Tahar Rahim se confie sur son rôle de Charles Sobhraj dans “Le Serpent”

C'est l'acteur français Tahar Rahim, césarisé pour son rôle dans Un Prophète de Jacques Audiard, qui a été choisi pour se glisser dans la peau de Charles Sobhraj. Visage imberbe, coupe de cheveux rétro, prothèses faciales, mais aussi une manière de parler glaçante : l'acteur y apparaît méconnaissable. Alors que Le Serpent sera à dévorer sur Netflix dès le 2 avril prochain, Tahar Rahim revient, pour Vogue Hommes, sur la complexité de son personnage, les anecdotes de tournage, et sa préparation intense.

© BBC/© Mammoth Screen

Charles Sobhraj, le personnage que vous incarnez, est extrêmement complexe. Pouvez-vous nous parler de lui en quelques mots?

Tahar Rahim : "Charles est un manipulateur, escroc, voleur, multirécidiviste et meurtrier, qui a sévi dans les 1970, à l'époque de la Hippie Trail (La Route des Hippies). Elle partait de l’Inde et allait jusqu’à l’Asie du sud-est. Il a été traqué par l'ambassadeur Herman Knippenberg qui a montré une détermination sans borne et un héroïsme admirable. Il a finalement réussi à traduire en justice Charles et sa partenaire de crime, Marie-Andrée Leclerc.

Connaissiez-vous déjà l’histoire de ce tueur en série avant de jouer son rôle?

Oui, j'avais lu un livre qui lui est consacré, La Trace du serpent de Thomas Thompson, que j'avais trouvé dans la chambre de mon frère quand j'avais 16 ans.

Pourquoi avoir accepté de vous glisser dans la peau de ce personnage?

À l'époque où j'ai lu le livre, je rêvais déjà d'être acteur. Incarner un personnage aussi complexe, et qui plus est français, me faisait fantasmer. Finalement, en 2001, un projet de film piloté par William Friedkin et Benicio Del Toro était en cours, mais il est malheureusement tombé à l'eau. J'étais déçu… Quelques années plus tard, je reçois un mail où l'on me propose d'incarner Charles Sobhraj dans une série. J'étais justement pile poil dans l'envie d'explorer le mal dans un personnage donc ce rôle cochait toutes les cases. Le destin peut être fou parfois !

© BBC/Mammoth Screen

Dans la série, on vous retrouve métamorphosé. Comment vous êtes-vous préparé?

J’ai dû me muscler d'une façon très précise pour avoir la stature de Charles, pour copier la manière dont il se déplace, mais aussi sa façon de parler. Je me suis notamment inspiré d'un animal, le serpent, et j’ai particulièrement choisi le cobra. J’ai appris plus tard que l'un des surnoms de Charles était “le cobra" car comme lui, il chasse ses proies en les charmant, de manière glaçante, hypnotisante.

Était-ce difficile psychologiquement d’incarner ce tueur en série?

Très difficile. J'ai étudié la psychologie des tueurs en série, j’ai même rencontré des spécialistes dont l'écrivain Stéphane Bourgoin pour mieux comprendre le personnage et me mettre dans sa peau. Les deux premières semaines de tournage ont été les plus dures. J'avais besoin de m'isoler mais comme je ne pouvais pas, j’ai décidé de ne pas parler à mes partenaires, que ce soit sur le plateau ou en dehors. C’était très désagréable et embarrassant pour moi de faire ça, mais j’en avais besoin pour me concentrer.

Quelle est le meilleur conseil que l’on vous ait donné en tant qu’acteur?

C'est une chose que Mark Strong, avec qui j'ai travaillé sur le film Or Noir, dans lequel il incarnait un roi, m'a dit : “quand on joue le roi on ne joue pas le roi, c’est ton entourage qui le fait”. Cela m'a beaucoup aidé sur le tournage du Serpent.

