- Un nouveau label féministe et queer a vu le jour à Rennes avec un premier album qui sort la semaine prochaine.
- La compilation réunit une dizaine d’artistes et mélange le hip-hop, l’électro et la trap.
- La fondatrice du label Orane Guéneau entend bousculer un milieu musical « profondément sexiste ».
« Prenez-nous au sérieux ! » Derrière son comptoir, Orane Guéneau ne fait pas mine de cacher sa colère. Un profond dégoût même contre un milieu culturel « profondément sexiste » qui ne laisse que peu de place aux femmes et aux personnes trans pour s’exprimer. Cette ancienne photographe et scénariste connaît parfaitement le milieu. « Quand tu es une femme et que tu veux vivre de ton art, c’est toujours plus compliqué », assure-t-elle.
Dans son bar La Part des Anges, l’un des QG des communautés féministes et LGBTQ à Rennes, ses clientes sont d’ailleurs nombreuses à faire ce constat amer. « J’en entends souvent qui se plaignent de galérer alors qu’elles ont pourtant du talent, beaucoup plus que certains », indique-t-elle. Mais plutôt que de se plaindre, la « taulière » a décidé de prendre les choses en main « sans attendre qu’on nous donne cette place ou cette parole ».
Déjà trois autres albums dans les cartons
En quelques semaines à peine, elle a donc monté le label « queer, féministe et anti-raciste » Black Lilith Records qui sortira le 18 décembre son premier album en vinyle et en version numérique. On y retrouve une dizaine d’artistes rennaises, dont beaucoup de ses clientes, avec des titres souvent engagés mélangeant le hip-hop, l’électro ou la trap.
Léa fait partie de l’aventure avec trois titres présents sur la compilation. « C’est compliqué de se lancer seule dans la musique, témoigne la jeune femme. Mais ce label nous a permis de nous fédérer et de créer une vraie dynamique ».
Novice dans la musique, Orane Guéneau ne compte pas en effet se contenter d’un « one-shot ». « J’ai déjà de quoi faire trois albums et on prépare déjà des concerts », assure la patronne de bar, qui a très envie aussi de produire des artistes trans. « C’est très difficile pour elles car elles sont souvent timides et n’ont pas confiance en elles », témoigne la boss, bien décidée à faire entendre la voix son label dans l’industrie musicale. « On n’a rien à perdre de toute façon car personne ne nous attend ! ».
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