La bourde. D’après Le Canard Enchaîné, ce mercredi 25 novembre, le directeur du cabinet de Gérald Darmanin a commis une erreur qui n’est sans doute pas passée inaperçue lors d’une réunion.

Tandis que certains de ses collègues à l’Élysée jugent sa politique dure et qu’il peine à s’entendre avec les autres figures politiques qui l’entourent, Gérald Darmanin ne serait pas non plus épargné par ses propres collaborateurs. Ce mercredi 25 novembre, le journal satirique Le Canard Enchaîné a révélé que le directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur l’a récemment étrillé. Explications : ce lundi 23 novembre avait lieu une réunion de préparation du Conseil de défense sanitaire prévu le lendemain, présidée par Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Élysée. Le « dircab » Pierre de Bousquet de Florian achevait alors son intervention en évoquant le premier flic de France. « Là, il est comme un petit coq, tout content d’avoir gagné au Parlement sur l’article 24 », a-t-il glissé. Propos entendus par l’intégralité des participants à cette réunion, à savoir, une assemblée d’une trentaine de directeurs de cabinets et de hauts fonctionnaires.

« Pierre, tu devrais couper ton micro », lui a alors conseillé Alexis Kohler, « c’est pour toi que je le dis. » S’il n’a pas été précisé à qui il s’adressait au moment des faits – peut-être à son directeur adjoint, François-Xavier Lauch ? – nul doute que la boutade de Pierre de Bousquet de Florian a jeté un froid à l’Hôtel de Beauvau alors que Gérald Darmanin est sous le feu des critiques suite au projet de loi sur la sécurité globale et son controversé article 24, ce dernier décrétant que toute image malveillante des forces de l’ordre diffusée sur la Toile, permettant d’identifier un policier ou un gendarme en intervention, ferait l’objet de sanctions, soit un an de prison et 45 000 euros d’amende. Article qui a suscité la polémique, notamment du côté des journalistes estimant qu’il s’agissait d’une entrave à la liberté de la presse. La proposition de loi a toutefois été approuvée par une forte majorité à l’Assemblée nationale (et après un amendement proposé ce jeudi 19 novembre par le ministre de l’Intérieur pour apaiser toute inquiétude des médias). Ce mardi 24 novembre, 388 voix se sont exprimées pour, 104 voix contre et 66 ont préféré s’abstenir.

« Il est allé trop loin »

Encore une preuve que le torchon brûle, même en interne et en marge d’un clash retentissant entre Charles Consigny et Jordan Bardella. Car, en effet, nombreux sont les membres de la majorité à estimer que Gérald Darmanin « est allé trop loin » en défendant l’article 24. « Complètement con », a tranché un proche du chef de l’État selon nos confrères de L’Opinion. « Il voulait soigner son électorat et son administration mais il n’est pas le ministre des flics, il est le ministre de l’Intérieur. En agissant ainsi, il nous éloigne définitivement de nos électeurs », a ensuite estimé un député.

Crédits photos : Jacques Witt/Pool/Bestimage

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