Était-ce difficile psychologiquement d’incarner ce tueur en série? Très difficile. J'ai étudié la psychologie des tueurs en série, j’ai même rencontré des spécialistes dont l'écrivain Stéphane Bourgoin pour mieux comprendre le personnage.

Avez-vous rencontré l’une des personnalités de la véritable histoire?

Oui, deux semaines après le début du tournage, Nadine Gires est venue sur le plateau. C'est une personne très directe qui dit tout ce qu'elle pense. Par exemple, elle n'a pas hésité à nous dire que l'appartement n'était pas disposé de cette manière, ou que le chien ne ressemblait pas du tout à celui que nous avions… Mais finalement, j'ai appris qu'en me voyant, elle a ressenti exactement la même chose que lorsqu'elle a découvert qui était vraiment Charles.

Justement, quelle a été votre réaction quand vous vous êtes vu en tant que Charles Sobhraj pour la première fois?

J’avais des doutes avant même de démarrer. Je me suis dit qu'il fallait vraiment que ça fonctionne physiquement. Je ne pensais vraiment pas qu'ils allaient réussir mais les maquilleurs ont fait un travail extraordinaire !

© BBC/© Mammoth Screen

Quel a été votre plus grand challenge?

C’était la marche du funambule tout au long du tournage. Interpréter un personnage comme lui, beaucoup l’ont fait par le passé. Je ne voulais pas mimer, ou être inspiré par quelqu’un autre. Je voulais quelque chose d'authentique et de nouveau. Avec le réalisateur Tom Shankland, nous avons essayé de ne pas le rendre trop sympathique car on ne voulait pas glorifier un serial killer. Il fallait toutefois qu'il soit attrayant, charmant et flippant en même temps donc c’était un travail de tous les instants. Tout s'est joué dans les détails : la caméra, les costumes, la prise de vue…

Y a-t-il eu une scène plus intense qu’une autre à tourner?

Il y avait toujours un enjeu donc elles ont toutes été intenses. Même une scène simple l'était ! Charles est toujours dans le calcul, le contrôle et l’observation. Même quand il ouvre un journal et qu'il boit un café en face de quelqu’un ! Finalement ce qui a été difficile, c'était de tenir le personnage de cette manière jusqu'à la fin du tournage.

Y a-t-il une autre personnalité que vous rêveriez d’incarner?

Je n'ai pas de nom en tête, en revanche, intégrer d'autres genres cinématographiques, ce serait génial ! J’aimerais par exemple travailler dans le cinéma coréen parce qu'ils ont une mythologie qui est la leur, ou alors me retrouver dans un western.

© BBC/© Mammoth Screen

Comment s’est passé le tournage avec Jenna Coleman, qui incarne votre partenaire de crime?

Merveilleusement bien. J'ai rencontré quelqu’un d’extraordinaire, profondément gentil, humble et généreux. Nous sommes devenus très proche. En tant qu’actrice, son travail est vraiment admirable. Ce que vous ne savez peut-être pas, c'est qu'elle a reçu les textes quatre jours avant le début du tournage, et elle ne parlait pas français, donc elle dû apprendre la langue en un temps record. Puis son jeu, cette ambiguïté et cette désillusion qu’elle fait passer dans ses yeux et dans son corps, mais aussi sa façon de parler m'ont beaucoup porté et aidé.

Pour finir, avez-vous une anecdote de tournage à nous raconter?

Je ne sais pas si c'est marrant mais en tout cas, cette histoire nous a fait beaucoup rire. Le petit chien, Foufou, avec qui nous avons tourné, cassait tout sur son passage. Il ne nous laissait aucun moment de répit ! Un jour, nous sommes revenus sur le plateau, tout était calme et Foufou était sage comme une image. Nous avons appris plus tard que l'équipe l'avait remplacé en nous faisant croire que c'était toujours le même chien".

“Le Serpent" avec Tahar Rahim, disponible dès le 2 avril sur Netflix.

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