Après s’être attirée les foudres du gouvernement indien à la suite de ses propos sur une crise qui agite le pays, la popstar a porté un bijou à l’effigie d’un dieu Hindou. Et se voit notamment taxée d’appropriation culturelle.

Un minishort en soie couleur parme de sa marque Savage X Fenty, un bras couvrant sa poitrine topless et, au niveau de son nombril, pendu au bout d’un long sautoir, un pendentif à l’effigie du dieu Ganesh : c’est ainsi que Rihanna a pris la pose sur ses comptes Twitter et Instagram, mardi 16 février. Le choix du bijou a provoqué la colère et l’indignation de nombreux internautes, en particulier indiens ou de confession hindouiste, qui ont fait part de leur émotion sur Internet.

«Rihanna qui porte un dieu indien, ce n’est pas fashion, ce n’est pas tendance, il s’agit de respecter les communautés indiennes», peut-on lire en commentaire de la photo de la chanteuse. En deux jours, ce message a été soutenu par plus de 9800 mentions «J’aime». Et ils sont nombreux à avoir également critiqué la popstar. «Pourquoi porte-t-elle une idole hindoue sur une photo à moitié nue», s’étonne l’un. «Notre culture n’est pas ton déguisement», fustige un autre. Ou encore : «Ne va-t-on vraiment pas parler de l’appropriation culturelle ?! Porter un collier Ganesh en étant nue semble très irrespectueux envers l’hindouisme.»

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Un dieu pour une annonce ?

Le dieu à tête d’éléphant fait partie des divinités les plus adorées en Inde : il incarne la sagesse, celui qui supprime les obstacles, et est particulièrement invoqué par les Hindous entamant une nouvelle aventure professionnelle. Faut-il y voir un message de la part de la star des la Barbade ? L’annonce survient quelques jours après la suspension des activités de Fenty, sa marque lancée en collaboration avec LVMH. Le lendemain de son post controversé, la chanteuse publiait cependant de nouvelles photos, annonçant la sortie en édition limitée à 500 exemplaires géants de son livre Rihanna Book : Queen size, dont le prix s’élève à 1250€.

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Militante ou profane ?

La controverse intervient alors que deux semaines plus tôt, l’interprète de Umbrella réagissait à la mobilisation d’agriculteurs indiens qui campent depuis plus de deux mois aux portes de New Delhi pour réclamer le retrait d’une réforme agraire qui risque de les fragiliser. «Pourquoi ne parle-t-on pas de cela ?!», écrivait la chanteuse le 2 février dernier sur Twitter. Une question posée en légende d’un reportage de la chaîne CNN, qui relatait les cas de coupures d’Internet et de suppression de comptes Twitter d’agriculteurs et de journalistes indiens.

Le post de Rihanna avait donné une portée internationale à ces événements, d’autres célébrités l’ayant rejointe, parmi lesquelles la jeune militante écologiste Greta Thunberg. Ce à quoi le gouvernement indien n’a pas manqué de réagir. Dans un communiqué publié sur Twitter, le ministère des Affaires étrangères a condamné les «hashtags et commentaires sensationnalistes sur les réseaux sociaux, en particulier lorsqu’ils sont utilisés par des célébrités et d’autres».

Certains politiciens locaux n’ont également pas manqué de réagir à «l’affaire du collier Ganesh» pour discréditer la prise de position de la chanteuse. «C’est épouvantable de voir comment @Rihanna se moque honteusement de notre dieu hindou bien-aimé #Ganesha, a tweeté le législateur Ram Kadam, également membre du parti au pouvoir. Cela montre à quel point #Rihanna n’a aucune idée ni aucun respect pour la culture et la tradition indienne et nos problèmes ici. Espérons qu’au moins maintenant @RahulGandhi (membre de l’opposition) et d’autres dirigeants du Congrès cesseront de lui demander de l’aide.»

En vidéo, Rihanna : le parcours d’une cash machine

Comme le souline nos confrères de CNN, ce n’est pas la première fois que Rihanna est accusée d’appropriation culturelle. En 2019, c’est sa tenue en couverture du Harper’s Bazaar China qui avait divisé la Toile. Elle y apparaissait portant des vêtements d’apparat chinois, avec pour légende : «Quand le style iconique oriental rencontre l’esthétique occidentale.» En octobre dernier, ce sont les foudres de la communauté musulmane que la chanteuse s’était attirées, après avoir utilisé des versets du Coran dans une chanson accompagnant son défilé de lingerie Savage X Fenty. Son label avait présenté ses excuses dans la presse américaine et retiré les paroles de la bande-son.

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