• Jusqu’au 25 mars, France 3 propose aux Français de voter pour leur « Village préféré des Français », l’émission télévisée présentée par Stéphane Bern.
  • Cette année, sur les 14 villages sélectionnés, on compte un seul territoire ultramarin, l’île de la Désirade.
  • L’île, la plus ancienne de l’archipel de la Guadeloupe, mise sur ses atouts et la ferveur des Ultramarins pour remporter le titre.

Les régions d’Outre-mer parviendront-elles cette année à concurrencer la Bretagne ou l’Alsace à la 10e édition du concours du « 
Village préféré des Français » ? C’est le pari de la commune et île de
la Désirade, située dans l’archipel de la
Guadeloupe, à l’est de la Grande Terre. Celle qui a été « tant désirée » par Christophe Colomb, lors de sa découverte en 1493, mise sur sa beauté et la richesse de son patrimoine pour rafler la mise et se faire davantage connaître auprès des Français.

Un riche patrimoine culinaire

Accessible par voie aérienne ou maritime avec la chance d’apercevoir des baleines ou des dauphins lors de la traversée, la Désirade est un havre de paix digne des plus belles cartes postales. Ses plages de sable fin et blanc, ses points de vue à couper le souffle (comme la Pointe des Colibris et la Chapelle du Calvaire), ses spots de plongées, son cimetière marin, sa réserve naturelle des îles de la Petite-Terre, ses plaines verdoyantes en font une sérieuse concurrente face aux 13 autres communes en lice. Un délicieux cocktail qui séduit les Guadeloupéens et les touristes belges, danois et allemands qui parcourent ses 12 kilomètres de route et sentiers à pieds, en quad, à scooter ou en voiture.

« C’est un petit rocher mais il y a de grandes choses à voir », résume simplement un fidèle client de la poissonnerie de Mireille Saint-Eloi, la seule sur l’île. Avec l’ensemble de ses concitoyens, la propriétaire de So Fish So Fresh s’est mobilisée pour défendre son île. Elle en connaît un rayon sur les produits locaux comme la pomme de cajou, connue pour ses noix, mais ici plébiscitée pour son sirop ou encore le punch aux olives. Du côté du port, les pêcheurs réparent leurs filets et déchargent leur butin du jour. Aujourd’hui ce sera langoustes, poissons-chats et poissons-perroquets, détaille Julien Saint-Aurey. La mer, c’est l’ADN de la Désirade et la pêche son principal levier économique, avant l’écotourisme. Les centaines de marins-pêcheurs « de père en fils » que compte la commune fournissent en poissons et fruits de mer près de la moitié de la Guadeloupe.

Une île « authentique »

Il n’est pas rare de croiser lors d’une balade les animaux emblématiques de la Désirade, l’iguane et le cabri (une chèvre). Le cheptel est d’ailleurs à l’honneur de la célèbre fête culinaire de l’île (« la Fèt a kabrit ») qui se tient habituellement au mois d’avril. « Malheureusement, depuis le confinement, il n’y a plus de repas sur les plages, confie Claude Nachon, le curé qui officie depuis sept ans. Mais ici les gens sont toujours très accueillants et serviables ». Aline et Jörg Lindemann en ont été les heureux bénéficiaires. Grâce à des dons de graines de cactus, ils s’occupent aujourd’hui dans leur jardin botanique du Désert de 5.000 m2, unique dans le bassin Caraïbes, de 15.000 plantes, issues de 800 espèces de cactées. Le couple, fondateur de l’association cactophiles des Antilles, se bat pour sauver le cactus dit « tête-à-l’anglais », endémique de l’île, en voie de disparition. Ils comptent sur le soutien de bénévoles comme Sophie, Simon et Damien, originaires de Toulouse et la Haute-Savoie. Entre leurs services, ils profitent de « la diversité des paysages avec les plages dans le Sud, les artisans de la commune, et les falaises dans le nord de l’île, du côté de l’ancienne station météorologique de la Pointe Doublé », raconte Damien l’un de leurs camarades. Près de ce vieux bâtiment et son phare, inscrit sur la liste des monuments historiques, qui domine l’océan, se cachent au milieu de la végétation de nombreuses roches volcaniques.

Colline, Sophie, Simon et Damien ont quitté Toulouse et la Haute-Savoie pour être bénévoles au Jardin botanique du Désert de la Désirade.

Âgée de 150 millions d’années, la Désirade est une abondante réserve naturelle géologique, avec des pierres semi-précieuses telles que les basaltes, les radiolites ou les calcédoines. « Nos pierres sont métamorphiques », explique Véronique Tonton. Cette artisane de la pierre transforme la pierre brut dans son atelier lapidaire Desi-jaspe pour en bijoux. « Tout ce patrimoine naturel est bien préservé. La Désirade doit miser sur son authenticité », soutient-elle. Septième couleur de l’arc-en-ciel, le bleu indigo est une autre merveille de l’île. Importé d’Inde par les Européens, le pigment produit à partir des plantes locales de la Guadeloupe a séduit Ghislain Jonneaux, un Breton installé sur l’île, depuis une décennie. A la Maison de l’Indigo, il réalise avec sa compagne Rénée, une Québécoise des teintures naturelles de vêtements et tissus et partage son savoir-faire avec les visiteurs. Les artisans de la couleur espèrent tous les Français et Françaises tomberont comme elle amoureux de l’île.

A trois jours de la finale, rien n’est joué mais le maire de la commune Loïc Tonton veut y croire. « La candidature de la Désirade, ce n’est pas que pour la Désirade. Elle est pour la Guadeloupe, les Caraïbes et les Outre-mer », affirme l’édile, qui a organisé une opération séduction avec des influenceurs de l’archipel. Il encourage tout le monde à voter plusieurs fois le site de France Télévisions ou par téléphone le 12. Un numéro symbolique puisqu’il s’agit de celui de l’ex-footballeur de l’équipe de France,
Thierry Henry. Le plus célèbre des Désiradiens.

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