Ce lundi 8 février, BFMTV a diffusé un reportage consacré à l’affaire Olivier Duhamel. Parmi celles et ceux qui ont accepté de témoigner, figurait Laurence Parisot, membre du conseil d’administration de Sciences Po. L’ex-présidente du Medef a évoqué la double personnalité du politologue.

A propos de

  1. Olivier Duhamel

  2. Laurence Parisot

L’omerta a duré pendant des années. Dans son livre La Familia Grande, paru début janvier aux éditions du Seuil, Camille Kouchner a accusé son beau-père, le politologue renommé Olivier Duhamel, d’avoir abusé de son frère jumeau lorsque celui-ci était adolescent. Si le secret a longtemps demeuré dans le cercle familial, il a également été préservé au sein de la sphère professionnelle d’Olivier Duhamel. À Sciences Po, où il a fait carrière, plusieurs personnalités étaient au courant des agissements du professeur, mais ils sont très peu à avoir osé parler. Dans un reportage consacré à l’affaire Olivier Duhamel, diffusé ce lundi 8 février sur BFMTV, Laurence Parisot, qui fait partie du conseil d’administration de l’école, est revenue sur « la personnalité double » de l’ex d’Évelyne Pisier.

« J’ai vu un homme de contact très facile, mais aussi capable de bousculer, de brusquer. J’ai toujours été frappée, dans sa conduite des conseils, par sa façon de rabrouer, parfois durement, parfois avec ironie », s’est souvenue l’ancienne présidente du Medef. Et d’évoquer le sentiment de toute puissance d’Olivier Duhamel dans les couloirs de Sciences Po : « Aujourd’hui, à la lumière de l’histoire, on comprend bien qu’il y a chez cet homme un fantasme de toute puissance.«  Cet aspect de sa personnalité du politologue avait déjà été soulevé par la journaliste Ariane Chemin, le 10 janvier dernier, sur le plateau de C Politique : « On a une omerta sociale immense parce que le pouvoir d’Olivier Duhamel était très étendu », avait-elle décrypté, précisant qu’il était « le roi partout. »

« Un pouvoir suprême »

Aux yeux de Laurence Parisot, les personnalités qui gravitaient autour du politologue avaient le sentiment de caresser « le pouvoir suprême » : « Il y avait certainement l’idée qu’à partir du moment où on était proche de lui, on avait le sentiment de se rapprocher d’un pouvoir suprême« , a-t-elle constaté, à l’occasion de ce nouveau documentaire diffusé sur BFMTV. Une influence dont Olivier Duhamel avait pleinement conscience : « C’est quelqu’un qui avait un tutoiement facile, donc ça veut dire que c’est quelqu’un qui essaie de vous amener à lui et dire ‘ça y est, maintenant, tu es dans mon cercle, tu restes avec moi’, et sous-entendu, peut-être pour certains, dans une complicité de connaissance du crime », s’est-elle interrogée.

« Une enquête interne est indispensable » estime Laurence Parisot

Invitée à l’antenne de BFMTV le mois dernier, l’ex-patronne du Medef a estimé que Frédéric Mion, le directeur de Sciences Po, aurait dû « aller plus loin » après avoir été mis au courant de ces rumeurs concernant Olivier Duhamel. « Je crois qu’il faut qu’il y ait des mesures pour qu’on comprenne bien comment ça a pu rester caché, pour qu’on comprenne bien, aussi, s’il n’y a pas d’autres faits abominables, condamnables, commis par Olivier Duhamel », avait déclaré Laurence Parisot auprès de nos confrères.

Selon elle, il est important de mener l’enquête au sein de Sciences Po : « Une enquête interne est indispensable, c’est même une demande des étudiants », avait-elle confié. Le 15 janvier dernier, la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal a annoncé le lancement d’une inspection à Sciences Po pour établir les « responsabilités » et d’« éventuelles failles » au sein de l’école sur l’affaire Olivier Duhamel, son ancien dirigeant étant visé par une enquête pour « viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité sur un mineur de 15 ans. »

Crédits photos : Capture d’écran BFMTV

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