En 2010, elle était la révélation télé de l’année. Une décennie plus tard, Alessandra Sublet est toujours là et bien là. De Lyon à Saint-Barth, de France 5 à TF1… zoom sur les échecs et les succès de la plus chaleureuse des stars du PAF.

Nous sommes en novembre 2009, François Hollande n’est pas encore Président et il est l’invité d’un nouveau talk-show d ’access prime time lancé par France 5 et présenté par une certaine Alessandra Sublet : C à vous. L’interview en mode dîner cool entre potes se passe parfaitement bien jusqu’au moment où l’animatrice décide de questionner l’homme d’État au sujet de sa mère : “C’était vraiment votre confidente et ça l’est encore aujourd’hui. Vous vous appelez encore une fois par semaine, paraît-il ?”, et le futur Président de répondre : “Non, hélas, ma mère est décédée.” Ce jour-là, Alessandra Sublet a sûrement commis l’une des plus belles bourdes de l’histoire de l’audiovisuel français. Une gaffe en forme de porte-bonheur cependant, puisque François Hollande ne le prendra pas mal et que cet instant gênant mais cocasse boostera la notoriété de l’émission et celle de son animatrice.

 Elle commet une grosse bourde en interrogeant François Hollande sur sa mère

Plus de dix ans après, la popularité d’Alessandra Sublet, 44 ans, est au fi rmament. TF1 compte plus que jamais sur elle et sur cette proximité si particulière qu’elle crée avec le public. Son côté spontané, gaffeur et rigolard faisant invariablement mouche lorsqu’il s’agit de jouer les rieuses dans C’est Canteloup ou les maîtresses de jeu télé pour Le Grand Concours des animateurs. Cet aspect “croqueuse de vie”, elle le tiendrait de son grand-père paternel, Georges : “C’était un dandy qui pouvait porter un costume trois-pièces et marcher pieds nus. Il ressemblait au Gainsbourg fumeur de Gitanes. Il possédait un camping, on y allait avec ma sœur. On apprenait la guitare avec les Gitans. Il pouvait nous emmener skier, voir la mer, acheter des lapins, jouer au PMU… Il décidait sur-le-champ et on suivait. Il avait cette liberté folle de faire les choses. Nous avons hérité de cette culture.” (Elle, juin 2016). Alessandra Sublet – de son vrai prénom Alexandra –, a des origines italiennes et auvergnates. Son père, Joël Sublet, est un ancien footballeur professionnel qui évoluait à l’Olympique lyonnais. Il a ensuite repris, avec son épouse Jocelyne, la société Sublet fondée par Georges, le fameux grand-père, spécialisée dans la vente de camping-cars. C’est une famille catholique unie, avec trois enfants – Alessandra est l’aînée, Romy et Josselin suivront –, qui vit à Feyzin, dans la banlieue lyonnaise. Déjà “à fond”, la future star cathodique est déléguée de classe, cheftaine chez les jeannettes, intègre une section sport-étude et s’imagine entamer une carrière de petit rat à l’Opéra de Paris. Un projet vite abandonné du fait de sa petite taille (1,60 m)…

Alessandra Sublet : L’atout bonne humeur de TF1

Le bac en poche, elle intègre une école de journalisme à Lyon (ISCPA) mais plaque tout au bout de deux mois pour devenir GO spécialiste voile au Club Med. Après avoir fait un peu d’humanitaire en Afrique, du surf avec Kelly Slater en Afrique du Sud ou avoir préparé les interviews de stars comme Madonna ou Lenny Kravitz pour MTV à New York, Alessandra revient en France et intègre la radio Nostalgie, puis Radio Nova où elle sympathisera avec le patron, Jean-François Bizot : “Au début, il me prenait pour une bimbo et puis une fois, il me chope et me dit : ‘Mais, en fait, t’es pas con. (GQ, août 2013) Une deuxième rencontre avec un ponte du PAF va se révéler déterminante. Alors qu’elle s’ennuie au service marketing du groupe de presse Emap, Alessandra reçoit un client qui lui dit : “Avec la tchatche que tu as, tu devrais faire de l’antenne.” Elle passe alors un casting pour Combien ça coûte ? (TF1) et, coup de chance, au moment où, débutante, elle fait sa chronique, Christophe Dechavanne, le producteur, est dans la salle. “Après mon passage, il m’a proposé un contrat. J’ai tout de suite appelé mon père pour lui raconter l’histoire : si Dechavanne croyait en moi, c’est qu’il y avait sans doute quelque chose à faire dans cette voie. Bon, j’ai été virée au bout de deux mois.” (Télé 7 jours, octobre 2018).

“À M6, on m’a expliqué que je n’avais pas le niveau et que je n’étais pas assez charismatique”

