Le 21 août 2003, Bertrand Cantat est entendu par la justice après la mort de Marie Trintignant, survenue après une dispute conjugale. Pour la première fois, les images de son audition, filmée, ont été dévoilées, par M6, dans le magazine « Enquête exclusive ».
Dimanche 24 novembre, M6 dévoile un numéro d’Enquête exclusive consacré à l’affaire Bertrand Cantat et la mort de Marie Trintignant. Le 21 août 2003, trois semaines après le décès de l’actrice, le chanteur est auditionné par la justice lituanienne sur les circonstances du décès de sa compagne, qui a succombé à la suite des coups qu’il lui a portés. Cet interrogatoire, filmé durant six heures, Enquête Exclusive en dévoile des extraits vidéo. Des images qui ne laissent pas indifférent et qui incluent les déclarations de Bertrand Cantat.
Images choc des coups donnés
Le 26 juillet 2003, le tournage du téléfilm Colette, mis en scène par Nadine Trintignant, s’achève à Vilnius (Lituanie). Comme le veut la tradition, un pot est organisé avec l’équipe technique et les acteurs. Quelques heures plus tard, Marie Trintignant meurt sous les coups de son compagnon, qui plaide l’accident. Dans les images révélées par ce reportage, Bertrand Cantat raconte son altercation avec Marie Trintignant survenue dans la nuit : « Elle était agressive et hystérique, elle m’a frappé au visage. Elle s’agrippait, elle me serrait très fort. » Le rockeur mime les gestes et ajoute : « Ça se passe dans la folie, dans la furie, c’est difficile à décrire. On criait. Jusque-là, je ne l’ai pas touchée. » Il raconte ensuite que lorsqu’elle est sortie de la salle de bain, la comédienne de 41 ans a voulu lui donner un coup. Lors de sa déposition, Bertrand Cantat insiste sur le fait que ce n’est pas lui qui a fait preuve de violence en premier.
Puis, toujours filmé, il mime les coups portés à l’encontre de Marie Trintignant et déclare qu’il a voulu la « lancer » sur le sofa mais qu’il a « loupé son coup« . Il reconnaît avoir donné quatre gifles « avec les deux faces » de la main et « peut-être plus » et que « ce n’était pas gentil« . Il ajoute, à fleur de peau : « Je suis entré dans une colère noire. Je lui ai mis des claques, pas des petites baffes je ne vais pas mentir. J’avais des bagues à mes doigts et c’est parti. La vérité du moment c’est ça. » Des images de la reconstitution organisée au cours de l’instruction sont également produites par Enquête exclusive, l’accusé reproduisant ces mêmes gestes sur un mannequin.
Bertrand Cantat nie ensuite la notion de crime : « Dans ces termes-là, non. Je n’accepte pas car c’est un accident. Il n’y avait aucun coup porté véritablement qui pouvait donnait la mort. La notion de crime intentionnel, je la réfute totalement. »
Toutes ces scènes qu’il décrit se sont produites à l’hôtel. Mais, comme le rappelle Andrius Leliuga, l’assistant de Marie Trintignant sur le tournage, qui est la dernière personne à l’avoir vue vivante, une altercation a d’abord eu lieu chez lui, après le pot. Il se souvient pour M6 que vers 23h, Bertrand Cantat a pris Marie Trintignant par les épaules pour la mettre contre le mur. La raison ? Elle n’aurait pas répondu aux questions de son compagnon.
Alors que les enquêteurs soupçonnent Bertrand Cantat de non-assistance à personne en danger, le principal intéressé, toujours filmé, déclare : « Je ne me suis pas abstenu volontairement de lui porter secours. » L’homme de 55 ans ne se serait pas rendu compte de la gravité de l’état de sa compagne. Le chanteur était tout de même inquiet et déclare : « Je suis allé la voir et vu les bleus et coquarts sur les paupières, je me suis dit : ‘Elle a le visage marqué, la vache.’ J’ai pensé que c’était grave qu’il y ait ça, qu’elle ne pourrait pas tourner comme ça, qu’il y a un problème avec son visage.«
Pour sa défense, Bertrand Cantat avance qu’il n’était pas le seul à juger de l’état de santé de Marie. Il fait référence à Vincent, le frère de l’actrice, qu’il a appelé et qui est venu le rejoindre à 4h30 : « Il est allé la voir dans la chambre, il n’a pas non plus eu le réflexe d’appeler un docteur. » A l’époque des faits, Vincent a de son côté déclaré que le chanteur l’aurait dissuadé d’appeler les secours : « Il m’est venu l’idée à plusieurs reprises d’appeler un médecin, mais à chaque fois les propos se voulaient rassurants. Il disait qu’il fallait la laisser dormir, qu’elle avait besoin d’aspirine à son réveil. Comme il semblait sincère, je n’étais pas particulièrement inquiet d’autant plus qu’il n’y avait pas de traces de sang.«
Bertrand Cantat en larmes
Lors de son audition, le chanteur a perdu ses moyens à plusieurs reprises, fondant en larmes. Tout d’abord en évoquant le moment précis où on lui a dit que la vie de Marie Trintignant était en jeu et qu’il a été mis à l’écart. C’était à l’hôpital. Alors que l’actrice s’est écroulée vers 1h du matin dans la chambre d’hôtel et que les secours ont été appelés plus de six heures plus tard, une fois aux urgences, Bertrand Cantat apprend avec le frère de Marie qu’elle risque de mourir. « Vincent m’a jeté de l’hôpital (…) à partir de ce moment j’étais un assassin« , lâche-t-il presque en criant et en pleurant. Autre moment où il s’écroule, lorsqu’il relate la nature passionnée et fusionnelle de leur relation : « J’ai la culpabilité profonde d’avoir tué la personne sans laquelle je suis incapable de vivre. (…) On s’aimait comme des fous. Quand je lui disais: ‘On s’aime trop.’ Elle me répondait qu’on ne peut pas s’aimer trop. »
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