Dans un manifeste publié aujourd’hui, 12 associations, dont la Fondation Abbé Pierre et le Secours Populaire, dénoncent une véritable « crise humanitaire » et demandent à l’État d’engager un plan d’urgence.
Chaque soir dans la capitale, 700 enfants dorment dans la rue avec leurs parents et 20 000 mineurs vivent à l’hôtel en Ile-de-France avec leur famille, s’alarment les associations qui réclament, dans un manifeste publié ce mercredi, l’ouverture en urgence de places d’hébergement. « En France, des milliers d’enfants sont à la rue ou dans des hébergements précaires », dénoncent les douze organisations signataires dont la Fédération des acteurs de la solidarité, la Fondation Abbé Pierre, le Samusocial de Paris ou encore Unicef France. Sur l’ensemble du territoire, elles constatent notamment « une dégradation de la situation des femmes et des familles avec enfants à la rue ou vivant dans des habitats précaires« . Au total, huit mineurs sont morts dans la rue depuis le début de l’année, selon le Collectif des Morts de la Rue.
Le 25 mars dernier, un bébé d’un jour est décédé dans la rue en Seine-Saint-Denis. Le 1er juillet, un enfant de 6 ans a également été retrouvé mort en Guadeloupe. Plus récemment, le 4 novembre, une femme demandeuse d’asile à la rue alors qu’elle était enceinte de jumeaux a perdu un de ses bébés à Paris, après un accouchement d’urgence à seulement cinq mois de grossesse. « Cette situation indigne de la France, 6e puissance économique mondiale et signataire de la Convention internationale des droits de l’enfant, provoque des drames« , s’indignent les associations à l’occasion de la journée internationale des droits de l’enfant. Face à cette « crise humanitaire », les associations demandent à l’État et aux départements d’engager un plan d’urgence d’ouverture de places d’hébergement pérennes et de logements accessibles.
Une situation préoccupante
En Ile-de-France, les 20 000 mineurs actuellement hébergés à l’hôtel sont « dans une situation de précarité extrême« , faute d’hébergement pérenne et d’accès au logement, dénoncent les organisations. Et « trop souvent, des femmes venant d’accoucher sont remises à la rue avec leur nouveau-né« , ajoutent-elles. Même situation à Marseille où des centaines de mineurs non accompagnés dorment dans un squat en raison de la saturation du dispositif départemental de protection de l’enfance. Aujourd’hui, « la République a le devoir de garantir un avenir à tous ses enfants et la pleine effectivité de leurs droits« , soulignent les associations.
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