Stress important, changements saisonniers ou hormonaux peuvent être responsables d’une chute de cheveux anormale. La génétique peut aussi jouer contre nous. Comment lutter alors contre l’alopécie féminine et retrouver une chevelure en pleine santé ?

La perte de cheveu n’est jamais anodine, surtout pour une femme, la chevelure étant toujours symbole de féminité et d’atout séduction. Que la chute de cheveux soit brutale ou progressive mais bien perceptible, il est important de comprendre ce phénomène pour mieux lutter contre cette alopécie qui peut gâcher la vie.

Avant toute chose, il faut se pencher sur la manière dont notre cheveu, et plus précisément le bulbe capillaire qui le produit, fonctionne. Les bulbes capillaires présentent une durée de vie limitée, qui court sur 25 cycles. Chacun de ces cycles dure quatre à cinq ans, et compte trois phases. La première, dite anagène, est celle de la pousse. C’est la période de croissance active du cheveu. Quand tout va bien, environ 85% de notre masse capillaire est dans cette phase, qui dure entre 4 et 5 ans. La deuxième, dite catagène, est celle de l’arrêt de la pousse. Pendant quelques semaines seulement, le bulbe arrête de produire et se met en attente de la troisième phase, dite télogène. C’est celle du détachement du cheveu, et le bulbe va mettre environ 3 mois a l’expulser. Après ces trois étapes, il va entrer en dormance, ou recommencer un nouveau cycle et passer de nouveau en phase anagène.

C’est quoi l’alopécie ?

Mais ces étapes se déroulent ainsi lorsque tout va bien. Chez certaines femmes, cela ne se passe pas toujours ainsi. Preuve en est, lors d’un sondage Ifop (effectué en 2015), seules 16% des femmes interrogées déclaraient ne pas perdre leurs cheveux du tout. Les autres souffrent donc d’alopécie, le terme technique et médical pour désigner le phénomène de chute de cheveux – qui on le verra, n’a ni la même origine, ni les mêmes conséquences pour toutes.

Comment savoir si l’on souffre d’alopécie ?

La vie de nos cheveux est régie par ce cycle de vie capillaire, qui est complètement indépendant de notre organisme. Nous sommes normalement programmés pour avoir suffisamment de cheveux tout au long de notre vie. Mais du fait des agressions externes et internes qui vont venir abîmer le bulbe capillaire, ces cycles ont tendance à se raccourcir. On peut alors épuiser notre capital cheveux beaucoup plus rapidement qu’à la normale. Sabrina Maudry, directrice de la formation chez Alès Groupe et docteure en pharmacie détaille : « Quand tout va bien, on perd une centaine de cheveux par jour, ce qui est à peine visible. C’est une perte normale. On parle de chute de cheveux à partir du moment où l’on trouve des cheveux un peu partout – sur la brosse, sur les oreillers, dans la douche, ou encore quand on y passe la main et qu’on se retrouve avec une poignée de cheveux… »

Quels sont les différents types d’alopécie chez la femme ?

Il en existe deux grands types d’alopécie féminine. D’abord, la chute réactionnelle: soudaine, massive et diffuse qui touche l’ensemble de la chevelure, et non juste une zone. Généralement c’est un type de chute de cheveux très angoissant, qui arrive du jour au lendemain. Ensuite, chez d’autres, il peut s’agir d’une chute chronique ou héréditaire (aussi appelée androgénétique). La perte s’installe progressivement dans le temps et est moins stressante car progressive. Cela touche principalement les hommes car c’est la testostérone (hormone dite masculine) qui est fortement impliquée dans ce type de chute. C’est ce phénomène hormonal qui est derrière la calvitie chez les hommes comme le clan Windsor). Toutes les femmes produisent ces hormones androgènes (comme la testostérone) mais puisqu’elles produisent également des œstrogènes (les hormones dites féminines), cela va contrebalancer la production d’hormones androgènes, et les femmes sont donc moins concernées par ce type de perte de cheveux. Mais, à des périodes données dans la vie d’une femme, comme la ménopause, un dérèglement hormonal peut les rendre sujettes à ce type de chute. « Chez la femme, cela se caractérise par une perte de cheveux au sommet du crâne, la masse capillaire va se clairsemer. Si on a une raie au milieu par exemple, on va avoir l’impression qu’elle s’élargit », explique Sabrina Maudry.

