Depuis plusieurs mois maintenant, le télétravail est devenu une norme pour bon nombre de salariés. Un terme longtemps synonyme de liberté et d’autonomie, qui a pris un tout autre sens depuis le début de la crise de Covid-19… 

En effet, les études montrent un sentiment de fatigue psychique général et l’impression d’une charge de travail qui augmente de jour en jour. Pour certains, l’organisation leur donne même l’impression d’être constamment épiés. Et d’après une récente étude réalisée par l’application GetApp, ce serait une réalité pour 45% des salariés qui seraient surveillés par leur entreprise. 

Une surveillance avec ou sans accord

Ainsi, certaines entreprises n’hésitent pas à recourir à différents outils pour mesurer la productivité de leurs salariés à distance. Par exemple, 44% des personnes interrogées expliquent que la surveillance réalisée “avec leur accord”, passe par un contrôle de leur activité sur l’ordinateur. L’employeur peut alors avoir un suivi du temps de travail, l’historique du navigateur, les mouvements de la souris et les enregistrements des frappes au clavier. 

Pour 40% des sondés, cette surveillance ne se résume qu’à la présence. Dans ce cas, l’employeur peut voir les heures où les salariés sont connectés et déconnectés, déterminer les heures de travail ainsi que les heures supplémentaires. 

D’autres entreprises ont choisi un contrôle plus direct, en gardant un œil sur leurs salariés par webcam (21,5%). Certains ont même accès aux emails et aux visioconférences (15%), à l’emplacement de leurs salariés grâce aux coordonnées GPS (8%) et à l’utilisation des réseaux sociaux pendant leur temps de travail (7%). À noter que 16% des salariés concernés “n’ont signé aucun accord pour des pratiques de surveillance”. 

Un sentiment d’infantilisation 

Pour une majorité des salariés, la “télésurveillance” n’est pas une bonne chose. Selon 59% d’entre eux, elle aurait tendance à les infantiliser et mettrait en avant un manque de confiance de la part de leur employeur. Et cette surveillance n’est pas sans conséquence sur leur bien être : 48% évoquent une augmentation du stress, 41% estiment que cette pratique “entache la confiance”, et 37% s’inquiètent d’une potentielle intrusion dans leur vie privée.

A l’inverse, 41% des sondés acceptent l’utilisation de ces outils et y trouvent même du positif. En effet, toujours d’après le sondage Getapp, le fait d’être suivis de cette manière permettrait à certains salariés de se sentir motivés et impliqués dans leur travail. Certains se sentiraient même plus en sécurité et ont l’impression que ces outils permettent à leur hiérarchie de voir que le travail a été bien réalisé. 

Des pratiques encadrées

Bien que le sujet puisse inquiéter, ces pratiques de surveillance doivent évidemment être encadrées, pour éviter tout débordement. Notamment, l’enregistrement vidéo d’un écran ne devrait être possible “qu’en cas de formation, pour s’assurer que l’employeur ne possède pas d’accès aux mots de passe de ses salariés, ni à des communications relevant du privé”. 

Selon la CNIL, la Commission nationale de l’informatique et des libertés, cette pratique est  “susceptible de n’être ni pertinente ni proportionnée, puisqu’il s’agit d’une image figée d’une action isolée de l’employé, qui ne reflète pas fidèlement son travail.” Par ailleurs, le Règlement général sur la protection des données (RGPD) adopté en 2018 procède à un encadrement strict des données personnelles des salariés. 

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