Un grand nom du jazz s’en est allé. Claude Bolling, pianiste, chef d’orchestre et compositeur, à qui l’on doit de nombreuses musiques de films comme celle de Borsalino, est décédé à l’âge de 90 ans. Claude Bolling, qui souffrait de différentes pathologies, s’est éteint mardi à l’hôpital de Saint-Cloud, à l’ouest de Paris, a annoncé son entourage à l’Agence France-Presse mercredi 30 décembre.

Né à Cannes le 10 avril 1930, il quitte Paris pour Nice pendant l’Occupation et suit l’enseignement de Marie-Louise « Bob » Colin, pianiste, trompettiste et batteuse dans un des nombreux orchestres féminins à la mode dans l’entre-deux-guerres. Elle l’encourage à revenir à Paris où il crée son premier orchestre à 16 ans et enregistre son premier disque à 18 ans. Disciple de Duke Ellington, le célèbre compositeur de jazz américain, il crée un « big band » de jazz en 1956 qui durera jusqu’à la moitié des années 2010, une longévité exceptionnelle. En France, il est considéré comme une référence dans le monde du jazz. Parmi ceux qui sont passés dans son « big band » ont figuré des musiciens réputés comme son saxophoniste alto Claude Tissendier.

Compositeur touche-à-tout

Dans les années 1950, Boris Vian, qui le surnomme « Bollington », lui ouvre les portes de la variété et de la direction musicale pour de nombreuses stars comme Brigitte Bardot, Juliette Gréco ou encore Henri Salvador. « Claude Bolling, mon ‘dubol’ est parti emportant avec lui ma jeunesse et 60 ans d’amitié fidèle, de joie de vivre, de chansons rigolotes et d’une complicité insouciante », a réagi Brigitte Bardot dans un communiqué transmis à l’Agence France-Presse. « ‘C’est un jour comme un autre et pourtant tu t’en vas’ je le chante pour toi aujourd’hui les larmes aux yeux », a-t-elle ajouté. Claude Bolling avait notamment arrangé « La Madrague », l’une des ses plus célèbres chansons.

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Bolling a composé des musiques de films dont les plus célèbres sont Borsalino (1970) de Jacques Deray, avec Alain Delon et Jean-Paul Belmondo, mais aussi Le Magnifique, Lucky Luke, ou encore Les Brigades du Tigre. Ce touche-à-tout a multiplié les expériences en mariant un trio de jazz à un soliste classique. Il a composé et enregistré notamment « Suite pour Flûte et Jazz Piano Trio » avec le célèbre flûtiste français Jean-Pierre Rampal, une oeuvre qui a battu des records de présence dans le classement Billboard aux Etats-Unis (530 semaines) et mené Claude Bolling jusque sur la scène du Carnegie Hall de New York.

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