Qu’est-ce qui provoque l’alopécie ?

Dans le cas d’une chute chronique réactionnelle, on trouve souvent les origines suivantes : un problème d’alimentation qui créé des carences, la prise de certains médicaments (certains antithyroïdiens oouo anticoagulants peuvent avoir cet effet) mais aussi des stress émotionnels (comme un deuil, l’annonce d’une maladie, un accident…). Il est possible qu’une femme souffre régulièrement au cour de sa vie de chute réactionnelle. Mais il y a aussi celles qui vont basculer dans une chute chronique en arrivant à la ménopause, à cause de la chute de leur taux d’hormones féminines.

Quels traitements pour l’alopécie ?

« Dans le cas d’une chute réactionnelle, il faut récréer un environnement sain et propice à une pousse normale, pour préserver le capital cheveux. On va utiliser des actifs afin de lutter contre les radicaux libres – avoir une protection antioxydante autour du bulbe – mais aussi favoriser les échanges intercellulaires et activer la microcirculation pour que le bulbe soit bien nourri. On emploie également des actifs qui vont stimuler la pousse du cheveu. Si l’environnement est de bonne qualité, le nouveau cheveu va être plus fort, plus résistant », analyse Sabrina Maudry. Ces traitements vont donc enrayer la chute et favoriser la repousse. « Alors que, malheureusement, dans le cas d’une chute chronique, cette dernière est programmée pour durer. Il va falloir quand même traiter régulièrement : faire deux cures par an ou même au long de l’année. C’est un cercle vicieux qui s’est engrangé et qu’il faut traiter tout au long de sa vie. »

Toujours selon Sabrina Maudry, l’emploi d’un sérum capillaire est la stratégie à privilégier. « Un sérum, que qu’il soit, va toujours avoir pour effet d’ activer la micro circulation. Et c’est primordial. Un complément alimentaire, comme son nom l’indique, c’est un complément. On ingère des vitamines et acides aminés qui passent par le sang. Mais si le bulbe n’est pas bien irrigué, il y a peu de chance que cela arrive à bon port. Employé seul, il n’a pas tellement d’intérêt. » Idem pour les shampoings antichute. « Il va favoriser la pénétration du soin appliqué ensuite mais n’a pas de vocation antichute lorsqu’il n’est pas complété par un soin. »

Quelles sont les alternatives naturelles à l’alopécie ?

Selon Jade Frucot, ingénieure en biotechnologie et resposable du département R&D de la marque de cosmétiques-à boire Evoleum, il existe des solutions naturelles : « Il faut commencer par ralentir le mécanisme de renouvellement du cheveu, et certaines plantes peuvent agir sur l’enzyme responsable de nos cycles capillaires : la prêle des champs, la sauge, le Serenoa repens (communément appelé le Palmier de Floride). On va les prendre en en complément alimentaire. D’autres jouent sur l’assainissement du cuir chevelu, car les dérèglement hormonaux induisent souvent un excès de sébum, qui va venir boucher les pores et entraîner une chute de cheveux. En prise orale toujours, on va miser sur des actifs sources de vitamine D, comme la levure de bière, mais aussi sur le zinc qui est sebo-régulateur. » Des compléments qui vont donc aider à la repousse et renforcer le cheveu, à condition d’avoir une hygiène de vie adaptée – alimentation équilibrée, éviter le tabac et l’alcool à l’origine de stres oxydatif, etc – et de bien penser à les doubler d’un traitement en application cutanée, comme les sérums et les shampoings, « en évitant absolument les shampoings présentant dans leur composition des détergeants, qui abîment dramatiquement la flore bactérienne du cuir chevelu !  » complète Jade Frucot.

Crédits photos : Tim Mossholder on Unsplash

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