Les 2 000 AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) proposent des produits qui conjuguent fraîcheur et qualité. Il y en a forcément une près de chez vous.

Ces associations engagées dans une production locale de saison assure une plus juste rémunération aux agriculteurs et une alimentation plus saine à leurs adhérents. « Les AMAP ne s’adressent pas qu’à des « bobos » citadins en mal de verdure ! » insiste Geneviève Chevassus, amapienne à Chaponost, près de Lyon. A la campagne comme en ville, des consommateurs soucieux de leur santé et de celles de leurs enfants soutiennent par idéologie et solidarité de jeunes agriculteurs, des paysan(ne)s au bord de la faillite, des cadres reconvertis aux travaux de la terre, de l’élevage, de la pisciculture ou encore de la fromagerie.

La démarche des AMAP

Pionnières du concept « Je mange mieux et je suis solidaire », les AMAP ont vu le jour en 2001, deux ans avant que l’Organisation mondiale de la santé ne préconise 400 g de végétaux quotidiens et que la France ne lance sa campagne « Cinq fruits et légumes par jour ». Au départ, les paniers n’étaient remplis que de produits issus de potagers ou de vergers. Leur principe basé sur l’entraide et la solidarité n’a jamais changé.

Un système éthique et équitable

Une charte stricte, composée de 18 résolutions, est signée par chaque paysan(n)e. Les consommateurs qui adhèrent pour un euro symbolique s’engagent pour six mois ou un an en payant leurs paniers à l’avance. « Le producteur peut ainsi anticiper les aléas des saisons, évaluer les coûts des récoltes et n’avoir aucun intermédiaire. » explique Elisabeth Carbone, secrétaire générale du Mouvement Inter Régional des AMAP (Miramap). Avec la garantie de déguster des aliments locaux, frais et majoritairement bio.

Une clientèle engagée

Lassés des supermarchés et des produits bio sous plastique, les amapiens, surnommés « les mangeurs » choisissent ce circuit court qui garantit une main-d’œuvre rémunérée dignement et prohibe l’usage de pesticides ou d’organismes génétiquement modifiés (OGM). Ils réalisent ainsi leur rêve d’agriculture du futur, respectueuse de l’environnement et de ceux qui la pratiquent.

Attention aux copieurs !

La réussite des AMAP est devenue contagieuse. Vers 2010, les magasins bio se multiplient, la grande distribution s’y met et, surtout, des start-up surfent sur la vague… En devenant des intermédiaires, elles prennent une commission de 16% sur chaque vente. Elles s’appuient sur les critiques faites aux AMAP, dont le contenu des panier est imposé, pour proposer des denrées à choisir librement.

Faire du bien aux autres

Une nouvelle génération de paysans a alors tant diversifié les productions que le nombre d’AMAP a grimpé à 2000 ! Fromages, bière, vin, huile d’olive, viande…On y trouve presque tout ! Présentes dans certains collèges et universités pour sensibiliser à une autre forme d’alimentation, partenaires du Secours Populaire pour des paniers solidaires, elles ont prouvé leur efficacité au cœur de la crise du coronavirus. Toutes mobilisées pour palier la fermeture des marchés et les manques de la grande distribution, leur mot d’ordre « faire du bien aux autres », n’a jamais autant été acclamé.

Les avantages et les inconvénients

Ce n’est pas moins cher, mais cela évite d’acheter des choses inutiles. Le panier (souvent) imposé permet de découvrir des légumes inconnus voire de belles surprises ( le saumon de fontaine et les truites Arc-en-ciel (amap-aura.org/gaetan-bruchet-pisciculteur-en-amap) , les agrumes de Corse…) et de ne plus réfléchir au menu. Si la distribution est une contrainte, elle est l’occasion d’échanger entre paysans et « mangeurs. »

Parole de paysans

Sylvie Guillot et Florent Sebban cultivent à Puissay, dans l’Essonne, 50 espèces maraîchères. Leur vocation les mobilise chacun 50 heures par semaine et ils se rémunèrent 1700 € chacun. « Durant l’assemblée générale, les adhérents votent un salaire juste et le calendrier des cultures » explique Florent, et d’ajouter : « A la ferme, on organise des fêtes, des ateliers pédagogiques. Les gens nous disent que chez nous, c’est un peu leur jardin ».
amapdelyvette.fr

Je me lance !

Donner coup de main (deux à trois heures par an) pour la distribution ou les permanences fait partie du contrat. S’il n’y a pas d’AMAP près de chez vous, vous devrez trouver 20 personnes et contacter le Miramap (miramap.org) qui vous mettra en relation avec des producteurs.

Où trouver une AMAP ?

Dans l’annuaire de leur site éponyme reseau-amap.org où une carte de France apparaît avec toutes les adresses.

Le prix d’un panier dans une AMAP

Dans un panier pour 5/6 personnes à la ferme Sapousse (septembre 2019) à 21, 50 €, vous avez 3 poivrons, 2,5 kg de tomates, 1 kg de carottes, 300 g d’échalotes, 2 concombres, 1 kg de courgettes, 1 botte de blettes, 1 batavia rouge, 1 botte de basilic, 1 botte de persil, 2 maïs et 1 aubergine.

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