Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo ont annoncé leur séparation ce lundi au travers d’une vidéo baptisée « Epilogue ». Retour sur le « miraculeux » concert (sans casque) donné par le duo parisien en 1995 à Rennes

On les connaissait tout juste. Eux-mêmes n’avaient pas encore eu l’idée de s’afficher casqués. En 1995, les Daft Punk avaient à peine entamé une carrière qui allait durer vingt-huit ans et les emmener parmi les musiciens électroniques les plus connus de la planète quand ils ont débarqué aux Trans Musicales​ de Rennes. Ce lundi, le groupe a officiellement annoncé qu’il se séparait. La fin d’un duo mythique qui aura su traverser les années sans jamais perdre son identité.

Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo ont tout juste 20 ans et viennent de se faire remarquer grâce à leur titre Da Funk. Fidèle à sa réputation de défricheur, le programmateur historique du festival parvient à faire venir les deux génies parisiens. « C’était des Parisiens mais qui étaient copains avec des gens de Rennes. Il avait fait un DJ set il me semble au Carmès et ils étaient très potes avec Kenobi, qui est un copain à moi », racontait Jean-Louis Brossard pour le site Mémoire de Trans.

Prévu le samedi soir, le concert a failli ne pas avoir lieu. La veille, le programmateur avait même annoncé à la presse que Daft Punk ne viendra pas, en raison de la pagaille générée par la grève contre le plan Juppé. « Il n’y avait plus d’essence, plus de voitures, plus de trains. On a réussi à faire en sorte que Thomas Bangalter, qui venait juste d’avoir son permis, accepte de prendre sa voiture. Ils avaient mis tout leur studio à l’intérieur de la voiture pour l’amener sur un avion qu’on avait réservé pour eux de façon à les faire venir à Rennes. C’était un miracle », se souvient Jean-Louis Brossard.

« Ce n’était pas du tout des stars »

Le duo parisien débarque finalement le samedi sur la toute petite scène de l’Ubu face à quelques centaines de curieux. « Ils commençaient à être connus sur Paris mais ce n’était pas du tout des stars. On se doutait un peu que ça allait péter mais j’étais loin d’imaginer un tel succès », se souvient Eric Perez. A cette époque, l’homme claque des photos pour le magazine Magic, qui vient juste d’être créé. Il sera l’un des rares à photographier les Daft Punk sans casque. « On les connaissait un peu car on avait fait la pochette de leur premier disque. A l’Ubu, ils étaient un peu attendus car on ne savait pas vraiment ce que ça donnerait en live », se souvient Eric Perez.

Le photographe se souvient d’un chouette concert. « C’était vraiment bien. Ils avaient des morceaux qui tabassaient ». Le programmateur du festival garde le même souvenir. « C’était un super concert. Les mecs étaient super charmants. On adorait ça », se remémore Jean-Louis Brossard. Les Daft Punk aussi apprécieront. Au point de revenir à Rennes l’année suivante pour participer à Planète, un événement électro proche de la rave party qui se tenait au Parc-Expo. « Kenobi avait fait en sorte qu’ils nous fassent un show vraiment spécial. C’était un mélange de live et de dj set sur le hall 9 du Parc-Expo. C’est un truc qu’ils n’ont fait qu’une fois dans leur vie. Plus par amitié et par respect par rapport au festival. Et là non plus, ils n’avaient pas de casque », rigole Brossard.

Cette année-là, ils avaient en revanche interdit l’accès aux photographes et ne souhaitaient plus être reconnus. Avec cette idée de « ne pas personnaliser la musique ». Un mythe était né. Il vient de s’éteindre.

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