Une immense fresque street-art réalisée au pinceau et à la bombe aérosol orne désormais la voûte de l’église Sainte-Madeleine de Châtelaillon-Plage, près de La Rochelle.

Cinq nuances de bleu, des volutes jaunes ou oranges, des nuées blanches : la voûte de l’église de Châtelaillon-Plage, près de La Rochelle, vient de s’orner d’une immense fresque réalisée au pinceau et à la bombe aérosol par l’artiste contemporain et street-artiste Amaury Dubois.

« En France ou dans le monde, un décor intérieur d’église travaillé par un artiste contemporain, c’est très rare », affirme à l’AFP l’artiste lillois, dont la fresque de 600 m2 vient d’être inaugurée dans l’église Sainte-Madeleine, « j’ai trouvé ça incroyable et intimidant à la fois ».

Sur commande de la mairie de cette station balnéaire de 6.000 habitants, l’artiste qui réalise d’ordinaire des huiles et des fresques murales Street Art, a travaillé pendant deux mois et demi au pinceau et à la bombe aérosol en début d’année, avant que la pandémie ne décale la date d’inauguration.

Dans l’église bâtie au XIXe et début XXe dans le style roman, les fidèles, et de plus en plus les curieux, remontent l’allée centrale sous une voûte dont les tons de bleu, foncé près du porche, s’éclaircissent jusqu’à l’autel, baigné de lumière grâce à de nombreux vitraux.

Objectif : être attiré par la lumière et les couleurs

« J’ai un style de peinture très coloré, lumineux, fait de figuratif et d’abstraction. L’idée c’est qu’on soit attiré par la lumière et les couleurs. Ce décor peut parler à quelqu’un qui n’est pas forcément croyant. L’abstraction permet cela », dit l’artiste.

Des volutes de couleur donnent l’impression d’une nature florissante qui se propage petit à petit le long des murs, des feuillages bleus semblent s’échapper des vitraux. Le bleu est strié de nuées blanches en forme d’écailles de poisson, symbole du Christ. « 

Cela reproduit le cheminement spirituel pour s’extirper de la nuit, territoire du monde profane, et progresser vers la lumière et le divin », précise l’ancien maire de la commune, Jean-Louis Léonard, qui a lancé la restauration de l’édifice racheté en 1985, alors que la voûte menaçait de s’écrouler.

« Je voulais de la couleur », ajoute l’ancien maire, notant que le bleu et l’ocre sont les couleurs de la commune, symboles aussi du ciel et du sable de la plage. Le résultat fait quasiment l’unanimité auprès des visiteurs.

Malgré quelques réactions négatives, « la plupart du temps, les gens sont impressionnés », disent Louis et Gabrielle Pajot, qui participent activement à la vie de la paroisse. Catherine, de passage à Châtelaillon-Plage, souffle que « cela donne envie d’aller à l’église ».

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