« Le virus circule beaucoup et un peu plus chaque semaine », a déclaré Olivier Véran ce jeudi 28 janvier, au cours de son point presse sur l’évolution de la situation épidémique en France.
Si le ministre de la Santé juge que « nous ne sommes pas dans une vague épidémique », il a toutefois rappelé l’inquiétude des autorités quant aux variants de la Covid-19 contre lesquels le couvre-feu généralisé n’est « pas suffisant ». Une manière de préparer les esprits à un probable reconfinement.
Un couvre-feu insuffisant
« Nous ne sommes pas à proprement parler dans une vague épidémique (…) quand le virus emporte tout sur son passage », a estimé Olivier Véran au cours de son allocution. Mais le virus se propage « à un niveau élevé » et nous sommes actuellement sur « un plateau montant », a mis en garde le ministre de la Santé, avec plus de 20 000 cas positifs diagnostiqués chaque jour et des contaminations qui « augmentent d’environ 10% par semaine en moyenne depuis trois semaines ».
Instauré il y a près de deux semaines, le couvre-feu généralisé à 18 heures n’a donc pas permis de freiner suffisamment la propagation du virus. « Il a probablement permis d’éviter une vague, comme celle vécue par nos pays voisins, mais cela n’a pas suffi à faire reculer le virus », a fait remarquer Olivier Véran. Actuellement, « 250 personnes sont admises chaque jour en réanimation contre 170 en décembre », a-t-il détaillé.
Des variants qui se propagent
« Les variants sont susceptibles d’entraîner une vague épidémique très forte. Nous voulons éviter une épidémie dans l’épidémie », a alerté Olivier Véran. Chaque jour, 500 patients porteurs des nouveaux variants plus contagieux étaient identifiés au début du mois de janvier. Ils sont désormais 2000 par jour.
« Les enseignements que nous tirons des pays dans lesquels ces variants ont circulé plus tôt et plus fort que chez nous sont qu’ils sont susceptibles d’entraîner une vague épidémique plus forte encore que les précédentes compte tenu de la forte contagiosité de ces variants », a déclaré le ministre.
Il a toutefois voulu rassurer les Français en indiquant que « tous les scientifiques et les laboratoires restent confiants sur l’efficacité des vaccins » face aux variants de la Covid-19, même si des questions se posent encore pour celui qui a émergé en Afrique du Sud.
De plus, tout a été mis en place pour les traquer, assure Olivier Véran : mobilisation de toutes les plateformes de séquençage du pays, utilisation de kits PCR spécifiques, traçage plus « serré »des cas contacts, etc.
Une pression hospitalière de plus en plus forte
Le nombre de malades de la Covid-19 hospitalisés continue de grimper, avec plus de 27 000 patients enregistrés mercredi, dont 3 100 en réanimation, ce qui est « presque le même nombre qu’avant le deuxième confinement », même si la dynamique est différente, a rappelé Olivier Véran. Le 29 octobre dernier, Santé publique France recensait 22 000 personnes hospitalisées, dont plus de 3 300 en réanimation.
Un autre indicateur qui inquiète les autorités sanitaires : 256 décès à l’hôpital étaient recensés le 30 octobre dernier, contre 351 mercredi soir. Selon le ministre, il y a « désormais plus de patients graves que de patients qui guérissent » dans les hôpitaux.
Olivier Véran a fait savoir que « de premiers transferts de patients inter-régionaux » sont de nouveau envisagés pour faire face à la pression croissante qui pèse sur certains services de réanimation. Des transferts déjà d’actualité à Nice.
Ce sont sur ces bases que le gouvernement devra prendre de nouvelles mesures à la fin de la semaine.
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