La concentration sanguine de gamma-GT (ou CGT) est mesurée le plus souvent dans le cadre du bilan hépatique. On fait le point avec un spécialiste.

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Gamma-GT : qu’est-ce que c’est exactement ?

Première chose à savoir : la gamma-GT (pour  » glutamate transférase « ) est une enzyme principalement produite par le foie.  » On peut aussi la retrouver au niveau des reins, du pancréas et des voies biliaires  » précise le Dr. François Blanchecotte, docteur en pharmacie et président national du Syndicat des Biologistes (SDB).

Gamma-GT : à quoi sert-elle ? Essentielle à la vie, la gamma-GT participe au métabolisme des protéines (surtout du glutathion), c’est-à-dire à leur transformation et au processus de transport des acides aminés dans les cellules.

 » Le dosage sanguin de la gamma-GT ne se fait pratiquement jamais seul : il est généralement réalisé dans le cadre d’un bilan hépatique, qui implique le dosage d’autres marqueurs biologiques comme, entre autres, les transaminases, la phosphatase alcaline et la bilirubine  » ajoute le spécialiste. Le bilan hépatique permet ainsi de  » faire le point  » sur le fonctionnement du foie.

Le bilan hépatique passe par une prise de sang – il n’est pas nécessaire d’être à jeun.  » La gamma-GT est dosée dans le sérum, après élimination des globules rouges par coagulation  » remarque le Dr. Blanchecotte. Il s’agit d’un examen de routine, réalisé très fréquemment par les laboratoires de biologie médicale.

Gamma-GT : comment interpréter un taux sanguin anormalement élevé ?

Gamma-GT : quelles sont les valeurs de référence ? Chez la femme, un taux normal de gamma-GT doit être inférieur à 35 UI (unités internationales) / L de sang. Chez l’homme, la valeur-seuil est de 45 UI/L de sang. Il est à noter que, chez l’enfant âgé de moins de 4 mois, les gamma-GT peuvent monter jusqu’à 200-250 UI/L de sang.

À savoir. Il n’est pas possible d’avoir un taux trop faible de gamma-GT en circulation dans le sang.

 » Un taux sanguin de gamma-GT anormalement élevé trahit généralement la présence d’une inflammation du foie (inflammation hépatique)  » note le Dr. Blanchecotte. Ainsi, on peut être en présence de :

  • Une infection virale. Il peut notamment être question d’une hépatite.
  • Une prise médicamenteuse. Certains médicaments sont ainsi dits  » hépatotoxiques « , ce qui signifie qu’ils nuisent au bon fonctionnement du foie : c’est notamment le cas de certains antibiotiques (amoxicilline, érythromycine, ciprofloxacine…), de certains antalgiques (paracétamol), de certains anti-inflammatoires non-stéroïdiens (Diclofénac®…) ou encore de certains antidépresseurs (Laroxyl®).
  • Une hépatite chronique provoquée par une intoxication chronique à l’alcool (alcoolisme),
  • Une maladie avec chronicité d’inflammation du foie : cholestase, stéatose biliaire, métastase au foie, cirrhose…
  • Un cancer, par exemple du foie ou du pancréas.

À savoir.  » Certaines pathologies qui ne concernent pas directement le foie peuvent être à l’origine d’une hausse du taux sanguin de gamma-GT  » par ricochet « , souligne le Dr. Blanchecotte. C’est le cas de l’infarctus du myocarde, de certaines infections pulmonaires, du diabète, des tumeurs au sein, du mélanome, ou encore de l’hyperthyroïdie. « 

Et aussi…  » Chez la femme enceinte, une élévation anormale du taux sanguin de gamma-GT peut refléter la présence d’une pathologie potentiellement dangereuse pour l’enfant : des examens complémentaires sont alors nécessaires. « 

Dosage des gamma-GT : permet-il de diagnostiquer l’alcoolisme ?

 » Le dosage du taux sanguin de gamma-GT a longtemps été utilisé pour diagnostiquer l’intoxication chronique à l’alcool (alcoolisme), rappelle le Dr. Blanchecotte. Suite à un retrait de permis à cause de l’alcool, le permis de conduire n’était restitué qu’à la condition de pouvoir présenter un dosage sanguin des gamma-GT  » normal « . Le problème, c’est qu’on peut tout à fait présenter un taux de gamma-GT dans le sang anormalement élevé sans avoir consommé une goutte d’alcool ! « 

Le  » marqueur biologique  » de l’alcoolisme est aujourd’hui la CDT (pour Carbohydrate Deficient Transferin) : cette enzyme reflète la consommation d’alcool au cours des 2 dernières semaines  » et permet même de dépister l’alcoolisme mondain, c’est-à-dire la consommation excessive d’alcool uniquement durant les fêtes et événements  » précise le spécialiste.  » Lorsque le taux sanguin de CDT est inférieur à 1,5 %, on estime qu’il n’y a pas de dépendance à l’alcool. « 

Merci au Dr. François Blanchecotte, docteur en pharmacie et président national du Syndicat des Biologistes (SDB).

Source : Laboratoire d’hématologie du CHU d’Angers

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