Deux mois, c’est suffisant pour être repérée par Canal +, qui l’engage en tant que chroniqueuse sur La Matinale. Mais l’envol de sa carrière prendra sa source chez M6 lorsque, en 2006, elle présente Incroyable Talent et la deuxième saison de L’amour est dans le pré, en remplacement de Véronique Mounier alors enceinte. Alessandra pense que c’est bon, qu’elle a chopé la baraka et se permet désormais de lorgner sur la présentation de Nouvelle Star (le talent show premium de M6 à l’époque) que Virginie Efira va lâcher pour partir à Canal +. Confiante, l’animatrice déchantera après son rendez-vous avec Nicolas de Tavernost, le président de la chaîne. “Ils avaient pris Virginie Guilhaume, en m’expliquant que je n’avais pas le niveau et que je n’étais pas assez charismatique. Ça m’a fait le même effet qu’à mon père, quand il a voulu distribuer une marque de caravanes très prestigieuses et qu’on lui a dit, qu’en fait, on allait la donner à son concurrent.” Mon père était rentré avec cet air qui voulait dire : “J’ai l’air d’un prolo pour qu’on ne me la donne pas, ou quoi ?” Ce revers de fortune n’entamera pas sa détermination et, partant du principe qu’il n’y a pas d’échec mais uniquement des leçons, la brunette ira cartonner ailleurs, sur France 5, sous l’égide du producteur Pierre-Antoine Capton qui lui confiera cinq ans durant les rênes de C à vous. De quoi se façonner une image de fille marrante, cool et cash, qui n’hésite pas à dévoiler le montant de son salaire. C’est ainsi qu’Alessandra passera de 8 000 euros à 12 000 euros en deux temps trois mouvements, au fur et à mesure des audiences – croissantes – de C à vous. Et même si la suite ne sera pas toujours rose (une dépression postnatale en 2012, quelques échecs sur France 2 ou sur TF1), elle a toujours su rebondir comme si rien ne pouvait égratigner son charisme irradiant. Alessandra Sublet ou quand le naturel enjoué d’une femme emporte tout sur son passage.

  Sa carrière

COMBIEN ÇA COÛTE (TF1) Remarquée par Christophe Dechavanne, elle démarre comme chroniqueuse de Jean-Pierre Pernaut. Elle sera virée au bout de deux mois.

LA MATINALE (CANAL +) La chaîne cryptée repère Alessandra et la recrute pour La Matinale de Bruce Toussaint. Elle y joue la chroniqueuse en mode “Géo Trouvetou”.

L’AMOUR EST DANS LE PRÉ (M6) Terminé les chroniques, elle anime ses propres émissions sur M6 : Classé confidentiel, Incroyable Talent et L’amour est dans le pré.

C À VOUS (FRANCE 5) Elle coiffe au poteau Guillaume Durand et Stéphane Bern et gagne la présentation de ce talk-show d’un nouveau genre qui va ringardiser Le Grand Journal de Canal +.

UN SOIR À LA TOUR EIFFEL (FRANCE 2) Starifiée, elle s’offre une grosse émission façon Ellen DeGeneres, son modèle US, présentée au premier étage de la tour Eiffel. Bonnes audiences à l’arrivée.

ACTION OU VÉRITÉ (TF1) Elle tente de rebondir sur TF1 avec une émission de deuxième partie de soirée. Après dix numéros, l’émission ne sera pas reconduite la saison suivante.

EUROPE 1 Après avoir présenté Petit Dimanche entre amis de 2014 à 2015, Alessandra revient sur Europe 1 avec La Cour des grands, de 2016 à 2017.

C’EST CANTELOUP (TF1) Elle remplace Nikos Aliagas pour faire la rieuse et la relance de l’imitateur Nicolas Canteloup. Les audiences cartonnent.

MASK SINGER (TF1) Elle est membre du jury aux côtés de Kev Adams, Anggun et Jarry. Elle devrait aussi présenter un gros prime de variétés cette année. TF1 lui fait toujours confiance.

 Son évolution capillaire

Mi-longs, au carré, courts voire très courts, avec frange ou sans… Le style capillaire toujours impeccable d’Alessandra Sublet ne se démode pas. Au début des années 2010, sa coiffure était même réclamée par les clientes dans les salons. Ce choix de cheveux courts a pour origine son échec au concours d’entrée à l’Opéra de Paris. “La première chose que j’ai faite en sortant, c’est aller chez le coiffeur. Et les poules auront des dents avant que l’on me revoie avec des cheveux longs”, déclarait-elle à L’Express, en décembre 2019.

 Saint-Barth : son havre de paix

C’est devenu incontournable. À chaque période de vacances, la presse publie des photos d’Alessandra en bikini sur une plage de Saint-Barthélemy. Rien d’étonnant à cela puisque ses parents possèdent une propriété sur l’île. Dès qu’elle le peut, l’animatrice y séjourne afin de se ressourcer et de décompresser loin du tumulte parisien. C’est également l’occasion de rendre visite à sa copine Laeticia Hallyday et de faire péter les selfies en mode BFF.

 Deux mariages, deux divorces, deux enfants…

En 2008, Alessandra dit oui à Thomas Volpi, un homme d’affaires de la Net économie. Mais ce mariage fera long feu et l’union se soldera par un divorce au bout d’un an. En 2012, elle épouse le producteur de cinéma Clément Miserez avec lequel elle aura la petite Charlie la même année. Viendra ensuite Alphonse en 2014 avant que le couple ne finisse par divorcer en 2018 — tout en restant en très bons termes, selon leurs dires. Depuis février 2019, et comme Public le révélait, Alessandra est en couple avec Jordan Deguen, un ex-publicitaire qui évolue dans le domaine de l’art contemporain. Il a treize ans de moins qu’elle. Troisième mariage en vue ? “Réflexion faite, je pense que je ne suis pas très forte pour le mariage…”, confessait-elle à Paris Match, en août 2019.

 Fan de grosses cylindrées

En 2019, Alessandra réalise l’un de ses rêves en passant son permis moto. Dès lors, elle devient l’ambassadrice de la marque italienne Ducati et s’offre un tour de Corse en solo. Sportive accomplie, elle envisage de participer aux 24 Heures du Mans ou/et au Rallye Dakar.

Renaud Leclercq

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