Dans son édition du jeudi 18 février 2021, L’Obs révèle les dessous de l’enquête autour de la mort de Marie-France Pisier et retrace le parcours de sa dernière journée. Si la police avait conclu à un suicide, faute de preuves, les proches de l’actrice n’y croient pas.
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Les révélations de Camille Kouchner, dans son livre La familia grande, ont fait ressurgir les doutes autour de la mort mystérieuse de Marie-France Pisier. Après trois décennies de silence, elle a trouvé le courage de dénoncer les viols commis par son beau-père Olivier Duhamel sur son frère adolescent. L’on apprend ainsi que depuis des années, presque tous les membres de l’entourage du politologue étaient au courant de l’inceste… et ont préféré se taire. Tous, sauf une : Marie-France Pisier. La belle-sœur d’Olivier Duhamel n’aurait pas supporté ces révélations, et encore moins l’omerta établie autour de ce secret familial. Elle aurait ainsi tout tenté pour faire tomber le mari de sa sœur, Evelyne Pisier. Des informations qui ont donc relancé le débat concernant la mort de l’actrice, survenue dans des circonstances encore inexpliquées. Ce tragique événement aurait-il un lien avec l’affaire Duhamel ?
Le 24 avril 2011, le corps sans vie de Marie-France Pisier est retrouvé dans la piscine de sa résidence secondaire à Saint-Cyr-sur-Mer, étrangement coincé dans une lourde chaise en fer forgé. Accident, suicide ou meurtre ? Dix ans plus tard, le mystère reste entier. Faute d’autre explication, la police a conclu que la comédienne avait mis fin à ses jours. Mais hormis son mari Thierry Funck-Brentano, ses proches ne croient pas à la thèse du suicide.
Marie-France Pisier, pleine de projets avant sa mort
Dans son édition du jeudi 18 février 2021, L’Obs dévoile (en partie) le rapport de l’enquête préliminaire établi par le parquet de Toulon à l’époque. Grâce à cet épais dossier, constitué de dizaines d’auditions et de photos de reconstitution, nos confrères ont pu retracer les derniers instants de Marie-France Pisier. Le week-end de sa mort, elle s’était donc rendue dans sa maison de Saint-Cyr-sur-Mer avec son époux. Ne s’y étant “jamais vraiment bien sentie”, l’actrice avait demandé à une amie de l’accompagner afin de se sentir trop seule. Mais deux jours avant le départ, Sylve Desmeuzes a annulé à cause de la mauvaise météo. Pendant ce séjour, les deux femmes se sont toutefois téléphonées. “Elles papotent, évoquent les projets de Marie-France Pisier : la lecture qu’elle doit faire ce mardi, à Paris, d’une pièce écrite par Pierre Notte ; sa bibliothèque à réorganiser le jeudi ; un week-end à la Mamounia, à Marrakech, où elle a prévu d’accompagner son mari pour un déplacement professionnel”, peut-on lire.
La veille de son décès, Marie-France Pisier souhaitait se rendre à l’opéra de Monte-Carlo pour assister à la première de La Marquise d’O, dont les costumes ont été confectionnés par son ami Christian Gasc (par ailleurs convaincu d’un assassinat). “Mais sa sciatique l’en a empêchée”, expliquent nos confrères. En effet, la douleur de sa chute à ski – survenue trois semaines plus tôt sur les pistes de Courchevel – ne s’estompait pas. “Elle se gave d’antidouleur, relit le texte que Pierre Notte a écrit pour elle. L’écrivant lui a donné le rôle de la Mort.” Au téléphone avec Marie Jaoul de Poncheville, la comédienne se lamente. Déclarant “avoir fait une bêtise” en venant dans le Sud, car “il fait trop froid et [elle a] mal au dos”, elle accepte que son amie la ramène à Paris le lendemain.
Une dernière soirée des plus ordinaires
“La douleur se fait plus aiguë, insupportable.” En fin de journée, Marie-France Pisier se rend à la pharmacie pour acheter deux boîtes d’Ixprim, un puissant antalgique. De retour dans sa maison, elle profite de l’apéro avec son mari autour d’un verre de Campari Perrier, avant de déguster des pâtes à l’encre de seiche. A table, ils boivent une bouteille de rosé à deux. La suite de la soirée, c’est Thierry Funck-Brentano qui la raconte aux enquêteurs. Lui serait allé se coucher aux alentours de 23 heures, tandis que l’actrice serait restée pour regarder la télévision. Quatre heures plus tard, le cousin d’Olivier Duhamel se réveille et ne trouve sa femme ni dans son lit, ni dans le salon. C’est alors qu’il allume la lumière de la terrasse, avant d’apercevoir le corps inanimé de Marie-France Pisier dans la piscine. Les pompiers découvriront sur elle des lunettes de vue, des bijoux, et un iPhone. Malgré la présence d’alcool et de médicaments dans son sang, les doses retrouvées ne s’avèrent pas suffisantes pour être mortelles. Aucune trace de lutte ni d’effraction, aucune ecchymose ni griffure, très peu d’eau dans les poumons, un chien qui aurait aboyé au moindre signe inhabituel… La police conclura donc à un suicide.
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