• L’écrivain britannique John Le Carré est décédé ce samedi à 89 ans.
  • Parmi les vingt-cinq romans, principalement d’espionnage, qu’il a signés, peu ont été portés à l’écran.
  • Tour d’horizon des œuvres à (re) découvrir, de L’espion qui venait du froid à La constance du jardinier.

Il était l’un des plus grands auteurs de récits d’espionnage. John Le Carré, décédé ce samedi à l’âge de 89 ans, a signé vingt-cinq romans, qui se sont, au total, écoulés à plus de soixante millions d’exemplaires. Malgré ces succès en librairie, peu de ses œuvres ont été portées à l’écran. Les intrigues amples, foisonnantes, complexes étant peu propices à des scénarios raccourcis. Parmi les adaptations qui ont vu le jour, au cinéma ou à la télévision, peu ont été des succès éclatants auprès du grand public. Passage en revue d’une poignée d’entre elles qui méritent d’êtres (re) vues et (re) lues.

  • « L’espion qui venait du froid »

C’est avec son troisième roman, L’Espion qui venait du froid, paru en 1963, que David Cornwell, sous le pseudonyme de John Le Carré, a atteint une notoriété internationale. Il venait d’entrer dans la trentaine et exerçait encore comme agent secret – un an plus tard, il démissionnera du MI6 après qu’agent double aura ruiné sa couverture. Le livre se déroule en pleine Guerre froide. Il suit Alec Leamas, un agent du MI6 proche de la retraite qui s’apprête à passer à l’Ouest du Rideau de fer pour une ultime mission : faire tomber un haut fonctionnaire communiste. L’adaptation pour le grand écran n’a pas tardé : en 1965, L’Espion qui venait du froid, réalisé par Martin Ritt, est arrivée à l’affiche avec Richard Burton dans le rôle principal.

  • « La Taupe »

Ce roman publié dans les années 1970, fait partie d’une trilogie. Un agent est envoyé en Hongrie pour débusquer la taupe qui officie au sein du « Cirque » – surnom donné au service de renseignements extérieurs du Royaume-Uni. La mission est un fiasco. Plusieurs mois plus tard, George Smiley est chargé d’enquêter à son tour, en secret. Outre-manche, Smiley est une figure culte de la culture populaire depuis qu’Alec Guinness l’a incarnée dans La Taupe (1979) et Les Gens de Smiley (1982), adaptations de deux opus de la trilogie pour la télévision. Gary Oldman a repris le rôle en 2011 pour le grand écran, sous la direction du Suédois Tomas Alfredson. Le film, au casting duquel apparaissent John Hurt, Colin Firth et Benedict Cumberbatch, relègue l’enquête au second plan pour mieux disséquer l’humanité des protagonistes. Cela a déçu une partie du public qui espérait une trame traditionnelle de récit d’espionnage. Il n’en est pas moins hautement recommandable. La Taupe est notamment disponible sur Amazon Prime Video.

  • « La petite fille au tambour »

Ce roman au titre intriguant sorti en 1983 traite du conflit israélo-palestinien​. Un espion de l’Etat hébreu manipule une comédienne anglaise afin de la recruter comme agent double pour se rapprocher d’un terroriste palestinien. L’adaptation cinématographique sortie en 1984, avec Diane Keaton dans le rôle principal, n’est pas restée dans les annales. Le Sud-Coréen Park Chan-wook a repris le texte pour en faire une mini-série, The Little Drummer Girl, produite par la
BBC, en 2018. Le réalisateur d’Old Boy, si friand de double jeu, en a tiré des épisodes haletants, élégants, parfois ludiques… La talentueuse Florence Pugh y démontrait son statut d’actrice à suivre. En France, la série est disponible sur MyCanal.

  • « La constance du jardinier »

Avec ce roman sorti en 2001, John Le Carré laisse derrière lui les histoires de Guerre froide et d’espionnage traditionnel. Ce thriller se déroule au Kenya et aborde les agissements scandaleux d’une société pharmaceutique au détriment d’une population démunie. Au-delà de l’enquête captivante sur une machination, l’intrigue évoque à sa manière la force de l’amour. Le livre a été adapté en 2005 par le réalisateur brésilien Fernando Mereilles, qui a refréné son goût pour les effets tape-à-l’œil. Le film a attiré quelque 620.000 spectateurs en France, où il est sorti sous le titre original The Constant Gardener, et a valu à Rachel Weisz l’Oscar du meilleur second rôle féminin. Un long-métrage à (re) découvrir.

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