• « La partie est donc loin d’être gagnée », a déclaré Jean Castex, en préambule des annonces des mesures ce jeudi.
  • Le Premier ministre a énoncé des « règles plus strictes » que prévu, avec notamment la fermeture des lieux ouverts au public jusqu’au 7 janvier.
  • Les réactions des professionnels de la culture, qui étaient prêts à réouvrir le 15 décembre.

Y aura-t-il Noël à Noël ? Les Français étaient suspendus aux lèvres du Premier ministre
Jean Castex ce jeudi pour savoir ce qu’il serait possible ou pas de faire à compter du 15 décembre. « La situation s’est considérablement améliorée ces dernières semaines, mais elle marque le pas ces derniers jours », a commencé Jean Castex. Avec quelque « 11.000 contaminations par jour », selon
Olivier Veran, la France est clairement loin des 5.000 cas quotidiens voulus par Emmanuel Macron pour passer au déconfinement.

« Le 15 décembre, nous passerons à une nouvelle étape, mais les règles seront plus strictes », a d’emblée prévenu Jean Castex.

Les lieux culturels et sportifs fermés jusqu’au 7 janvier

Les cinémas, théâtres et salles de concert « resteront fermés » jusqu’au 7 janvier, tout comme « les enceintes sportives, les cirques, les parcs zoologiques ou encore les salles de jeux et les casinos ». Les bars et restaurants resteront quant à eux fermés jusqu’au 20 janvier.

« C’est triste et désolant ! On y a voulu y croire jusqu’au dernier moment. On ne prépare pas la réouverture d’un théâtre du jour au lendemain », réagit Christophe Segura, directeur de la Comédie-Bastille. Dans son théâtre, les comédiens étaient en répétitions, le personnel sur le pied de guerre et la billetterie, déjà ouverte. « C’est particulièrement difficile pour notre secteur, les restaurants peuvent faire de la vente à emporter », poursuit-il.

L’incompréhension est générale dans le secteur de la culture, qui a particulièrement veillé aux respects des règles sanitaires lors de leur réouverture entre les deux confinements. « Les théâtres ont veillé à l’application stricte des protocoles sanitaires », souligne Christophe Segura.

« Les exploitants de salles ont été exemplaires et il n’y a pas eu de foyer de contagions au cinéma. Nous étions prêts à accepter toutes les règles », insiste Claude-Eric Poiroux, directeur général d’Europa Cinemas (organisme de soutien à la distribution et à l’exploitation du cinéma européen) et exploitant du cinéma d’art et essai 
Les 400 Coups à Angers.

« Nous n’avions pas prévu de réouvrir le 15 décembre parce que vu la configuration de notre péniche, cela n’a pas de sens de faire chez nous des concerts assis distanciés. C’est antinomique avec notre activité, on fait du live et par essence, c’est une activité de contact. Un concert où l’on est distancié, ce n’est pas la même vibration », lance de son côté, Enora Leroux, cofondatrice de
Metaxu, salle de concert indépendante sur l’eau à Pantin. L’entrepreneuse, qui a lancé son activité en octobre 2019, a été particulièrement à l’écoute de l’annonce de la poursuite des mesures d’aides au secteur. « Si on n’a pas les aides du fonds de solidarité, nous n’existerons plus très rapidement », confie-t-elle.

Un Noël en petit comité

Un couvre-feu « strictement contrôlé » sera instauré dès 20 heures sur tout le territoire, à l’exception de la nuit du 24 au 25 décembre. Si « les règles pour les lieux de cultes ne seront pas revues à la hausse », le Premier Ministre autorise les déplacements pour la soirée du 24 décembre et recommande à nouveau de réunir pour Noël « pas plus de six adultes à la fois ». Il a aussi recommandé de « limiter », les interactions au cours « des 5 jours précédents » afin de préserver les personnes âgées ou vulnérables au coronavirus.

« Jean Castex a expliqué qu’il voulait préserver la tradition de Noël, qu’on avait besoin de Noël, mais durant les fêtes, la salle de cinéma, qui n’est pas un foyer de contamination, permet aussi de garder un esprit de fête, et c’est moins dangereux de regarder un film masqué, avec les bonnes distances que de faire un repas de famille, des courses ou de traverser la France en TGV », commente Claude-Eric Poiroux.

« Je comprends le pourquoi de ces mesures sanitaires, mais je n’ose imaginer que ce soit possible de vivre longtemps de cette manière, sans lieux culturels, sans ces lieux de vie, de contacts et de liens. C’est très compliqué », rappelle Enora Leroux. « C’est triste un théâtre fermé, c’est un lieu de vie où l’on vient partager des émotions », renchérit Christophe Segura, qui rappelle que les fêtes de fin d’année « sont la meilleure période pour les salles de spectacles. Les gens sortent beaucoup traditionnellement pour voir une pièce le 31 décembre ».

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