Son visage fait la une, ce qu’il n’a jamais cherché dans la musique. Michel Zecler, roué de coups par des policiers, est décrit dans le milieu du rap comme un producteur posé, travailleur de l’ombre. Trouver trace de lui -avant les images devenues virales de son passage à tabac dans l’entrée de son studio d’enregistrement parisien du XVIIe arrondissement- relève du défi.
Tout juste déniche-t-on son nom comme coproducteur de la tournée à succès L’âge d’or du rap français, passée par Bercy et les Zénith à partir de 2016. Soit la crème du hip-hop français des années 1990 – Ménélik,
Stomy Bugsy, Sages poètes de la rue, Passi, Assassin, etc – revenue sur scène.
Proche de Diam’s
L’homme de 41 ans, silhouette enrobée et air débonnaire à la Forest Whitaker, est pourtant connu dans les arcanes du rap hexagonal. « C’est quelqu’un qui a pignon sur rue, dans les musiques urbaines, dans le hip-hop, qui fait des choses concrètes », expose Bruno Laforestrie, directeur de la radio Mouv’.
« Moi, ça fait une vingtaine d’années que je le connais, il vient de Bagneux (région parisienne), il avait débuté comme rappeur et il était proche de Diam’s, depuis l’époque où elle était avec le collectif Mafia Trece », explique Fred Musa, animateur de Planète Rap. « Il m’avait dit qu’il s’était vite rendu compte que rappeur, ça n’allait pas le faire, qu’il n’était pas fait pour être devant, mais plutôt derrière, au service d’autres artistes », poursuit la voix de l’émission phare de Skyrock.
« L’archétype du mec sans histoire »
Au fil des connections nouées, le Martiniquais – une partie de sa famille est toujours sur l’île – se fait un carnet d’adresses, puis s’associe avec Valérie Atlan, journaliste historique du rap en France, devenue productrice. Stomy Bugsy écrivait sur Instagram connaître « Michel depuis plus de 15 ans », notamment comme producteur de la tournée du Secteur Ä, ancien collectif de rappeurs dont faisait aussi partie Passi ou Doc Gynéco. Michel Zecler est également derrière le tournage du clip de La Fouine, Veni Vidi Vici, en Martinique.
Ses activités aujourd’hui, comme il le résume cette semaine dans France-Antilles, relèvent du « 360° », soit le développement de jeunes artistes de A à Z. Les interlocuteurs interrogés le dépeignent entre profil bas et attitude bonhomme. « C’est l’archétype du mec sans histoire, qui bosse, très en retrait, brosse Olivier Cachin, journaliste spécialiste du rap. Ce n’est pas un « m’as-tu vu », pas un Puff Daddy à la française comme on peut en croiser. Et c’est un nounours ».
Sur Instagram, il réclame qu’« aucun amalgame » ne soit fait en son nom. Ce qu’il éclaire dans France-Antilles : « je fais du sport de combat et je m’entraine souvent avec des policiers, j’ai des amis qui le sont aussi. J’ai reçu des messages de policiers qui m’ont remercié de ne pas tout mélanger. Je n’ai pas 20 ans, il est hors de question pour moi de tout mélanger ».
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