Mais surtout, c’est une artiste engagée, qui défend aussi bien les femmes battues que les homosexuels, dans un pays où, majoritairement, ces causes, au mieux n’ont pas droit de cité, au pire font l’objet de restrictions légales sévères. En clair, un double positionnement et un choix qui vont à l’encontre des tendances conservatrices actuelles en Russie.

Depuis, les critiques ne manquent pas. Le spécialiste du genre, qui ne pouvait pas rater une telle occasion, c’est bien sûr l’ultra-conservateur Vladimir Jirinovski. Le leader du parti « libéral démocratique » dénonce le manque d’exemplarité de la chanson, notamment lorsque Manizha Sangin évoque les jeunes femmes russes de 30 ans qui n’ont pas d’enfants, un sacrilège selon lui. Le pire, pour les courants ultra-conservateurs et nationalistes, serait évidemment que la chanteuse russo-tadjike soit sacrée le 22 mai à Rotterdam.

Pour la petite histoire, l’autoritaire voisin bélarusse, lui, n’a pas pris de risque, en proposant comme représentant à l’Eurovision un candidat dont la chanson consiste, tout simplement, à tourner en dérision les centaines de milliers de manifestants qui dénoncent la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko. Comme affichage politique, on peut difficilement faire plus clair.

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