Focus sur trois artistes, consacrés ou en devenir, inspirés autant par l’immense bidonville de Kibera que par le hip-hop américain.

Chaque mercredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales issues ou inspirées du continent. Cette semaine, le Kenya est à l’honneur, avec les derniers morceaux hip-hop de la star engagée Octopizzo, de l’ambitieuse Bey T et du plus confidentiel – mais non moins talentueux – M. Rumbi.

« Good Morning Africa », d’Octopizzo (feat. Idd Aziz)

Vendredi 20 novembre, Henri Ohanga alias Octopizzo a fait paraître Jungle Fever, son septième opus depuis 2008. « Avec cet album, je cherche à valoriser la musique comme moyen d’éducation, de langage universel et d’expression de l’expérience et de l’esprit humains », précise-t-il. Né à Kibera, l’un des plus grands bidonvilles d’Afrique, au sud de Nairobi, Octopizzo a eu une jeunesse difficile : orphelin, il a dû voler pour survivre. Devenu rappeur à succès, il met aujourd’hui sa notoriété au service des autres à travers sa fondation, active notamment dans les quartiers populaires et les camps de réfugiés.

« The Most », de Bey T

Figure montante de la scène rap au Kenya, Bey T a publié fin octobre The Most, un titre qui fait suite à son album Concept : vol. 1 et à plusieurs singles égrenés depuis deux ans sur Internet – dont Wololo, tube R’n’B qui cumule 1,7 million de vues sur YouTube. Pas suffisant pour l’artiste de 21 ans, Betty Atsedu de son vrai nom, qui, dans son nouveau morceau, affiche ses ambitions : « Je suis la meilleure et je suis loin d’avoir atteint mon pic », rappe-t-elle en anglais. D’origine éthiopienne, Bey T puise une grande partie de son inspiration aux Etats-Unis, où elle a vécu plusieurs années.

« Love », de M. Rumbi

Lui aussi lorgne du côté des Etats-Unis, et plus précisément de Philadelphie, ville d’origine du groupe The Roots – l’une de ses plus grandes influences, dit-il. D’où le hip-hop « old school », teinté de jazz et de néo-soul, que M. Rumbi propose dans son EP Not All That, paru le 6 novembre (moins de trois mois après son premier album, Si Me, See Me). Installé à Bloemfontein, en Afrique du Sud, le « samouraï du Serengeti » se décrit certes comme « légèrement asocial », aimant travailler en solo, mais cela ne l’empêche pas d’inviter plusieurs artistes sur son nouvel opus.

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