- Maëlle a remporté « The Voice » en mai 2018, à l’âge de 17 ans.
- Son premier album, éponyme, sort ce vendredi.
- L’album a été conçu en collaboration avec Calogero. « On a beaucoup discuté de ce dont je voulais parler, de comment agencer les chansons », explique Maëlle à « 20 Minutes ».
« Je voudrais faire un album qui me ressemble mais à part ça, je ne sais pas… », confiait Maëlle à 20 Minutes, en mai 2018, peu après sa victoire dans The Voice sur
TF1. A l’époque, elle avait 17 ans et les épreuves du bac en ligne de mire. Un an et demi plus tard, la jeune fille a atteint l’âge de la majorité, décroché le bac et sort son premier opus… qui lui ressemble.
Vous avez attendu plus d’un an après votre victoire dans The Voice avant de sortir votre premier album. Regrettez-vous de ne pas avoir battu le fer tant qu’il était chaud ?
Je ne regrette pas parce que je n’étais pas prête. Je ne pensais pas gagner, donc je m’étais retrouvée dans une situation où j’étais un peu sous le choc. Je n’avais pas envie de me dépêcher, ça me faisait peur. J’ai sorti mon premier single tard, donc les gens ont un peu oublié qui j’étais, qui avait gagné The Voice. Mais je n’ai aucun regret car je suis très fière de mon album et des premiers retours. Si c’était à refaire, je le referai.
Comment cet album a-t-il vu le jour ?
J’ai rencontré Calogero dans un festival près de chez moi, Les Nuits Bressanes, où je faisais la première partie. C’était une rencontre assez naturelle, on a discuté en mangeant du poulet de Bresse… Je lui ai dit que sortir un premier album a quelque chose d’impressionnant, surtout quand on gagne une émission et qu’on se demande ce qu’on va faire. On s’est dit qu’on allait le faire ensemble. L’album est né de cette rencontre. Je suis allée en studio, j’ai rencontré l’équipe, les musiciens et ça s’est fait en un an, avec des allers-retours au lycée. C’était un peu compliqué.
Concrètement, comment s’est déroulé le travail de création des chansons ?
Avec Calogero, on a beaucoup discuté de ce dont je voulais parler, de comment agencer les chansons. Pour qu’il connaisse mes goûts, je lui ai fait une longue liste de morceaux de tous les artistes que j’aimais : il y avait du Billie Eilish, du Lana Del Rey mais aussi du Michel Berger, du France Gall… C’était une manière de lui expliquer les influences que je voulais voir dans l’album. Lorsque l’on travaillait en studio, il me faisait découvrir les mélodies et je lui disais comment je voyais les choses. C’était un travail en commun.
J’avais envie d’aborder plein de thèmes, à commencer par la famille – la mienne est grande –, des parents divorcés, des familles recomposées. Je voulais parler d’amour aussi. Bon, à 18 ans, on ne vit pas non plus un truc de ouf en amour, mais j’avais envie d’évoquer ça, mes amis… Ainsi que des sujets importants qu’on a la chance de pouvoir mettre en lumière quand on est artiste, comme, par exemple, le harcèlement scolaire, l’écologie ou la technologie. Pour moi, c’est tellement plus facile de chanter que de parler, donc je préfère dire les choses en chantant.
Votre chanson L’effet de masse traite du harcèlement scolaire, mais en se plaçant du côté des harceleurs…
C’est pour ça que j’aime cette chanson : on n’est pas toujours la victime et on peut se retrouver aussi de l’autre côté parce que l’on ne se rend pas compte de nos mots qui peuvent être très blessants. Quand je dis « on l’a tous déjà fait », c’est que ça nous est arrivé à tous de se moquer de quelqu’un, un jour. La morale de ce morceau est qu’il faut que l’on comprenne que cela peut avoir des impacts très grands, très importants.
Dans votre premier single, Toutes les machines ont un cœur, vous parlez des réseaux sociaux. Quel rapport entretenez-vous avec ces sites et applis ?
Je suis dessus toute la journée ! C’est devenu tellement important aujourd’hui l’image, le fait de pouvoir s’exprimer. Il n’y a pas que des aspects négatifs dans les réseaux sociaux, parce qu’on peut partager, échanger. Je peux rencontrer plein de gens, ceux qui écoutent mes chansons, leur parler, leur dire merci. Après, il y a des choses qui font peur aussi. Mais c’est vrai que je suis en permanence dessus, je l’assume. Quand on est artiste, on est obligées, pour faire de la promo, partager nos musiques, nos vidéos.
La chanson Le pianiste des gares parle… des pianistes des gares. C’est une idée de vous de leur consacrer un texte ?
Non, pas du tout. C’est une idée de Calogero. Je trouvais bizarre au départ de parler de ça. Il m’a expliqué qu’il trouvait ça super de parler de ces pianistes qui jouent dans les gares et c’est vrai que personne n’a fait de chanson sur eux. Le texte parle d’un gars dont les parents croient qu’il n’arrivera pas à réussir dans la musique, donc il se retrouve à jouer dans les gares…
Parmi les onze titres de l’album, un seul est en français. C’est un choix ?
Au départ, cette chanson, You go, devait être en français, mais je trouvais qu’elle avait beaucoup plus de punch en anglais. Calogero a validé. C’était rythmiquement super de se lancer dans cette langue. J’adore cette chanson, elle a un côté estival et m’évoque celles qu’on écoute en voiture, les fenêtres ouvertes…
Quelle est la chanson que vous préférez sur votre album ?
Sur un coup de tête. Parce que tout ça a commencé comme ça. Quand j’ai envoyé la vidéo pour postuler à The Voice, c’était sur un coup de tête. Tout part du fait d’oser.
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